Publié par Guy Jovelin le 10 mars 2022
Dans la situation politique actuelle, des insultes lancées à une jeune Russe de Limoges, en raison de sa nationalité, prennent un écho particulier.
Elle est Russe, elle a 25 ans, elle travaille dans un hôtel de Limoges et se tient à l’écart des considérations géopolitiques. Natalia (prénom modifié) a été verbalement agressée par un client de l’hôtel la semaine dernière, en raison de sa nationalité.
(…) Puis, l’homme lui demande si elle est Russe. Natalia a à peine le temps de dire oui et de répéter sa question que l’homme l’insulte en russe avant de tourner les talons.
Natalia a été « choquée pendant deux jours », d’autant qu’à cette heure-là, elle est seule dans l’établissement. « Si les garçons du personnel avaient été là, je pense qu’il ne m’aurait pas insultée. » La jeune femme déplore ces propos blessants. « Je n’aurais jamais pensé que l’on puisse être insulté pour sa nationalité. »
Même si elle n’a pas de problème particulier en raison de celle-ci, dans sa vie quotidienne à Limoges, Natalia reste prudente et n’affiche pas ses origines. Mais elle estime que « ce n’est pas normal que je doive cacher ma nationalité. Je ne suis pas responsable de ce que fait le président Poutine ».
(…) La jeune femme et sa directrice décident de déposer plainte. « Nous sommes allés au commissariat de Limoges, on nous a dit : “On ne prend pas ces plaintes ici, il faut se rendre à la cité judiciaire”. Nous y sommes allés, et là on nous a répété que “le procureur ne prend pas ce genre de plainte”. C’est inadmissible que l’on ne veuille pas nous entendre, que l’on ne nous protège pas. »
« Certes, ce ne sont que des paroles blessantes, reconnaît Martine Bertora, mais que faut-il attendre pour être épaulé?? »