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kiev - Page 3

  • Moscou considère les satellites civils occidentaux utilisés pour aider Kiev comme des « cibles légitimes »

    Publié par Guy de Laferrière le 01 novembre 2022

    lesobservateurs

     

    Si les forces ukrainiennes ont pu conserver une structure de commandement et de contrôle [C2] malgré les frappes et le brouillage de leurs communication par les Russes, c’est en grande partie grâce aux satellites et aux terminaux du réseau Starlink, déployé par la société américaine SpaceX, fondé par Elon Musk.

    Le 14 octobre, et alors que des responsables ukrainiens venaient de le critiquer vertement pour avoir proposé un plan de paix jugé favorable à Moscou [qu’il « aille se faire foutre! », a même lancé Andriï Melnyk, l’ambassadeur d’Ukraine en Allemagne], celui-ci fit savoir qu’il n’entendait plus faire supporter à sa société les coûts des services fournis jusqu’alors gracieusement à l’armée ukrainienne. Soit environ 20 millions de dollars par mois. SpaceX ne « peut pas continuer à financer indéfiniment le système existant et envoyer des milliers de terminaux supplémentaires [..]. Ce n’est pas raisonnable », avait-il affirmé.

    Finalement, les autorités ukrainiennes étant revenues à de meilleures sentiments à son égard, le patron fantasque de SpaceX [de Tesla et bientôt de Twitter] revint sur ses propos. « Qu’à cela ne tienne… Même si Starlink perd encore de l’argent et que d’autres compagnies reçoivent des milliards de dollars du contribuable, nous allons continuer à financer le gouvernement ukrainien », assura-t-il.

    « Starlink est le seul système de communication qui continue à fonctionner sur le front, tous les autres sont morts », avait en outre souligné M. Musk. Et d’ajouter : « La Russie essaie activement de tuer Starlink. Pour sa protection, SpaceX a redirigé des ressources massives vers la défense ». Ce qui, évidemment, a un coût…

    D’autant plus que la Russie est accusée d’avoir lancé, aux premières heures de la guerre en Ukraine, une cyberattaque contre le satellite de communications KA-SAT qui, exploité par la société américaine Viasat, fournissait alors un accès Internet à haut débit à plusieurs pays européens. Et, visiblement, Moscou pourrait ne pas en rester là…

    En effet, le 26 octobre, lors d’une réunion de la Première Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies, Konstantin Vorontsov, directeur adjoint du département de la non-prolifération et du contrôle des armes du ministère russe des Affaires étrangères, a dénoncé « l’utilisation provocatrive » par les États-Unis [et leurs alliés] de « satellites civils » dans le cadre de la guerre en Ukraine. Le réseau Starlink est évidemment visé… mais sans doute aussi les sociétés d’imagerie spatiale, comme par exemple Digital Globe.

    « Nous voudrions souligner une tendance extrêmement dangereuse, qui s’est clairement manifestée au cours des évènements en Ukraine. Nous parlons de l’utilisation par les États-Unis et leurs alliés de satellites civils, y compris commerciaux, dans les conflits armés », a en effet déclaré M. Vorontsov. Et de prévenir que ces engins « peuvent être une cible légitime lors d’une frappe de représailles. »

    « Les actions occidentales mettent inutilement en péril la pérennité des activités spatiales pacifiques, ainsi que de nombreux processus sociaux et économiques sur Terre » et peuvent affecter « le bien-être des personnes, en premier lieu les populations des pays en développement », a par ailleurs soutenu le diplomate russe, après avoir assuré que son pays, à l’instar de la Chine, « continuerait de proposer de ne pas utiliser d’objets spatiaux comme armes contre des cibles sur Terre, dans les airs ou dans l’espace extra-atmosphérique, et de ne pas construire, tester, déployer ou utiliser des armes spatiales pour la défense antimissile ».

    Cela étant, en novembre 2021, la Russie a procédé à l’essai d’un missile antisatellite à ascension directe [ASAT] contre l’un de ses propres engins, en l’occurence le Cosmos-1408, mis en orbite en 1982. Depuis, plusieurs centaines de débris évoluent entre 200 et 1000 km d’atitude… Ce qui a d’ailleurs contraint la Station spatiale internationale [ISS] à effectuer une nouvelle manœuvre d’évitement, dans la nuit du 24 au 25 octobre.

    Quoi qu’il en soit, la menace évoquée par le responsable russe peut être prise très au sérieux… Car Moscou considère que les pays apportant un soutien militaire à l’Ukraine, en particulier via la livraison d’armes, sont des « parties prenantes au conflit ».

    Source: Zone militaire

  • Le Pentagone pourrait décider d’envoyer des troupes à Kiev. Escalade guerrière ou tentative d’intimidation ?

    Publié par Guy Jovelin le 24 mai 2022

    La guerre en Ukraine est entrée dans une phase cruciale. Les regards se portent principalement sur Severodonetsk, la dernière grande ville de l’oblast de Lougansk aux mains de Kiev. Le spectre d’un nouveau Marioupol à Severodonetsk apparaît de plus en plus concret et la crainte d’une situation similaire à celle observée dans la ville surplombant la mer d’Azov a également été relancée par les autorités de Kiev elles-mêmes. Dans le Donbass, l’offensive russe gagne du terrain

    Sur le plan politique, la nouvelle ouverture au dialogue de Moscou doit être actée, avec Kiev toutefois qui continue à freiner. Au cours des dernières heures, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a clairement indiqué que « sans le retrait des troupes russes des territoires occupés, il n’y aura pas de cessez-le-feu ».

    Depuis Washington, le Wall Street Journal a lancé la rumeur selon laquelle l’administration Joe Biden pourrait envoyer des unités spéciales à Kiev pour défendre l’ambassade américaine. Le Pentagone n’a ni confirmé ni démenti : « Pour le moment nous n’avons pris aucune décision, nous sommes en contact étroit avec le Département d’Etat pour évaluer la situation », a-t-on répété dans une note de la Défense américaine. En tout état de cause, une telle hypothèse prévoirait la présence sur le territoire ukrainien de soldats américains de manière officielle et non « officieuse », comme dans le cas des volontaires qui combattent aux côtés des soldats de Kiev. Le sujet paraît donc assez délicat.

    De son côté, le New York Times, l’organe de référence du Parti démocrate, demande à Biden de mettre fin à la crise ukrainienne. C’est peut-être l’intervention la plus autorisée en ce sens à être apparue dans les médias américains, d’où son importance.

    « La guerre en Ukraine se complique et l’Amérique n’est pas prête » est le titre de l’éditorial du journal de la Grosse Pomme qui, tout en louant le soutien que l’Amérique a apporté à Kiev, précise que la guerre est désormais entrée dans une nouvelle phase et que les objectifs de l’administration Biden deviennent de moins en moins clairs. 

    Le NYT prêche le retour au réel en soulignant également, et cela sonne comme un camouflet pour l’irréalisme de certains, Zelensky et Occidentaux en tout premier, qu’ « une victoire militaire décisive de l’Ukraine sur la Russie, qui verrait l’Ukraine regagner tout le territoire que la Russie a conquis depuis 2014, n’est pas un objectif réaliste. Bien que la planification et les capacités militaires de la Russie aient été étonnamment modestes, la Russie reste trop forte et Poutine a investi trop de prestige personnel dans l’invasion pour reculer.

    « Les États-Unis et l’OTAN sont déjà profondément impliqués, militairement et économiquement [dans la guerre]. Mais des attentes irréalistes pourraient nous entraîner de plus en plus profondément dans un conflit long et coûteux. La Russie, aussi blessée et incapable soit-elle, est toujours capable d’infliger des destructions indescriptibles à l’Ukraine et reste une superpuissance nucléaire. »

    Francesca de Villasmundo

     

    Source : medias-presse.info