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libye

  • Libye : les nuées démocratiques face aux réalités

    Publié par Guy Jovelin le 22 janvier 2022

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    Bernard Lugan L'Afrique réelle cliquez ici

    En Libye, les élections du 24 décembre 2021 ont été annulées et « reportées ». Les naïfs avaient assuré qu’elles allaient permettre de refermer la parenthèse de chaos ouverte en 2011 par un Nicolas Sarkozy bien mal inspiré par BHL. Un échec de plus pour la bien-pensance démocratico-occidentale. Depuis 2011, refusant de prendre en compte les réalités humaines, cette dernière prétend en effet reconstruire la Libye autour d’un préalable électoral incompatible avec le système politico-tribal. D’où une impasse reposant sur quatre grandes erreurs :
     
    1) Le postulat de l’existence de la nation libyenne
     
    Or, il n’existe pas d’identité libyenne. La constante historique est ici la faiblesse du pouvoir par rapport aux tribus. Les bases démographiques des groupes tribaux ont certes glissé vers les villes, mais les liens tribaux ne se sont pas distendus pour autant. Groupées en (alliances ou confédérations), les tribus ont leurs propres règles internes de fonctionnement qui ne coïncident pas avec la démocratie occidentale individualiste fondée sur le « One man, one vote ».
     
    2) Ne pas avoir vu que le colonel Kadhafi avait fondé son pouvoir sur l'équilibre entre les trois grandes confédérations libyennes.
     
    Or, le colonel éliminé, ces dernières ont repris leur autonomie par rapport au pouvoir central.
     
    3) Avoir privilégié les politiciens rentrant d’exil et négligé les vraies forces du pays
     
    Or, adoubés par les Occidentaux, ces politiciens ne représentent qu’eux-mêmes et non les vraies forces du pays qui sont les tribus. Le 14 septembre 2015, le Conseil suprême des tribus de Libye avait déclaré à ce sujet que seul le fils du colonel Kadhafi, Seif al-Islam était habilité à parler en son nom.
     
    4) Avoir imposé le préalable électoral avant de reconstruire l’Etat
     
    Or, la priorité n’est pas électorale. Comme après 1945, il fallait établir un nouveau pacte social en partant du réel tribal et régional. Tout au contraire, corsetés par leur idéologie, les Occidentaux ont postulé que des élections allaient permettre de dégager un consensus « national » entre les factions libyennes. En 2012 et en 2014, trois élections furent alors organisées au forceps et elles permirent d’élire un Congrès général, une Assemblée constituante, puis une Chambre des représentants. Au mois d’août 2014, menacée par les milices, cette dernière se réfugia à Tobrouk, en Cyrénaïque. 
     
    Au lieu de créer un consensus, ces trois élections ont tout au contraire accentué les divisions locales, élargi le fossé entre Tripolitaine et Cyrénaïque et provoqué une guerre civile à l’intérieur de la guerre civile, surtout en Tripolitaine. Avec pour résultat, une guerre de tous contre tous sans issue, ponctuée d’accords internationaux jamais appliqués sur le terrain, et enfin l’immixtion de la Russie et de la Turquie.
     
    Aujourd’hui, et plus que jamais, la Libye étant coupée en deux, l’on voit mal autrement qu’à travers un système confédéral, il serait possible de ramener la Cyrénaïque et les Tripolitaines à s’inventer un destin commun. Mais la « communauté internationale » s’obstine à exiger que la date des élections soit fixée…
     
  • En Libye, la municipalité de Zouara chasse les migrants et justifie sa décision par un « taux de criminalité élevé »

    Publié par Guy Jovelin le 10 juillet 2021

    La ville de Zouara a donné 10 jours aux migrants pour régulariser leur situation sous peine d’expulsion de la ville. La municipalité libyenne justifie sa décision par un “taux de criminalité élevé”. Les arrivées de migrants, candidats au départ vers l’Europe, se multiplient dans cette ville côtière de l’ouest de la Libye.

    Les affiches sont apparues au début du mois de juillet sur les devantures des bâtiments fréquentés par les migrants subsahariens, à Zouara, ville côtière de l’ouest libyen. “La municipalité de Zouara annonce à tous les résidents de la ville de corriger leurs procédures légales (sic) à compter de la date de cette annonce dans un délai de 10 jours ou de partir volontairement”, peut-on lire sur le document que s’est procuré InfoMigrants. Édité le 1er juillet 2021, il exhorte les migrants à partir au plus tard le 10 juillet.

    Passée cette date, un “vaste plan de sécurité” sera mis en place par le Conseil municipal pour faire respecter la mesure, indique encore la note. En quoi consiste ce “plan” exactement ? Que se passera-t-il pour les migrants qui n’auront pas quitté la ville ? Difficile de savoir. Contactée par InfoMigrants, la mairie de Zouara n’a pas répondu à nos sollicitations.

    Ce document a été affiché sur les devantures des bâtiments fréquentés par les migrants subsahariens, à Zouara. Crédit : DR

    La ville de Zouara est connue pour être un lieu de départ d’embarcations de migrants vers l’Europe. Depuis plusieurs semaines, les migrants sont de plus en plus nombreux à arriver dans la région, dans l’espoir de monter dans un canot et fuir la Libye. “Chaque jour des nouvelles personnes arrivent à Zouara car les passeurs ont la réputation de bien travailler ici”, raconte Ibrahima.

    Dans l’un des quartiers de la ville, “les Noirs sont régulièrement agressés par la police”, rapporte Ibrahima. “Quand tu rentres chez toi, on peut te mettre dans un véhicule, te tabasser et t’envoyer dans le désert près de Sabratha”, continue l’adolescent.

    […]

     

    InfoMigrants via fdesouche

  • Erdogan rassemble des milliers de mercenaires djihadistes en Libye encadrés par des militaires turcs

    Publié par Guy Jovelin le 11 août 2020

    Auteur : 

    Les services de renseignements français – et bien d’autres – s’inquiètent du développement en Libye de l’armée de mercenaires encadrée par des militaires turcs.

    Sur base d’un accord signé le 22 novembre 2019 entre le gouvernement libyen et son homologue turc, Erdogan avait aussitôt commencé à déployer des militaires turcs en Libye avec un équipement important (blindés, avions de combat, hélicoptères).

    Aujourd’hui, ce sont environ 16.000 mercenaires qui se trouvent sur le sol libyen, encadrés par 3.000 militaires turcs. Et ces mercenaires qu’encadre l’armée turque sont des djihadistes. Beaucoup ont combattu précédemment parmi l’Etat Islamique. Il y a parmi eux des Syriens, des Algériens, des Tunisiens, des Soudanais,…

    Cette importante force militaire djihadiste en Libye à la disposition d’Erdogan ne plait guère à l’Egypte et à l’Algérie qui y voient des risques sur leur sol pour l’avenir. Les services de renseignements français considèrent également qu’il y a là un risque sérieux que ces djihadistes viennent renforcer l’Etat Islamique toujours présent au Sahel.

    Quant à la Turquie, elle estime qu’elle est désormais présente militairement pour toujours en Libye, selon les paroles du ministre turc de la Défense prononcées le 4 juillet dernier.

    Tout cela est à rapprocher d’un autre fait : Erdogan se veut le protecteur des Frères Musulmans et veut contribuer à étendre leur influence en Libye et plus généralement sur le continent africain.

    L’avenir s’annonce mouvementé !

     

    Source : medias-presse.info

  • Libye : la solution n’est pas démocratique, par Bernard Lugan.

    Publié par Guy Jovelin le 03 février 2020

    Les-uns après les autres, les sommets internationaux sur la Libye échouent à réparer les conséquences de l’injustifiable guerre faite au colonel Kadhafi.
    Ils échouent parce que, comme le disait Albert Einstein : « On ne peut pas résoudre un problème avec le même mode de pensée que celui qui l’a généré ». Or, la guerre contre le colonel Kadhafi fut officiellement déclenchée au nom de la démocratie et toutes les solutions proposées sont démocratiques ou d’ordre démocratique

    AVT_Bernard-Lugan_2614.jpgDe plus, comment prétendre mettre un terme au conflit quand :

    1) Les tribus, pourtant les seules vraies forces politiques du pays sont écartées, alors que la solution passe précisément par la reconstitution des alliances tribales[1] forgées par le colonel Kadhafi ?

    2) Reconnu depuis le 14 septembre 2015 par le Conseil suprême des tribus comme son représentant légal, Seif al-Islam, le fils du colonel Kadhafi qui représente une des solutions, est systématiquement écarté par les Européens. Or, il est l’un des très rares leaders libyens en mesure de pouvoir faire cohabiter centre et périphérie, comme l’avait fait son père, en articulant les pouvoirs et la rente des hydrocarbures sur les réalités locales, avec un minimum de présence du pouvoir central.

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    Le littoral urbanisé de Tripoli constitue un cas particulier. Ici, le pouvoir appartient aux milices dont seule une infime minorité se revendique de l’islam jihadiste. Nous sommes dans le monde des trafics qui permettent aux miliciens de faire vivre leurs familles. Or, ils auraient tout à perdre d’une victoire du général Haftar puisque ce dernier a promis de les mettre au pas. Voilà pourquoi ils soutiennent le pseudo-gouvernement de Tripoli, lui-même porté par la Turquie.
    La situation en Tripolitaine est donc très claire : si le général Haftar ne réussit pas à s’y imposer militairement, Tripoli et les villes littorales demeureront donc au pouvoir des milices.

    Pour espérer l’emporter le général Haftar devrait donc proposer à certains chefs miliciens une porte de sortie qui en ferait de futurs acteurs politiques dans les régions qu’ils contrôlent et dans lesquelles ils ont acquis une réelle légitimité.
    Là est la seule solution qui pourrait les détacher de la Turquie. Le but de cette dernière est de maintenir à Tripoli un pouvoir lui devant sa survie et lui permettant de justifier l’extension de ses eaux territoriales aux dépens de la Grèce et de Chypre. Ce thème est expliqué et cartographié à l’intérieur de la revue.

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    Source : lafautearousseau

    [1] Pour tout ce qui concerne les tribus et leurs alliances, voir mon livre Histoire et géopolitique de la Libye des origines à nos jours.

    Plus d’informations sur le blog de Bernard Lugan

  • Ankara versus Europe.

    Publié par Guy Jovelin le 04 janvier 2020

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    L'avis de Jean-François Touzé délégué général du Parti de la France
     
    Le parlement d'Ankara vient d'autoriser l'armée turque à intervenir en Libye.
     
    Des Balkans au Maghreb, de l'ancienne Mésopotamie à la Méditerranée, l'oiseau turc, petit à petit, refait son nid, l'empire ottoman se reconstitue et la possibilité du califat se reforme.
     
    Erdogan sait où il va usant de ses forces armées, du chantage à l'immigration, de la pression exercée par le terrorisme islamique, de son appartenance à l'OTAN et de ses relations contradictoires mais soigneusement entretenues aussi bien avec les États-Unis qu'avec Israël ou la Russie.
     
    Et la vraie cible c'est l'Europe.