Élu dans la première circonscription du Vaucluse, Joris Hébrard avait posé la première pierre de l’édifice en 2014, alors qu’il était maire du Pontet.
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Élu maire du Pontet en 2014, il avait hérité d’un permis de construire délivré par son prédécesseur. Non seulement il n’avait pas tenté de freiner le projet, mais il avait participé à la cérémonie de pose de la première pierre. Il s’engageait pourtant dans son programme électoral à « refuser les constructions de mosquées ». Les temps changent… La mosquée est vaste et voyante. C’est la seule du Vaucluse dotée d’un dôme et d’un minaret. Avec 1 500 m2 de surface, elle peut accueillir 2 700 personnes.
Lors de l’inauguration, le député RN a croisé le consul général de Turquie à Marseille ainsi que Bayram Demirtas, dirigeant de la branche française de l’Union des affaires religieuses turco-islamiques, ou Ditib. Joris Hébrard peut difficilement ignorer que la Ditib est un relais d’influence officiel d’Ankara, rattaché à l’administration des cultes de l’État turc, le Diyanet. Car il est vice-président du groupe d’amitié France-Turquie de l’Assemblée nationale.
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En vain, assure son collaborateur Xavier Magnin. « Joris Hébrard assume totalement. Pourquoi aurait-il refusé de se rendre à l’inauguration, alors qu’en tant que parlementaire, il peut être reçu à l’ambassade de Turquie ? La communauté turque fait partie du Pontet, elle est dynamique, elle compte de nombreux entrepreneurs. La France change de visage, il va falloir que Reconquête ! s’y fasse. »
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« Le député adhère à un parti xénophobe et fait du clientélisme local, c’est le RN façon provencal », ironise son adversaire aux législatives de 2022, l’avocat avignonnais Farid Faryssy. « Les Turcs du Pontet votent Hébrard, souligne un bon connaisseur de la vie politique locale. Ils ne sont pas en très bons termes avec les communautés maghrébines et comoriennes, ils viennent de campagnes conservatrices… Deux raisons d’être réceptifs aux discours du RN. » Famille, tradition, respect de l’autorité : un socle de valeurs communes existe depuis longtemps. En 2013, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF, devenu Musulmans de France) avait appelé à soutenir la Manif pour tous.
(…) Le Point via fdesouche