Publié par Guy Jovelin le 15 janvier 2022
Michèle Tribalat publie « Immigration, idéologie et souci de la vérité » aux éditions de L’Artilleur. La démographe Michèle Tribalat, spécialiste de la question migratoire, s’est saisie de quelques exemples de « décodages » de la presse nationale, pour montrer l’hémiplégie du décodage. L’auteur tente de décoder ce que les décodeurs n’ont pas vu, pas voulu voir ou mal vu sur des sujets sur lesquels ils exercent pourtant une intense vigilance.
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Le but principal des argumentations chiffrées développées sur le thème de l’immigration et visant à la minorer, la relativiser est de contredire les perceptions communes qui tiendraient à une propagande politique de la droite plutôt extrême ou, tout au moins, telles que l’élite du bon goût se les représente, et quelquefois les fabrique pour pouvoir les démonter. Il faut absolument que ces perceptions, outre qu’elles manquent de goût, soient erronées. Mon but ici n’est pas de dire que les gens ordinaires perçoivent la réalité telle que la décri‑ raient des statistiques bien faites – tout un chacun peut se tromper en la matière – mais de montrer que ce n’est pas tant l’exactitude de ces perceptions qui préoccupe ceux qui s’en offensent que leur dissonance avec l’idéologie dominante du milieu dans lequel ils évoluent.
Elles peuvent venir de chercheurs, de journalistes, d’intellectuels dont la propension à se tromper vaut bien celle dont ils affublent les gens ordinaires et leurs propres adversaires.
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Le recours au solde migratoire est donc loin d’être un progrès, sauf si l’on considère qu’il s’accorde mieux avec la thèse que l’on cherche à démontrer. Mais cela ne gêne pas Hervé Le Bras qui, notamment dans un chapitre intitulé Migration et croissance économique, corrèle l’évolution du taux de croissance du PNB à celle du solde migratoire de la France.