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Selon le journaliste, Sophie Pétronin est actuellement sous la protection d’un imam à Bamako. “C’est très inquiétant” car ce même imam “soutient l’actuel régime de la junte, de l’actuel président de transition” et “défend un islam rigoriste”. Il a d’ailleurs “participé en sous main aux contacts avec le groupe qui avait pris en otage Sophie Pétronin” a-t-il déploré, “donc on voit bien qu’il y a une certaine ambiguïté”.
A l’appel du mouvement Yerewolo, plusieurs centaines de Bamakois se sont retrouvés sur la place de l’indépendance de Bamako hier vendredi 29 octobre. Ils ont manifesté leur soutien aux autorités de la transition et dénoncé aussi ce qu’ils qualifient d’ingérence de la communauté internationale dans les affaires internes du Mali.
Devant la foule nombreuse sur la place de l’Indépendance de Bamako, les organisateurs de ce meeting ont invité les forces étrangères à plier bagage, au profit d’un partenariat militaire avec la Russie. Pape Diallo, secrétaire à la communication du mouvement Yerewolo-Debout sur les Remparts, martèle son « refus du diktat de la communauté internationale, particulièrement de la France et de la Cédéao. »
De leur côté, plusieurs manifestants estiment que le Mali doit exercer la plénitude de sa souveraineté… « En fait, nous voulons montrer aussi au monde entier que, vraiment les Maliens sont unis et déterminés à soutenir cette transition », lance un homme. « Il faudra bien qu’on se mobilise ! Qu’on dise à tout le monde que c’est aux Maliens de décider de leur sort ! Personne d’autre ne décidera de notre sort à notre place ! », appuie une autre homme. « On est là pour appuyer la transition et pour soutenir la transition… on est là pour eux », ajoute une femme. […]
Un jeune homme maintenu dans une condition d’esclavage héréditaire dans l’ouest du Mali a été tué et six autres personnes blessées lors de violences imputées cette semaine à ceux qui se considèrent comme leurs maîtres, ont rapporté des témoins vendredi 1er octobre.
Ces faits remettent en lumière la réalité de l’esclavage dit par ascendance qui persiste dans différentes régions du Mali, malgré l’abolition officielle de l’esclavage en 1905. Subsistance de la capture d’individus remontant à avant la colonisation, des êtres humains ou des groupes sont considérés comme asservis depuis leur naissance, leur condition se transmettant par la voie héréditaire. Des violences contre ces personnes survenues depuis le 28 septembre ont causé la mort d’un jeune à Tamora, dans la région de Kayes, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière du Sénégal. «Il y a eu sept blessés mais, ce matin (vendredi), le jeune Diago Cissé a succombé à ses blessures», a dit Boudala Touré, jeune habitant de Tamora joint par l’AFP. «Les six autres blessés sont là. Parmi eux figure un vieux qui a perdu beaucoup de sang», a-t-il ajouté.
Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent de jeunes garçons ligotés et maltraités par des personnes munies de gourdins et d’armes blanches. «Nous voulons nous affranchir, mais ce n’est pas facile», a dit à l’AFP Yara Coulibaly, de l’Association contre la domination et l’esclavage. Selon lui, les vidéos montrent «des représailles organisées par des chefs de village et de soi-disant nobles». «Ils s’attaquent à nos parents dès qu’ils décident d’organiser des fêtes, des réjouissances populaires», a-t-il dit. «Cela ne doit pas continuer et nous allons nous battre contre cet esclavage par ascendance et toutes les formes de domination», a-t-il dit. Mamadi Kanouté, un autre habitant du village, a dénoncé le silence des autorités publiques et coutumières.
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Antérieur à la colonisation européenne
Subsistance de la capture d’individus remontant à avant la colonisation, des êtres humains ou des groupes sont considérés comme asservis depuis leur naissance, leur condition se transmettant par la voie héréditaire.
Au Mali, plus de cinquante civils maliens ont été tués dimanche 8 août dans quatre localités du nord, situées non loin de la frontière avec le Niger. Les « terroristes », terminologie officielle pour désigner les jihadistes, sont accusés d’être les auteurs de ces attaques meurtrières. Les tireurs visent seulement la tête afin de tuer tout de suite la personne.
Les attaques ont eu lieu dimanche dans les localités maliennes de Karou, Ouatagouna, Dirga et Déoutéguef. Toutes sont situées sur un axe qui mène dans le nord à la frontière nigérienne. Les assaillants sont qualifiés de jihadistes.
A motos, à pied, ils ont sillonné les 4 villages et s’en sont pris aux populations civiles. Dans cette zone, c’est généralement l’État islamique au grand Sahara qui mène les opérations. Parmi les victimes, (morts et blessés), les femmes et les enfants sont les plus nombreux. Un élu local interrogé par RFI révèle : dans l’un des villages attaqués, un enseignant et tous les membres de sa famille ont été tués.
Selon une source les populations locales sont accusées d’avoir fourni à l’armée malienne des informations précieuses. […]
Au Mali, la tentation russe – Le reportage de Nathanaël Charbonnier :
Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé le 10 juin la fin de l’opération Barkhane au Sahel sous sa forme actuelle, Moscou veut se poser en alternative à la France dans la région. A Bamako, la capitale malienne, une intervention de la Russie divise.
Ils se rassemblent régulièrement, les jeudis, devant l’ambassade russe, à Bamako. Les membres de la plate-forme Intervention Russie militent pour que Moscou s’implique dans les affaires maliennes. Comme à l’époque de la décolonisation, dans les années 60, quand Bamako s’était rapprochée de l’ex-URSS.
Soixante ans plus tard, le regard de Sidi Traoré, membre de ce mouvement citoyen, se tourne à nouveau vers l’Est. “Nous voulons que la Russie vienne traiter nos problèmes sécuritaires, explique-t-il. Nous avons vu la coopération militaire russe avec d’autres pays, comme la Syrie, ou plus récemment la Centrafrique. Nous sommes convaincus que des militaires russes feront davantage que la France.”
Sentiment anti-français
Des propos qui laissent sceptiques Boubacar Ba. Ce proche de l’imam Dicko, opposant au régime de l’ex-président malien Ibrahim Boubacar Keïta, très en vue lors des manifestations de 2020, rejette l’idée d’une intervention russe. “Nous assistons à une querelle géopolitique au Sahel, analyse-t-il. Le champ d’action classique de la Russie n’est pas le Sahel.” Selon Boubacar Ba, la tentation russe est alimentée par un sentiment anti-français. “Une partie de l’opinion malienne veut en découdre avec les autorités françaises, et trouve en Moscou une solution alternative. Mais c’est un saut dans l’inconnu.”
La présence française au Mali est régulièrement contestée dans les rues. Certains estiment que l’opération Barkhane et son objectif de lutter contre le terrorisme dans la région est un échec. Alors, pourquoi ne pas demander à un autre acteur d’intervenir ?
Une poignée de personnes ont manifesté ce jeudi à Bamako devant l’ambassade de Russie pour exiger l’intervention de Moscou et le départ de la France.
C’est un nouveau camouflet pour Paris en pleine crise politique au Mali. Jeudi, plusieurs personnes sont rassemblées devant l’ambassade russe à Bamako pour appeler Moscou à intervenir dans la crise politico-institutionnelle au Mali. Ils appellent par ailleurs au départ de la France, puissante coloniale présente dans le pays dans depuis plusieurs années.
Cette manifestation intervient au lendemain de la libération du président Bah N’daw et du premier ministre Moctar Ouane, deux dirigeants de la transition arrêtés lundi soir et détenus au camp militaire de Kati. Le vice-président Assimi Goita les reproche d’avoir violé la charte de transition en formant un gouvernement sans l’avoir consulté.