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Le Parti de la France Occitanie Guy Jovelin - Page 427

  • Mais qu’est donc allé faire Macron en Afrique ?

    Publié par Guy de Laferrière le 07 mars 2023

    Chaque fois que Macron va en Afrique, on attend quelque catastrophe. Et elle arrive.

    Hélas, il y va souvent.

    La semaine dernière, il est allé au Congo Kinshasa, au Congo Brazzaville et au Gabon.

    On croit savoir pourquoi au Congo Kinshasa : les Congolais avaient peu apprécié les relations incestueuses que Macron avait instaurées au début de sa présidence avec Paul Kagame, le dictateur du Rwanda, responsable de 4 millions de morts sur le territoire du Congo depuis 1977 et du pillage de ses ressources du Kivu.

    Macron est allé jusqu’à tendre la joue gauche au nom de la France quand Kagame accusait, sans le moindre fondement comme l’a montré une décision de justice récente, l’armée française de crimes contre l’humanité dans l’opération Turquoise (juin-septembre 1994), opération pacifique parrainée par l’ONU.

    Longtemps, les Congolais n’ont rien dit, ne serait-ce que parce que leur président Laurent Kabila, installé par Kagame, était sous la tutelle de ce dernier.

    Avec le nouveau président Felix Tshisekedi, les Congolais commencent à se réveiller. Et dans ce pays où la France était plutôt bien vue, ils n’étaient pas contents de ces accointances.

    Alors que Kagame se remet à envahir le Congo du Nord-Est, ce sentiment s’exaspère.

    Macron s’est d’abord fixé le but de le calmer.

    C’est mal parti. Une nouvelle fois, il leur a fait la leçon avec morgue : « Depuis 1994, vous n’avez jamais été capables de restaurer la souveraineté ni militaire ni sécuritaire ni administrative de votre pays. C’est une réalité. Il ne faut pas chercher des coupables à l’extérieur. »

    Ce disant, il oublie les innombrables interventions étrangères dans le Congo Kinshasa, dont celles de Kagame, qu’il a tant choyé.

    Il y a quelque temps, il avait sans doute été chargé par Washington de remettre dans le rang les Africains qui n’avaient pas voulu condamner les Russes à l’ONU.

    Il n’a rien trouvé de mieux que de les traiter collectivement de « lâches ». Comme si, sous tous les continents, le courage était d’être pro-occidental.

    Et c’est toujours comme cela que se passent ses voyages. Au début de son mandat, reprenant les poncifs de café de commerce, il avait appelé au Burkina Faso les Africains à réduire leur natalité : ingérence indiscrète et ignorance que la natalité était déjà en baisse en Afrique.

    L’ignorance, les mauvaises manières et surtout la personnalité narcissique et méprisante de l’intéressé sont violemment rejetées.

    Les repentances à répétition (encore récemment au Cameroun) n’améliorent pas les choses.

    Sous ces latitudes, on sait qu’un homme, un vrai, ne passe pas son temps à s’humilier.

    Les Africains dénoncent le néo-colonialisme mais, en réalité, ce qu’ils détestent chez nous, ce sont les évolutions libertaires de type woke, spécialement la théorie du genre et tout ce qui en découle.

    Nous les dégoûtons et ils nous méprisent ; ils pensent que nous sommes des décadents.

    Outre ces faits de base, les griefs sont aujourd’hui variables d’un pays à l’autre.

    Notre présence militaire a été jugée trop lourde au Mali et pas assez en Centrafrique.

    Nous n’avions aucun problème avec Kinshasa avant notre absurde collusion avec Kigali.

    Les autres pouvoirs occidentaux ne sont pas en reste, surtout ceux (États-Unis, Union européenne) qui ont voulu sous ces latitudes jouer les missionnaires LGBT.

    Le voyage au Congo-Brazza était de routine.

    On ne pouvait pas faire une visite au Congo ex-belge sans aller au Congo ex-français.

    Le présidant Denis Sassou Nguesso, venu au pouvoir pour la première fois en 1997, avait au début flirté avec le communisme mais est devenu ensuite notre meilleur appui dans la région.

    Pareil pour le Bénin.

    Des puissances comme la Russie et la Chine lassent vite sous les tropiques et les pays qui se sont laissés séduire se tourneront probablement, un jour, à nouveau vers nous.

    Macron visite aussi le Gabon. Belle récompense pour un pays, ex-fleuron de l’Afrique équatoriale française, qui vient de rejoindre le Commonwealth.

    Si le représentant de la France avait eu quelque dignité, il l’aurait battu froid.

    Pour que la France soit à nouveau admise en Afrique, il faut qu’elle offre vite un nouveau visage. Et pour que, en attendant, nos relations ne s’aggravent pas, par pitié que celui dont nous parlons n’y remette plus les pieds !

    Roland Hureaux, essayiste

     
  • D’Antioche à Antakya, des premiers chrétiens à l’annexion turque, par Antoine de Lacoste

    Publié par Guy de Laferrière le 07 mars 2023 

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    Le tragique tremblement de terre qui a ravagé le sud-ouest de la Turquie et le nord-ouest de la Syrie a particulièrement touché Antakya, qui n’est plus qu’un champ de ruines.

    Antakya est le nouveau nom d’Antioche, ville si importante pour les chrétiens car c’est là que ce mot a été utilisé pour la première fois.

    Sous l’Empire romain, Antioche fur la capitale de la Syrie et comptait 500 000 habitants. C’était une ville somptueuse dont la rue principale comportait 3200 colonnes. La tradition a fait de Saint Pierre son premier évêque mais c’est Saint Ignace d’Antioche qui organisera cette église jusqu’à son martyre survenu vers 110.

    annexion turque,antakya,antioche,premiers chrétiensRavagée par un tremblement de terre en 526 (il y en eut beaucoup) puis par les Perses en 540, elle perdit de son importance. Turcs et Byzantins se la disputèrent et les Croisés s’y battirent héroïquement. Elle fut définitivement détruite par le sultan mamelouk Baybars en 1268.

    Un des rares vestiges de sa glorieuse époque chrétienne est l’église Saint Pierre, qui fut peut-être la première église de l’histoire. Creusée dans la roche, elle a résisté à tout.

    Mais comment Antioche est devenue Turque ?

    Il faut remonter au mandat français pour comprendre ce qui s'est passé. Au lendemain de la première guerre mondiale, les alliés confient à la France un mandat pour administrer et développer les territoires de la Syrie et du Liban afin de les amener progressivement à l'indépendance. Les accords Sykes-Picot de 1916 avaient déjà réglé la question de la frontière avec l'Irak dont l'administration est confiée aux Anglais. L'Etat islamique abolira d'ailleurs symboliquement cette frontière en 2015 pour montrer que le califat a une vocation universelle.

    Pour exercer ce mandat, la France nomme en 1920 le général Gouraud Haut Commissaire au Levant (nom englobant la Syrie et le Liban). Le Général Weygand lui succédera en 1923.Pour composer avec tous les acteurs de cette pièce si orientale, ils vont successivement morceler le territoire en 6 parties : le Liban (dont il proclame l'indépendance symbolique mais qui ne le sera vraiment qu'en 1943), l'Etat de Damas, l'Etat d'Alep, le Territoire autonome des Alaouites (d'où est issue la famille Assad), le Djebel Druze et le Sandjak d'Alexandrette, au nord-ouest, où se trouve Antioche.

    Le Général Weygand justifiera cette décision dans ses mémoires :"Pourquoi pas un seul Etat dans lequel on eût réservé au Liban un statut ? C'est que les Libanais refusèrent catégoriquement le maintien d'une servitude dont ils avaient souffert dans le passé; que le pays d'Alep, habitué par les débouchés de son commerce à regarder vers le nord ne tenait pas à lier son sort à celui de Damas; qu'enfin les Alaouites exprimèrent sans détour leur volonté de jouir de l'autonomie sous la protection de la France. Il apparut alors plus avantageux de reconnaître ces autonomies."

    Le Sandjak d'Alexandrette relève d'une autre logique, nettement plus discutable : ilfaut négocier avec les Turcs après qu'ils nous aient repoussés de Cilicie en 1920 sous l'impulsion de Mustapha Kémal dont l'armée se rapproche alors dangereusement d'Alep. Or une importante minorité turque vit dans ce sandjak (mot qui signifie subdivision administrative) où elle cohabite avec des turkmènes, des arabes sunnites, des alaouites et des chrétiens dont beaucoup d'Arméniens qui ont fui les persécution turques et se sont mis sous la protection de la France.

    Mustapha Kémal va tomber amoureux de cette région verte et vallonnée baignée par l'Oronte et veut l'annexer à la Turquie. Pendant des années il va organiser l'implantation de milliers de turcs afin de les rendre majoritaires et la France laisse faire.

    En 1936, Ankara devient plus pressante. En effet, le nouveau gouvernement français du Front Populaire signe un traité avec la Syrie organisant la marche vers l'indépendance. Paris cède en outre sur deux points essentiels pour les Syriens : les territoires druzes et alaouites feront partie de la future Syrie.

    Les Turcs sont inquiets de l'apparition programmé de ce nouvel Etat et saisissent l'occasion pour exiger une concession sur le Sandjak d'Alexandrette. La France cède, en échange de la neutralité de la Turquie en cas de guerre avec l'Allemagne. Un accord est signé en 1938 et les troupes turques pénètrent aussitôt dans le sandjak. Un referendum est organisé, des milliers de nouveaux électeurs turcs s'installent (de force pour beaucoup d'ailleurs) et le sandjak est officiellement rattaché à la Turquie.

    Alexandrette devient Iskenderun et Antioche Antakya…

    Pour les Arméniens, un nouvel exode commence et la plupart s'installent au Liban. C’est dans le sandjak d’Alexandrette que quelques centaines d’Arméniens résistèrent héroïquement aux Turcs pendant le génocide, sur la montagne du Mussa Dagh pendant 40 jours (on peut lire le très beau roman de Franz Werfel, Les 40 jours du Mussa Dagh). Les Arabes sunnites s'en allèrent également pour rejoindre Alep notamment. Seuls restèrent les Alaouites, car la plupart étaient ouvriers agricoles et indispensables aux nouveaux dirigeants turcs qui ne les laisseront pas partir.

    C'est ainsi qu'Antioche est devenue turque et ce n'est pas à l'honneur de la France. Pour la Syrie c'est une spoliation qui n'a jamais été acceptée.

    Aujourd’hui, Antioche est encore détruite. Il ne reste pas grand-chose mais il semble bien que l’Eglise Saint Pierre ait résisté, protégé par la roche. Certes, elle est rudimentaire mais sa pérennité est le témoin d’un glorieux passé qui est aussi le notre.

     

    Source : lafautearousseau

  • Ex-athée communiste devenu prêtre, il vante les mérites de “La Passion du Christ” de Mel Gibson

    Publié par Guy de Laferrière le 07 mars 2023

    Flavio Mateos est un écrivain argentin qui a ressenti l’appel au sacerdoce. Il a laissé derrière lui un long passé dans l’athéisme et le militantisme communiste. Après sa conversion à la foi catholique, il a commencé à régler ses comptes avec ce qui avait occupé sa vie dans le passé : le journalisme et le cinéma. Avec des livres comme « The Black Book of Journalism » (Bella Vista Editions, 2012) ou son blog « Videoteca Reduco » et les livres « The Passion of the Christ » de Mel Gibson. Le triomphe de la croix”, “Regards sur le cinéma”, “L’essentiel d’Alfred Hitchcock”, “Vertigo. L’énigme verticale”, “Videoteca Reduco” et “Avatar et le cinéma anti-chrétien de James Cameron” (presque tous édités par Ediciones Reacción), il a dénoncé le libéralisme et le gnosticisme présents dans les médias, ainsi que le sauvetage des valeurs chrétiennes dans ce qu’on appelle “l’art du XXe siècle”.

    Dans une récente interview en ce temps de Carême, il parle du film La Passion du Christ de Mel Gibson.

    N’est-il pas exagéré de dire que c’est le film le plus important de l’histoire du cinéma ?

    Peut-être, mais dites-moi quel film pourrait être plus important que celui qui raconte – attention, d’une manière belle et admirable – “la plus grande histoire jamais racontée” (comme le dit le titre d’un film indéfinissable sur le Christ de 1965) . Mais comme je le disais tout au début du livre, ce n’est pas -à mon humble avis- le “meilleur” film, mais le plus important en raison des implications de ce qu’il montre à tous les niveaux. Dans la passion du Christ, notre rédemption a lieu, et en ne regardant que de notre point de vue, nous pourrions affirmer que c’est le plus grand exploit jamais accompli par quelqu’un, la plus grande épopée et histoire d’amour, et la plus grande histoire d’horreur (voir les ennemis du Christ ). Pour ne donner qu’un exemple de l’importance capitale de cela, saint Thomas nous dit : « La passion du Christ suffit à nous servir de guide et de modèle pour toute notre vie.

    Dans la croix nous trouvons l’exemple de toutes les vertus. Qu’en un siècle d’apostasie et de barbarie, d’inexistence de l’art chrétien, et où le cinéma reproduit à l’infini non-sens et perversions, au profit des agendas du Nouvel Ordre Mondial, que dans un tel monde un film comme celui-ci soit réalisé, avec ses caractéristiques particulières – que nous analysons dans le livre -, et obtient encore un retentissement aussi immense à travers le monde, malgré ses ennemis, et ayant aussi vu une multitude de témoignages de conversion ou de retour à l’Église, eh bien, tout cela fait, je pense, que ce n’est pas exagéré de le considérer comme le film le plus important. Le pape Pie XII a un jour lancé ce slogan :”Que le cinéma soit ordonné à la gloire de Dieu et au salut des âmes, et serve efficacement à l’extension du Royaume du Christ sur la Terre.” Il nous semble que La Passion du Christ de Mel Gibson s’y intègre très bien. (…)

    Qu’apporte-t-il par rapport aux autres vies du Christ qui ont été portées au cinéma auparavant ?

    Tous les autres films, en plus d’être des larves artistiques, ou tout au plus des spectacles apaisants, cachent l’événement central de la vie de Notre-Seigneur, qui est Sa passion et Sa crucifixion. Ils le passent à peine comme si c’était une bagatelle. Et accessoirement, ils cachent également la question du pharisaïsme, chargeant toujours le fardeau uniquement sur les Romains. (…)

    Pourquoi ne pas rester indifférent à ce film ?

    Je suppose que pour la même raison que nous ne le pouvons pas devant un crucifix. Si vous arrêtez quelqu’un dans la rue et lui montrez un crucifix, cela le met au défi. Certains vont tourner la tête de dégoût, certains auront peur, certains vont l’embrasser, etc. Il arrive que votre serviteur se promène dans la rue en soutane et constate aussi ces différentes réactions, selon l’environnement. Mais c’est pour ces mêmes raisons que Mel Gibson a voulu faire un film puissamment percutant, fort, choquant pour certains, émouvant pour d’autres. Si, comme le disait Chesterton, “tout art est sensationnel puisqu’il vise à produire une sorte de sensation”, ici Gibson a misé très haut en ce sens, parce qu’il voulait secouer l’homme moderne indéfinissable et indifférent de ce monde décrépit. Je pense que la majorité a accusé réception et a réagi selon ce qu’elle avait dans le cœur.

    D’un autre côté, il est intéressant de réfléchir à la façon dont Dieu peut utiliser la ressource de l’art de la manière la moins attendue. (…)

    De plus, le film est très fidèle à la vérité historique, aux us et coutumes de l’époque, bien qu’on l’accuse d’exagérer la dureté, était-ce vraiment comme ça ?

    Gibson a suivi de bons conseils et a essayé d’être le plus précis possible, sans prétendre faire un documentaire. Il a également réussi à utiliser les langues araméenne et latine (inédites au cinéma), nous plongeant encore plus dans le contexte historique. La vérité qui avait raison : les Jésus-Christ tout juste sortis du coiffeur et sans un grain de poussière dessus, qui récitent leur dialogue en anglais et reçoivent les coups de flagellation comme s’ils prenaient une douche, convenaient à un certain public, mais pas pour les catholiques aguerris avec un chapelet quotidien.

    Sur la question “d’exagérer la dureté”, il y a ceux qui disent qu’il n’était pas nécessaire d’en montrer autant, ou que c’est exagéré de faire un film “gore” : c’est idiot. Ces gens ne connaissent pas ou oublient l’histoire du christianisme, forgée sur la base du martyre. Ces jours-ci, je médite quelques textes du grand prêtre qu’était Charles de Foucauld. Il dit à un moment donné : « … les bourreaux, mon Bien-Aimé, n’arrêtez pas de vous battre ! Le sang inonde le bas de ton corps : tu es tout couvert de sang, comme un manteau… Oh ! Mon Dieu ! Quelle douleur! Oh ! Comment ne pas mourir dans cette épreuve scandaleuse ? Et comment ne pas mourir en le regardant ? Et tu es toujours battu, ces chairs qui se détachent des os et pendent comme des lambeaux, tu es comme une victime écorchée sans forme humaine ; tout ton dos, tes bras, tes épaules s’ouvrent et les coups continuent de tomber sur la chair nue et saignante… Oh ! Mon Dieu, quelle torture, comme tu m’aimes ! C’est ce que te coûtent mes joies coupables ! Désolé, désolé, merci, merci, désolé ! (Nouveaux Écrits Spirituels, p. 180 et suiv.). C’est ce que médite un saint. Cela vous semble-t-il sadique, ou plutôt réaliste ? Le film nous met face à face avec une telle image, la suite nous appartient. N’oublions pas qu’au début du film se trouve la citation d’Isaïe 53. le reste dépend de nous.

    (…)

    Quelles autres scènes du film trouvez-vous particulièrement belles ?

    Je pense que depuis que le Christ est conduit à Pilate pour la deuxième fois, le film n’a pas baissé d’intensité dramatique, étant déchirant et émouvant jusqu’à un crescendo qui culmine dans une fin brillamment imaginée. Notons au passage l’apport insurmontable de la musique très inspirée, judicieusement utilisée. Mais c’est vraiment la crucifixion qui est la plus impressionnante.

    Et quelle scène vous touche le plus ?

    Je peux citer trois scènes extrêmement émouvantes : celle de « l’Ecce homo » ; celle du transpercement du cœur de Jésus avec la lance ; et la scène du déni de Pierre, où tu as vraiment envie de pleurer. Pauvre Pierre !

     

    Source : medias-presse.info

  • Nigeria – Multiplication des attaques de villages chrétiens par des islamistes

    Publié par Guy de Laferrière le 07 mars 2023

    La vague de meurtres après les élections au Nigeria force l’évacuation du personnel d’un diocèse catholique. Des dizaines de personnes auraient été tuées mercredi dans des attaques post-électorales dans des villages de l’Etat nigérian de Benue, selon un responsable diocésain.

    Dans une interview accordée vendredi à ICA Afrique, le Père Remigius Ihyula, directeur de la Commission justice et paix (JPC) du diocèse catholique de Makurdi, a décrit les violences. Il a déclaré que les membres du personnel du diocèse avaient été évacués par l’armée.

    Au cours des attaques, des hommes peuls armés de matériel militaire sont descendus sur Makurdi, la capitale de l’État de Benue, a déclaré le Père Ihyula.

    « Nous continuons à nous demander comment des bergers ordinaires peuvent mettre la main sur du matériel militaire. La seule possibilité est qu’ils reçoivent de l’aide des autorités”, a conclu le prêtre. La grande majorité des tribus peules sont musulmanes, tandis que la majorité des victimes sont chrétiennes.

    Le Père Ihyula a déclaré que ses confrères aidaient à réinstaller des villageois qui avaient été déplacés de leurs maisons par des hommes armés à diverses dates entre le 23 février et le 1er mars.

    « Au moment où je vous parle, des attentats ont lieu à divers endroits. Un témoin m’a appelé le jour des élections [le 25 février] pour m’informer que des gens étaient massacrés dans le village de Tyopav. D’autres attaques ont ensuite été signalées dans le village d’Anwase. Les rapports d’attaques continuaient d’affluer”, a déclaré le prêtre nigérian.

    Les observateurs internationaux associent ces attaques au résultat des élections générales nigérianes, qui ont été remportées par une candidature présidentielle exclusivement musulmane.

    « Les villages attaqués sont proches du camp d’Agagbe, où travaille notre personnel de soutien aux PDI. Le 1er mars, notre personnel n’a pas pu quitter le terrain car les assaillants armés étaient très proches. Ils ont dû partir escortés par des militaires. »

    «Les attentats sont nombreux. Hier, ils m’ont envoyé des listes de personnes décédées et d’autres personnes déplacées. », a déclaré le Père Ihyula à ICA Afrique. Le prêtre a déclaré que les premiers rapports indiquaient que 30 personnes ou plus avaient été tuées.

    De plus, les assaillants peules avancent vers d’autres villages de l’État nigérian, déplaçant la population locale.

    Des attaques ont également lieu à Gwer West LGA, où de nombreuses personnes ont été tuées et d’autres sont toujours portées disparues.

    Le Père Ihyula souligne que le personnel du diocèse catholique de Makurdi qui travaille dans le camp d’Agagbe fait face au danger d’attaques chaque jour et qu’ils sont tous traumatisés après avoir été témoins de nombreux meurtres.

    « Le 9 février, notre personnel a été témoin de meurtres près du camp alors qu’ils revenaient du travail. Le 21 janvier, ils ont été accueillis par une autre attaque. Tout le monde est traumatisé, et certains ont été absents du travail pendant plusieurs jours », a déclaré le prêtre du diocèse de Makurdi, ajoutant que le siège épiscopal nigérian collectait des fonds pour lancer un programme de soutien psychosocial pour son personnel.

    En outre, le diocèse prévoit d’évacuer les personnes déplacées du camp d’Agagbe, où elles sont entourées de danger, vers le camp plus sûr de Naka, a déclaré Ihyula.

    On constate aussi une augmentation des attaques dans l’État de Benue à la suite des élections du 25 février qui ont déclaré Bola Ahmed Tinubu, 70 ans, vainqueur de l’élection présidentielle très disputée au Nigeria. .

    « Les attaques peules durent depuis des années. En fait, il ne se passe presque pas un jour sans nouvelles d’attaques dans un village ou un autre. Mais avec leur peuple [les attaquants islamistes] retranché au pouvoir, tout ce que nous voyons à l’avenir, ce sont d’autres attaques », a déclaré le Père Ihyula.

    « D’autres villages seront déplacés », a-t-il dit, ajoutant que l’Église catholique de Makurdi « continuera néanmoins à raconter l’histoire » au monde entier de la persécution des communautés agricoles et chrétiennes au Nigeria.

    Un rapport que l’Institut Denis Hurley pour la paix (DHPI) a partagé avec ICA Afrique le 3 mars indique qu’un jour seulement après l’élection, des assaillants ont envahi Tse Alaa dans la communauté Udaaya à Guma LGA de l’État de Benue vers 9 heures du matin cette nuit-là et ont ouvert le feu, tuant environ huit personnes avant de se rendre au village voisin de Tse Magum. Là-bas, les attaques continues ont fait plusieurs morts, bien que le nombre exact n’ait pas encore été confirmé.

    Le DHPI rapporte que des Peuls armés ont attaqué plusieurs villages de Turan en particulier, les districts de Moon, Mkômon, Mbadura et Yaav, tous dans la LGA de Kwande.

    Selon DHPI, l’organisation pour la paix de la Conférence des évêques catholiques d’Afrique australe (SACBC), qui enquête sur le conflit armé dans l’État nigérian de Benue, la région de Jato Aka grouille désormais de villageois en fuite.

    Le DHPI, qui a décrit les violences perpétrées par les Peuls armés comme “une tempête grandissante”, lie les attaques au résultat de l’élection présidentielle.

     

    Source : medias-presse.info

  • Corse : quand un centre de vacances se trouve dans l’enceinte d’une prison qui abrite majoritairement des violeurs

    Publié par Guy de Laferrière le 07 mars 2023

    Bien des institutions ont failli dans la lutte contre les abus – mais les médias en parlent moins. Ainsi, un rapport de la cour des comptes sur la gestion du CNOSAP dans les années 1990, le comité national des oeuvres sociales de l’administration pénitentiaire, permet de découvrir au détour d’une ligne que des mineurs ont été accueillis dans l’enceinte d’une prison – une colonie agricole en semi liberté, la seule de France, qui accueille essentiellement des personnes condamnées pour viols.

    Plus dingue encore, des détenus de cette ferme-prison ont été employés dans ce centre d’accueil qui accueillait des mineurs.

    Le rapport se penche essentiellement sur la période 1994-1998 : “frais généraux injustifiables, subventions déguisées, usage irrégulier de fonctionnaires en détachement, utilisation irrégulière d’armes de service, emploi discutable de main-d’oeuvre pénale: le diagnostic est sévère pour le «comité d’entreprise» de la Pénitentiaire, tenu depuis sa création en 1969 par le syndicat Force Ouvrière“.

    Mais le plus intéressant est plus loin :

    Particularité des centres de vacances, ils se situent sur des terrains compris dans l’enceinte pénitentiaire. Ainsi, à la ferme agricole pénitentiaire de Casabianda (Haute-Corse) résident «169 personnes condamnées pour viols et meurtres dont 114 pour viols sur mineurs». Et la Cour s’étonne de l’accueil de groupes d’enfants au «Vive» «sans agrément Ddass». Comme elle s’étonne de l’emploi au «Vive» de détenus de Casabianda «en violation des règles du code de procédure pénale», le Cnosap étant une structure privée”. 

    Mais personne n’ira nommer des militants anti-carcéraux à la tête d’une commission chargée d’enquêter sur les conséquences de telles imprudences…par exemple de l’après guerre à nos jours.

     

    Source : medias-presse.info