Publié par Guy Jovelin le 25 novembre 2025

La situation a brutalement dégénéré, dimanche 23 novembre, au Centre de rétention administrative d’Hendaye. En début d’après-midi, un refus de s’alimenter a mis le feu aux poudres, entraînant en quelques minutes une « mutinerie » impliquant les 29 retenus du centre, déjà au maximum de sa capacité. Syndicats de police et agents décrivent une montée de tension continue depuis des semaines.
Selon Alliance Police nationale, « une violence extrême a éclaté » : jets de détritus, dégradations, obstruction de caméras. Les agents présents ont dû faire appel à des renforts de la Police aux frontières pour rétablir l’ordre. Aucun membre du personnel n’a été blessé. Les 29 retenus ont été confinés dans leurs chambres jusqu’au soir, le temps de contenir l’incident.
Le syndicat souligne le « sang-froid », la « maîtrise » et le « professionnalisme » des agents, mais réclame la visite du F3SCT face à des retenus « de plus en plus dangereux ». Unité police évoque de son côté une « poudrière prête à exploser », avec des conditions de travail qui se dégradent et des retenus « issus du milieu carcéral » présentant, selon le syndicat, les mêmes comportements qu’en détention.
Le CRA d’Hendaye, saturé avec 29 retenus, accueille notamment des personnes algériennes dont les expulsions sont bloquées par les tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie. La Cimade rappelle que la durée de rétention y est supérieure à la moyenne nationale et que certains retenus souffrent de pathologies psychiatriques dont la prise en charge est jugée inadaptée.