Publié par Guy Jovelin le 19 avril 2019
Il y a un an et demi, Ameline découvre 20 migrants dans son jardin. Aujourd’hui ils sont près de 100.
Émue par leur sort, une famille de Spy (Belgique) héberge une centaine de migrants dans son jardin. Parmi eux, des hommes, des femmes, des enfants, originaires d’Erythrée en Afrique qui tentent de rejoindre l’Angleterre. Mais ce campement, constitué de dizaines de tentes, gêne les voisins. Ils ont déjà appelé la police qui compte effectuer une descente prochainement.
Ils sont une centaine chaque soir à être nourris, logés, blanchis. Derrière cet élan de générosité, il y a Améline et sa famille qui s’occupent seuls et à leurs frais de leurs invités depuis plus d’un an: « On essaye de faire de notre mieux, qu’ils soient propres… Il faut toujours être derrière eux. Mais ce n’est pas facile pour nous, on commence à être à bout », admet-elle.
Une voisine d’Améline tente elle aussi de les aider : « Je fais une fois à manger par semaine… Ce n’est pas beaucoup. Mais Améline et sa famille, elles sont là tout le temps du matin au soir », dit-elle, admirative.
Une présence qui ne ravit pas tout le monde
Si la famille suscite l’admiration de certains, d’autres voisins ont alerté la police pour déplacer ces migrants. Ils sont plusieurs à être dérangés par leur proximité. « Ils faisaient leurs besoins devant ma fenêtre. Ça me dérangeait. Puis en été, ça ne sentait pas bon. C’est pour ça que je veux que ça se termine ! » déclare un riverain.
Pour respecter le voisinage, Améline a déplacé quelques tentes en bordure d’autoroute. Elles sont maintenant à quelques mètres de sa propriété et d’un tunnel qui rejoint l’aire d’autoroute de Spy et ses camions qui partent vers l’Angleterre. Dans son jardin, la jeune femme loge les enfants et les femmes enceintes.
Les autorités s’en mêlent
Demain, la police devrait enlever une partie des tentes déplacées. « Je respecte le travail de la police et de la commune. S’ils viennent, ils viennent… Mais pas sur mon terrain privé ! Ça, c’est certain ! », prévient Améline. Sa famille voudrait plus d’aide de la part de la commune pour que ces migrants retrouvent des conditions de vie décentes.
Vidéo RTBF via fdesouche