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immigration de travail

  • Le restaurateur Thierry Marx, favorable à l’immigration de travail, demande la «régularisation rapide» des travailleurs sans papiers en restauration et hôtellerie

    Publié par Guy de Laferrière le 04 décembre 2022

    Alors que plusieurs mesures gouvernementales ont pour objectif de réduire les difficultés de recrutement rencontrées par certaines professions, le chef Thierry Marx défend une régularisation des travailleurs sans papiers en restauration et hôtellerie afin de faciliter des établissements déjà secoués par la pandémie. Il estime que les secteurs de la restauration et de l’hôtellerie doivent être ajoutés dans la liste des « métiers en tension ».

    Le gouvernement prépare un titre de séjour pour les « métiers en tension ». Qu’en pensez-vous ?

    Il faudrait déjà que notre secteur, la restauration, soit considéré comme en tension de recrutement ! Nous avons 200 000 postes non pourvus et étonnamment, ils ne figurent pas sur la liste permettant de recruter du personnel étranger. Même chose pour l’hôtellerie alors que nous manquons de bras en cuisine, réception, housekeeping… Or ces carences de personnels empêchent le développement de l’activité, voire son maintien à niveau. Même de belles enseignes peinent à trouver des candidats. Ce phénomène avait déjà émergé avant la pandémie . Mais depuis, il s’est accéléré. Notre société ne souhaite plus avoir un rapport sacrificiel au travail. Nous demandons donc à ce que cette liste des métiers en tension soit actualisée afin d’ouvrir les possibilités de recrutement, car nos besoins vont encore augmenter.  […]

    Êtes-vous favorable à la régularisation des travailleurs sans papiers, notamment dans votre secteur ?

    Nous demandons une régularisation rapide de nos salariés étrangers reconnus pour leurs compétences et qui se retrouvent plongés dans l’illégalité du jour au lendemain. L’Umih [Union des métiers de l’industrie et de l’hôtellerie] la réclame depuis longtemps. Ces travailleurs vivent en France depuis de nombreuses années, sont intégrés, ont un logement, un projet professionnel dans lequel ils s’épanouissent. Ils ne posent aucun problème. Et un jour, sans que l’on comprenne pourquoi, leur titre est suspendu. […]

    L’immigration de travail est-elle une nécessité ?

    Elle a toujours fait partie de nos métiers. Au XIXe et XXe siècles, elle provenait de l’intérieur : des habitants des campagnes venaient travailler dans les grandes villes. Puis elle s’est ouverte à l’extérieur, car la France reste attractive. Nous comptons 19 % de salariés d’origine étrangère. Un chiffre qui ne progresse pas depuis cinq ans et qui permet de compenser les départs, le turnover étant assez important. Ces collaborateurs intègrent nos métiers car ils vont pouvoir monter en compétence rapidement : en moins d’un an, un commis de cuisine peut passer responsable de partie. Si vous coupez l’immigration, des secteurs vont être fortement impactés, l’hôtellerie-restauration comme d’autres : BTP, réparation automobile… Ne plus y avoir accès nous poserait un problème. […]

    L’extrême droite dénonce un « appel d’air » migratoire et le fait que ces travailleurs prendraient le travail des Français. Que lui répondez-vous ?

    C’est une mauvaise polémique. En tant que Français, je n’ai jamais eu le sentiment d’être en concurrence avec un étranger. Ce nouveau titre ne vise pas du tout à créer une nouvelle filière d’immigration mais à régulariser ceux qui sont déjà intégrés sur notre territoire.

    Le JDD via fdesouche

  • Europe : L’UE veut faciliter l’immigration de travail provenant du Maroc, de la Tunisie, du Sénégal, du Nigéria et du Pakistan

    Publié par Guy Jovelin le 27 avril 2022

    La Commission européenne devait présenter, mercredi 27 avril, un projet de directive visant à ­faciliter l’arrivée « de compétences et de talents » en Europe. En clair, favoriser une migration légale de travailleurs et de jeunes pour répondre au défi démographique et pallier le manque de main-d’œuvre dans des secteurs comme la santé, la technologie, la construction ou le transport.

    (…)

    L’exécutif européen voulait aussi attendre le résultat de la présidentielle française pour ne pas courir le risque d’une instrumentalisation de ces questions par l’extrême droite. Enfin, le constat, fermement appuyé par les fédérations patronales, que plusieurs Etats membres souffrent d’une pénurie de main-d’œuvre pouvant entraver les politiques de relance a constitué une autre incitation pour l’exécutif européen.

    La Commission, qui affirme vouloir présenter « un plan ambitieux et durable », précise toutefois qu’aucun pays membre ne sera forcé de l’appliquer. Pas question d’un nouveau « suicide politique », observe un diplomate en faisant référence au projet de quotas obligatoires de réfugiés à accueillir qu’avait évoqué le collège, dirigé à l’époque par Jean-Claude Juncker. Il avait entraîné une grave crise et créé une césure entre les Etats fondateurs et les pays d’Europe centrale et orientale. Il s’agit bien, cette fois, de respecter la compétence des Etats membres, souligne la Commission. « Chacun décidera et l’Union soutiendra les Etats, sur le plan pratique et opérationnel, à affronter les défis de la démographie et de la migration », insiste-t-on à Bruxelles. En 2021, c’est le Parlement qui l’avait invitée à proposer des mesures visant à harmoniser les conditions d’accueil, à simplifier les procédures et à lutter ­contre le travail clandestin.

    (…)

    Elle devrait concerner d’abord la Tunisie, le Maroc et l’Egypte, ensuite le Sénégal, le Nigeria, le Pakistan et le Bangladesh. Des pays qui sont déjà liés à l’UE par divers accords dans le domaine de l’immigration, mais qui fournissent également des contingents importants de clandestins. De quoi ­confirmer que le projet vise en priorité à un rééquilibrage de la relation entre les pays concernés et l’Europe, et à une sorte de donnant-donnant : l’Europe offrirait plus d’ouverture à une migration régulée en échange d’un meilleur contrôle de l’immigration illégale. C’était l’un des objectifs du « pacte migratoire » défini par Bruxelles, dont l’adoption se heurte toujours à des difficultés. Sous l’impulsion de la présidence française de l’UE, il a dès lors été convenu entre les Vingt-Sept qu’il fallait privilégier une avancée par étapes, dont cette initiative fait partie.

    Il reste à savoir si les pays tiers, qui rechignent souvent à accepter le retour de leurs nationaux privés d’un titre de séjour dans un pays de l’Union, se résoudront à faciliter les réadmissions en échange de mesures pour leurs citoyens les mieux formés. Ceux-ci devraient bénéficier de décisions plus souples en matière de permis de travail, de droits de résidence et de respect des droits fondamentaux. La Commission insiste aussi sur sa volonté de permettre à des jeunes, peut-être moins formés, de voyager et de travailler plus facilement dans l’Union. Et de favoriser également l’accès d’autres à l’entrepreneuriat, notamment dans le secteur-clé des nouvelles technologies. La mobilité de tous au sein de l’espace européen devrait également être rendue plus aisée.

    Le Monde via fdesouche