« C’est une agression d’une violence inouïe », pose Me Éva Barouk, l’avocate de la principale partie civile : un jeune homme de 26 ans, « bosseur, sans histoires », employé depuis près de trois ans dans une supérette Carrefour Express située rue de l’École normale, dans le quartier Caudéran, à Bordeaux. Le 19 avril, son client a été braqué alors qu’il se trouvait seul dans le magasin et s’apprêtait à fermer, peu avant 21 heures. Son agresseur était un voisin et habitué du commerce : Ahmed Zenatri, 45 ans, renvoyé en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Bordeaux ce 21 avril pour vol aggravé, le parquet ayant décidé de correctionnaliser cette affaire.
Attaqué par-derrière, étranglé avec une corde et menacé avec un couteau, l’employé s’est vu mourir. « Je me suis dit que c’était la fin, témoigne-t-il à la barre. Il serrait la corde très fort autour de mon cou, au point de me couper le souffle. Il a menacé à deux reprises de me tuer. Aujourd’hui encore, je suis en état de choc. » À ses côtés, la directrice du magasin, partie civile elle aussi, essuie des larmes.
(…) « J’étais défoncé, je n’étais pas dans mon état normal. Je suis sincèrement désolé, jamais je n’ai voulu faire de mal à ce jeune homme », assure le prévenu.
Déjà connu de la justice, il n’avait pourtant plus fait parler de lui depuis plus de dix ans. Intérimaire, il s’apprêtait même à signer un CDI d’électricien. Mais ce soir du 19 avril, « il était prêt à tout », pense la procureure qui, « au vu de l’extrême gravité des faits, de leurs répercussions sur la victime qui a vécu une expérience de mort imminente », requiert de 6 à 7 ans de prison ferme.
Sud Ouest via fdesouche