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Jean-Christophe Lagarde, ancien président de l’UDI, ancien député et ancien maire de Drancy, a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris, ce mercredi, à dix mois de prison avec sursis pour avoir fourni à sa belle-mère un emploi fictif à l’Assemblée nationale.
Le tribunal a estimé que Jean-Christophe Lagarde s’est rendu coupable de détournement de fonds publics pour avoir versé à la mère de son épouse, Monique Escolier-Lavail, près de 40.000 euros de salaires dans le cadre d’un contrat «atypique, occulte», entre mai 2009 et août 2010.
Le tribunal déclare que Jean-Christophe Lagarde a «manqué au devoir d’exemplarité d’un élu» en «faisant prévaloir son intérêt personnel sur l’intérêt commun» avec cet emploi fictif, la justice l’a condamné à 60.000 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité. Sa belle-mère et lui doivent par ailleurs payer près de 75.000 euros de dommages et intérêts à l’Assemblée nationale.
De son côté, Monique Escolier-Lavail, reconnue coupable de recel, a été condamnée à quatre mois de prison avec sursis et 20.000 euros d’amende.
On attend que Le Monde, Libération et l’OBS se déchainent sur Fabien Roussel, comme ils l’ont fait avec Pénélope Fillon en 2017 :
De 2009 à 2014, le dirigeant communiste a été rémunéré pour un temps plein par un député du Nord. Or le collaborateur ne travaillait pas à la permanence et des anciens collègues ne savent pas dire ce qu’il faisait. Malgré plusieurs relances, Fabien Roussel ne nous a fourni aucune preuve de son travail : ni document, ni mail, ni SMS…
C’est l’un des secrets les mieux gardés du Parti communiste français (PCF) : qu’a donc fait Fabien Roussel pour le député qui l’employait, à plein temps et sur fonds publics, de 2009 à 2014 ? Mediapart a cherché à le savoir, et le résultat n’est guère convaincant pour le candidat communiste à la présidentielle, qui promet dans son programme de garantir la vertu des élus.
On va voir si le Parquet National Financier se saisit dans les 24h.
La Française Sylvie Goulard s’est vu confier mardi un vaste portefeuille économique au sein de la prochaine Commission européenne, au moment où elle était entendue par la police, en région parisienne, sur les soupçons d’emploi fictif d’un de ses assistants lorsqu’elle était eurodéputée
Outre l’information judiciaire ouverte en France, l’Office européen de lutte antifraude (Olaf), un organisme indépendant, a ouvert une enquête.
[…] En attendant la fin de ces deux enquêtes, Sylvie Goulard, dans l’incapacité de prouver que l’un de ses assistants avait bien travaillé pour elle entre juillet 2014 et février 2015, a d’ores et déjà accepté de rembourser 45.000 euros aux services financiers du Parlement européen, qui ont clos son dossier.
[…]
« Le Parlement ne l’a pas blanchie. Elle reconnaît que c’est un emploi fictif puisqu’elle rembourse ! », conteste l’eurodéputé écologiste David Cormand, interrogé par l’AFP, pour qui la France aurait dû proposer un autre nom.
Un autre point noir est également susceptible d’embarrasser cette femme d’influence: son travail pendant près de trois ans pour un think tank américain, l’institut Berggruen, pour plus de 10.000 euros par mois, alors même qu’elle était eurodéputée […].
Evasif, l’organisme en question assure qu’elle a « participé à l’organisation » de deux conférences, d’une table ronde et préparé « des documents d’information »…
Une bombe. Tout simplement une bombe. Dans un article paru ce jeudi 18 avril, Challenges révèle que Jordan Bardella — tête de liste du Rassemblement national pour les élections européennes — aurait été l’assistant à mi-temps de Jean-François Jalkh, eurodéputé FN et par ailleurs adorateur du maréchal Pétain, du 16 février au 30 juin 2015. Une expérience dont il n’a jamais fait référence oralement, dans son CV, sa page Wikipedia ou ses tweets.
Et pour cause : le Parlement européen le soupçonne d’avoir été un emploi fictif ! Le magazine Challenges révèle que son nom apparaît dans un listing daté du 25 avril 2017 où l’institution recense les assistants des eurodéputés RN pour lesquels il craint « un usage irrégulier de l’indemnité ». Comment en effet, à 19 ans, M. Bardella aurait-il pu être tout à la fois assistant parlementaire de M. Jalkh, secrétaire départemental du FN en Seine-Saint-Denis et « chargé de mission » au pôle veille et prospective du Front national pour la rondelette somme de 2 600€ par mois ?
Aymeric Chauprade, ancien eurodéputé mis en cause dans cette affaire déclarait aux enquêteurs que M. Bardella occupait ni plus ni moins qu’un emploi fictif. « Concernant Jean-François Jalkh, M. Jordan Bardella a-t-il réellement exercé des fonctions d’assistant parlementaire local ? » demandait le 28 mars 2017 l’officier de police judiciaire à M. Chauprade. « Pour moi, non, répondait-il alors. Il s’agit d’une personne s’occupant de la communication de M. Philippot, il n’est pas dans l’environnement de M. Jalkh et n’est pas sur des activités parlementaires mais plutôt dans les réseaux sociaux ».
Challenges révèle également que le supérieur hiérarchique direct de Jordan Bardella sur l’organigramme du parti en 2015 était Loup Viallet, lui-même suspecté d’avoir été un emploi fictif au Parlement européen alors qu’il s’occupait dans le même temps de la prospective du FN, ce qu’il avait reconnu devant les enquêteurs, admettant une « ambiguïté » entre ses deux fonctions.
Il doit renoncer à être tête de liste
Entre l’émotion nationale autour de Notre-Dame et le weekend pascal à venir, ce soupçon d’emploi fictif concernant Jordan Bardella risque de passer quelque peu inaperçu. Ce qu’on lui reproche est pourtant pire que les accusations portées à l’encontre de François Fillon début 2017 ! François Fillon, c’était sa femme qui était soupçonnée d’emploi fictif, pas le candidat lui-même. Là, l’accusé numéro un, c’est la tête de liste RN pour les européennes et personne d’autre !
M. Bardella n’est à l’heure actuelle coupable de rien ni même inquiété par la justice et nous sommes attachés à la présomption d’innocence. Mais les révélations du magazine Challenges doivent conduire les juges à interroger M. Bardella dans le cadre de l’enquête sur les emplois fictifs du FN au Parlement européen, comme ils ont interrogé Mme Le Pen hier.
Mais sans même attendre la justice, Jordan Bardella doit renoncer à conduire la liste RN pour les européennes. Au nom de la transparence et de l’exemplarité en politique. Au nom du respect des électeurs. Les faits dont il se serait rendu coupable sont gravissimes et portent directement atteinte à notre démocratie en entachant la confiance des citoyens envers ses représentants élus. La tolérance 0 que le RN revendique à tout bout de champ, il doit d’abord se l’appliquer lui-même !
Car oui, petite parenthèse, vous les trouverez toujours pour dénoncer chez les autres des agissements bien moins répréhensibles que ceux pour lesquels on les accuse. Mais c’est qu’avec eux, aucune responsabilité ne saurait être engagée de leur part : ils se posent sans cesse en position de « victimes » d’un « système » qui ne chercherait qu’à les détruire, souvenez-vous du cirque permanent des 500 signatures à l’élection présidentielle ou du financement de leurs différentes campagnes. Mais revenons au sujet qui nous intéresse.
Bardella complice d’un système de fraude généralisé ?
Les révélations de Challenges viennent encore apporter une lumière supplémentaire sur un véritable système mafieux mis en place par le FN vis-à-vis du Parlement européen et dont Marine Le Pen aurait été une des principales instigatrices selon Sophie Montel. Ce système, c’était celui visant à détourner les fonds européens pour permettre de payer des salariés qui travaillaient en réalité pour le parti d’extrême droite et non pour le Parlement européen, ce qui est totalement interdit comme vous pouvez l’imaginer.
Toutes les personnalités de premier plan du RN, ancien FN, sont mêlées de près ou de loin à ce système de fraude, qui vient s’ajouter par ailleurs à d’autres magouilles comme l’affaire des packs de communication surfacturés à destination des candidats du parti frontiste aux diverses élections locales. Depuis l’arrivée de Marine Le Pen, la dette du FN/RN a explosé de 787% ! Cette gestion catastrophique a obligé les cadres frontistes à trouver divers dispositifs pour tenter de renflouer les caisses, de l’emprunt populaire à la mise en place de fraudes.
Bardella est donc sans aucun doute mouillé, comme toutes les autres personnalités qui ont fait partie de l’équipe RN depuis 10 ans. Un exemple : parmi les candidats du Rassemblement national pour les élections européennes à venir, on trouve Dominique Bilde, Catherine Griset ou Nicolas Bay, tous mis en examen dans cette affaire des emplois fictifs du Parlement européen. Et on ne parle pas de faits mineurs : Nicolas Bay a vu son accusation requalifiée en juin dernier « d’abus de confiance » à « détournements de fonds publics », excusez du peu.
Et hier, mercredi 17 avril, c’était carrément Marine Le Pen qui était entendue par les juges chargés de cette même enquête. Elle aussi mise en examen pour « détournements de fonds publics », elle est soupçonnée d’avoir rémunéré sa cheffe de cabinet au FN et son garde du corps entre 2009 et 2016 en utilisant son enveloppe d’ancienne eurodéputée. Elle est aussi accusée d’avoir « donné des instructions » afin de mettre en place « de manière concertée et délibérée » ce que ces juges d’instruction appellent un « système de détournement »…