Publié par Guy Jovelin le 15 octobre 2022
Les Français au travail, champions de la productivité ? (…) Au vu des statistiques d’Eurostat, les Français se maintiennent dans le peloton de tête des pays les plus productifs en Europe, devançant même l’Allemagne. (…) Mais cette avance confortable se voit dopée par l’exclusion du marché du travail français de ses membres les moins productifs : « Le sous-emploi des moins qualifiés en France par rapport à nos voisins crée l’illusion d’une productivité supérieure », avancent les auteurs. L’Insee confirme que le non-emploi des peu ou pas diplômés en France a augmenté plus fortement qu’en Europe entre 2003 et 2018.
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En corrigeant ce biais statistique, les économistes du CAE en arrivent à des chiffres beaucoup moins favorables à l’Hexagone pour affirmer que, sur la période de 2004 à 2019, la France aurait perdu cinq points de productivité par rapport à l’Allemagne et sept par rapport aux Etats-Unis. Soit un manque à gagner en termes de PIB de 140 milliards d’euros pour la France en 2019, avance le CAE.
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Mais ces derniers choisissent de concentrer leur analyse sur un levier rarement étudié : le niveau en mathématiques et en compétences sociocomportementales (soft skills) des Français. Les auteurs s’appuient notamment sur l’enquête PISA de l’OCDE, pour établir un lien entre niveau en maths et croissance économique. Alors que la part des emplois requérant ce type de compétences a fortement augmenté depuis le début des années 1980 en France, « notre pays souffre d’un décrochage en mathématiques ». Les petits Français se sont ainsi retrouvés bons derniers dans l’Union européenne, selon la dernière enquête internationale sur le niveau des élèves en mathématiques. Partant de ce constat, les économistes estiment qu’une hausse de dix points des compétences en mathématiques des élèves « conduirait à une hausse de la croissance annuelle par habitant d’environ 0,2 point ». Quant au niveau des compétences sociocomportementales, l’enquête PISA « montre que les élèves français sont moins persévérants et moins coopératifs, moins efficaces dans la résolution des problèmes et présentent des niveaux plus faibles de locus de contrôle interne par rapport aux Etats-Unis, à l’Allemagne et à l’Europe du Nord ».
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