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bourse

  • La plus grande bulle de tous les temps: pourquoi la bourse ne pourra empêcher sa propre chute

    Publié par Guy Jovelin le 19 mai 2021

    Credit: Richard Drew/AP/ISOPIX

    Aucun investisseur ne veut manquer le train aujourd’hui. Les valorisations battent tous les records et n’ont plus rien à voir avec la « valeur réelle » d’un produit ou d’une entreprise. Tous les indicateurs sont dans le rouge, mais tout le monde fait l’autruche. Le gourou de Wall Street, Jeremy Grantham, ne sait pas encore quand cette bulle va éclater. Il estime à l’été, mais sa seule certitude c’est qu’elle va éclater.

    L’indicateur Buffett est à son plus haut niveau

    Cet indicateur, qui porte le nom de l’investisseur le plus célèbre du monde, Warren Buffett, divise simplement la valeur totale du marché boursier par la valeur du produit intérieur brut (PIB). Selon ce calcul, le marché boursier n’a jamais été aussi surévalué depuis 1970.

    Current Market Valuation

    L’indice CAPE Shiller atteint un nouveau record

    Nous l’avons signalé au début de l’année sur Business AM. Cet indicateur utilise le classique ratio cours/bénéfices, c’est-à-dire le prix d’une action par rapport à ses bénéfices. En utilisant les gains sur 10 ans comme moyenne, les effets saisonniers sont filtrés. Cet indice se situe désormais à 37,32. Ce n’est pas encore le niveau le plus élevé, mais il est deux fois plus élevé que la médiane.

    Current Market Valuation

    Le silence est d’or, tant que la chanson dure

    90% du temps, l’investissement est une activité ennuyeuse. Lorsque les actions ou autres actifs sont évalués à leur juste valeur, la diversification est le mantra. Toutefois, si vous êtes dans un marché haussier à très long terme, tout devient un peu plus difficile. Tout le monde sait que le déclin arrivera, c’est juste qu’aucun acteur majeur du marché n’ose l’annoncer. Imaginez que vous êtes à la tête d’une grande banque et que vous dites à vos clients qu’ils doivent sortir maintenant. Impensable. Ensuite, il y a le risque que le marché boursier continue de croître pendant un certain temps et que vous soyez confronté chaque jour au téléphone à des clients en colère. Tout le monde se tait et suit l’histoire « que cette fois-ci, c’est différent de la dernière fois ».

    Les symptômes de cette bulle

    Il est frappant de constater que les bulles prennent toujours des formes extrêmes. Le meilleur exemple aujourd’hui est bien sûr l’action Tesla. Si l’on compare cette action avec le nombre de voitures produites, on constate que chaque Tesla vaut 1,2 million de dollars contre 9.000 dollars en moyenne pour une voiture de General Motors. Rien qu’en 2020, il y a eu 480 IPO ou introductions en bourse, un record absolu. Qu’en est-il des 248 SPACS (une société sans activité opérationnelle, une sorte de coffre rempli d’un argent dont on ignore encore à quoi il sera utilisé). Il y a également eu huit fois plus de commandes d’actions par des petits investisseurs en 2020 qu’en 2019.

    Cette bulle n’a pas d’équivalent

    Ce qui est frappant dans la bulle de 2021, c’est qu’elle diffère de toutes les bulles précédentes. Grantham prend 4 bulles de référence pour cela. Le krach de Wall Street en 1929, le krach japonais en 1990, la bulle technologique en 2000 et le krach financier de 2008. Durant toutes ces périodes, les banquiers centraux ont combiné une politique monétaire très laxiste avec des taux d’intérêt bas, ce qui allait de pair avec les excellentes conditions économiques de l’époque.

    Et c’est là que notre économie diffère aujourd’hui. La situation économique actuelle est bien pire qu’avant la pandémie et pourtant la bourse n’a jamais été aussi haute. L’économie semble en voie de guérison, mais les dommages causés au tissu économique sont incalculables et sont dissimulés par les subventions et la création monétaire.

    3 signaux

    Il est très difficile de déterminer le moment exact, mais il y a 3 signaux qui se manifestent une fois que nous sommes proches du sommet:

    1. Maintenant « c’est vraiment différent », tout le monde crie à l’unisson.
      Ce que toutes les bulles partagent, c’est l’enthousiasme débridé des shamans des banques centrales. Ils crient tous à l’unisson que cette fois-ci, c’est vraiment différent de la précédente. En 1929, « l’économie avait atteint un plateau supérieur permanent », s’est écrié Alan Greenspan, alors directeur de la FED, en 2000. Il a justifié les valorisations boursières « par l’énorme augmentation permanente de la productivité ». Son successeur, Bernanke, a déclaré en 2006 que le marché immobilier américain était « fort et solide ». Et maintenant, Yellen et Powell crient que l’inflation que nous observons est temporaire et que tout ira bien par la suite.
    2. Les prophètes de malheur ont tort
      En outre, tous les prophètes de malheur présents sur les réseaux sociaux sont aujourd’hui considérés comme des analphabètes, car ils ne voient pas la dernière révolution technologique qui entraînera un incroyable saut de productivité. Ceux qui soutiennent que les taux d’intérêt pourraient également augmenter sont impitoyablement sabotés. Tout le monde part aujourd’hui du principe que la banque centrale américaine (Fed) ne relèvera pas les taux d’intérêt avant 2023. Mais si l’inflation continue à augmenter, elle devra agir.
    3. Le sprint vers la falaise
      Troisièmement, toutes les bulles ont une accélération finale sous la pédale, où le marché boursier connaît une autre forte hausse jusqu’à ce que certains investisseurs choisissent la porte de sortie. Le Nasdaq a grimpé de 49% l’année dernière, le Bel20 de 34% et l’AEX néerlandais de 37% au cours des 52 dernières semaines. Il est parfaitement possible que quelques dizaines de pour cent supplémentaires soient ajoutés, mais il est certain que la musique s’arrêtera à un moment donné.

    Et à la fin, Keynes a toujours raison

    Nous n’aimons pas les investisseurs et les analystes à contre-courant. Nous préférons que nos opinions soient confirmées. Cela n’empêche pas le raisonnement que Grantham a construit d’avoir du sens et il ne reste plus qu’à attendre que la bulle éclate.

    Le brillant économiste Keynes n’aurait pas pu le dire plus succinctement : « Le marché peut rester irrationnel plus longtemps que l’investisseur peut rester solvable ». À ce moment-là, il est préférable de mettre votre ceinture de sécurité.

    https://fr.businessam.be/la-plus-grande-bulle-de-tous-les-temps-pourquoi-la-bourse-ne-pourra-empecher-sa-chute/?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=newsletter_du_jour_pourquoi_la_bourse_ne_pourra_empecher_sa_propre_chute_7_chiffres_qui_montrent_comment_les_super_riches_se_sont_encore_plus_enrichis_le_programme_de_la_vivaldi_au_fort_accent_socialiste_plus_rentable_que_les_voitures_les_montres_ou_l_art_votre_cave_a_vins&utm_term=2021-05-18

    Source : leblogalupus
  • Craintes de krach dans la politique de fuite en avant de l’Occident.

    Publié par Guy Jovelin le 26 avril 2021 

    Après trois séances sur cinq en baisse, le Dow Jones, le NASDAQ et le S&P 500 n’ont finalement, respectivement, reculé cette semaine que de 0,46 %, 0,25 % et 0,13 %. Le taux américain de la  à dix ans s’est assagi à 1,55 %. Quant au CAC 40, il s’est replié de 0,46 %, toujours en progression de 12,73 % depuis le début de l’année. 

    bourse,krach,occidentTout se passe comme si nous vivions, en Occident, la fuite en avant d’un monde économique, budgétaire, boursier et financier mortellement touché, atteint par une étrange maladie qui n’arrive pas à se déclarer, les hommes ayant eu recours à des méthodes exceptionnelles et non conventionnelles pour brouiller les pistes, mais qui, comme avec Frankenstein, peuvent les amener à perdre complètement les manettes de contrôle.

    Le S&P 500 américain, après avoir chuté de 34 % au printemps 2020 en 22 séances, connaît actuellement une hausse de 50 %, ce qui correspond à son plus fort gain sur 12 mois depuis 1936 ! Les Bourses sont au plus haut car la valeur du marché mondial des actions représente 140 % du PIB mondial, un chiffre jamais atteint jusqu’à présent. La valeur, en , des entreprises non cotées recherchées par les fonds d’investissement vient d’augmenter subitement de 60 % en janvier-février 2021.

    L’économiste Patrick Artus remarque également que « lorsque les cours des entreprises du luxe montent, c’est directement lié à la  monétaire, pas à une hausse de leur profitabilité ». La multiplication des scandales financiers récents (Archegos aux États-Unis, Wirecard en  et Greensill en Angleterre) est aussi un signe annonciateur d’ financière et de . La plupart des boursiers sont conscients qu’il y a un os quelque part dans le fromage, mais l’optimisme est de rigueur car aucun investisseur professionnel ne peut faire abstraction du marché ni prendre le risque de passer à côté d’une hausse.

    Les flambées spéculatives du Bitcoin font craindre également l’explosion à venir d’une bulle. De même que le père du président Kennedy avait fait fortune, en 1929, en vendant immédiatement ses actions, car très surpris que son coiffeur lui donne des conseils en matière boursière, trop de non-initiés s’interrogent aujourd’hui pour acheter ou non du Bitcoin, cet actif spéculatif sans valeur intrinsèque, contrairement à l’or multimillénaire. Du 22 avril 2020 au 22 avril 2021, le Bitcoin a progressé à 54.347 dollars, soit une hausse de 616 %. En 2017, le Bitcoin s’était déjà effondré à 3.122 dollars après avoir atteint les 20.000 dollars. Le Bitcoin, à la merci d’une suppression, comme en Turquie et aux Indes, par les  centrales, vient de perdre, ce même vendredi 22 avril, 10 % en une seule séance.

    Alors, que va-t-il se passer ? Il y aura deux juges ad hoc pour nous sortir de l’incertitude : les bénéfices réels à venir des entreprises et les décisions, contraintes ou non, des banques centrales. Si les bénéfices publiés ne sont pas à la hauteur des exigences en matière de rentabilité des investisseurs (prime de risque par rapport au taux à 10 ans), il y aura correction, en 2021 ou 2022, des cours boursiers et un krach, comme ce fut le cas en 2000 pour les valeurs technologiques. Aux États-Unis, les ratios cours/bénéfices sont actuellement à 24, au lieu de 18 pendant ces cinq dernières années. En Europ, le même ratio est à 17, en 2021, alors que la moyenne historique est à 13,5. À défaut d’un krach, une correction boursière est donc très probable en 2021.

    Le deuxième élément déterminant sera l’attitude de la Fed et de la , le jour où elles arrêteront la politique du « QE », ce qui entraînera immédiatement une hausse des taux d’intérêt à long terme et la chute des Bourses. Pour l’instant, c’est le statu quo et le maintien de la politique du « QE » du côté de la Fed et de la BCE. Mais pour la première fois, le président de la Fed, Jerome Powell, a affirmé qu’il agirait si l’inflation dépassait substantiellement et durablement l’objectif de 2 %, alors que jusqu’à présent, il avait affirmé le contraire.

    La seule certitude, dans la situation actuelle, c’est que les dettes de la France sont irremboursables et que seule l’inflation, ou l’hyperinflation, après un éclatement probable de la zone euro et plusieurs dévaluations du franc, comme celle de 20 % en juillet 1958 et de 17,55 % en décembre 1958, permettra de les rembourser.

     

    Marc Rousset

    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
     
     
  • L’or et les Bourses montent car la crise monétaire a déjà commencé, par Marc Rousset

    Publié par Guy Jovelin le 22 octobre 2019

    Le Dow Jones a vu son prix multiplié par 7, entre 1980 et 2008, à environ 14.000, pour retomber à environ 6.000, en 2009, et se retrouver, aujourd’hui, au chiffre stratosphérique d’environ 27.000. La Bourse de Paris, à 5.700, est aussi à son plus haut niveau depuis le 12 décembre 2007.

    Quant à l’indice du prix des logements rapporté au revenu par ménage, en prenant l’année 1965 comme base de référence, il a toujours oscillé autour de 1 de 1965 à 2000, pour s’élever brusquement à la verticale, à 1,7, de 2000 à 2019.

    marc rousset.jpgIl y a donc bien, dans le monde, une méga-bulle boursière et immobilière, suite à l’afflux de liquidités illimitées par les banques centrales. À terme, l’effondrement monétaire est inéluctable, mais cela n’exclut pas un krach boursier dans un premier temps qui ne fera qu’aggraver la crise monétaire qui a déjà commencé.

    L’horizon économique s’assombrit en Allemagne, avec 1 % de croissance pour 2020 et 0,5 % pour 2019. L’économie chinoise ralentit, avec une croissance à 6 % au troisième trimestre, soit sa plus faible performance depuis 27 ans, malgré plus de 100 mesures de soutien monétaires et fiscales. Les USA vivent le plus long cycle de croissance répertorié depuis 1854, avec de mauvais chiffres de production industrielle, suite à une croissance artificielle générée par des mesures fiscales et l’injection, en moyenne, de 4 dollars de liquidités par les banques centrales pour un dollar de croissance obtenu. La Banque mondiale et le FMI alertent, de leur côté, sur une chute drastique de la croissance « dans près de 90 % du monde » et des échanges commerciaux.

    Kristalina Georgieva, nouvelle patronne du FMI, enfonce le clou : « Si un ralentissement majeur se produisait, la dette des entreprises exposées au risque de défaut de paiement augmenterait à 19.000 milliards de dollars, soit près de 40 % de la dette totale dans huit économies majeures » (notamment Chine, Japon, États-Unis et Europe). En Chine, les dettes risquées ont bondi, en dix ans, de 40 à 75 % du PIB. Le risque de défaut de paiement dans le monde serait alors supérieur aux niveaux observés pendant la crise financière de 2008. Les dettes des entreprises pourraient jouer le rôle des prêts immobiliers subprime aux États-Unis en 2008.

    Janet Yellen, ancienne présidente de la Fed, nous avait promis que le resserrement monétaire quantitatif serait aussi ennuyeux « que de regarder de la peinture sécher ». Manifestement elle s’est trompée car la Fed, après avoir réduit la taille de son bilan de 600 milliards de dollars, jusqu’à octobre 2018, est en train de faire marche arrière, sous peine de faire exploser le système financier, en augmentant de nouveau la taille de son bilan de façon permanente. L’achat des bons du Trésor T-bills par les banques américaines réduisait, en effet, leurs liquidités d’une façon très dangereuse, selon la Fed de Dallas.

    Suite à la crise monétaire actuelle du « Repo » aux États-Unis, la Fed va acheter au moins 60 milliards d’obligations à court terme par mois jusqu’au second trimestre de 2020, soit environ 400 milliards de dollars. Les États-Unis ne peuvent donc plus se passer de « QE », qui est devenu une drogue irremplaçable, mais mortelle à terme. C’est la Fed qui, en émettant de la monnaie de singe, tout comme la BCE, finance en fait les déficits budgétaires américains (1.200 milliards de dollars en 2019, soit 7 % du PIB). La Fed de Powell est donc en train de faire exactement ce que souhaitent faire Draghi et Lagarde à la BCE.

    En Europe, le Parlement des Pays-Bas a alerté la BCE sur les risques de diminution des retraites que les taux très bas et négatifs causaient aux fonds de pension de retraite. En France, pour éviter la faillite de l’assureur Suravenir, suite aux taux négatifs, le Crédit mutuel Arkéa a dû recapitaliser sa filiale à hauteur de 500 millions d’euros. Après Lombard Odier en France, UniCredit, la première banque italienne, toujours en raison des taux d’intérêt négatifs, vient de déclarer qu’elle allait taxer les dépôts de plus de 100.000 euros. La bombe à retardement des taux négatifs pourrait bien même se propager un jour aux États-Unis.

    Il n’est donc pas étonnant que les banques centrales et le monde entier s’intéressent de nouveau à l’or qui monte, paradoxalement, en même temps que les Bourses. La seule différence, c’est que les actions et les obligations s’effondreront un jour ou l’autre, tandis que l’or, lui, au moment de l’effondrement monétaire final, continuera son envolée à la verticale, tout comme en Allemagne en 1923 !

     

    Source : lafautearousseau