Publié par Guy Jovelin le 09 août 2025

Selon Libération, Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, adopte un double discours : modéré et républicain en France, mais aligné sur les positions officielles d’Alger lorsqu’il s’exprime en Algérie. Proche du président Abdelmadjid Tebboune, il a soutenu Emmanuel Macron lors de la présidentielle 2022 « sur ordre d’Alger », organisant même un dîner politique à la mosquée malgré la loi sur le séparatisme. En contrepartie, le gouvernement français a supervisé — via des réunions au ministère de l’Intérieur, de l’Économie et avec les ambassadeurs de l’UE — l’instauration d’un monopole confié à la Grande Mosquée sur la certification halal de tous les produits exportés vers l’Algérie depuis l’Union européenne. Ce système, assimilé à une simple taxe, rapporte chaque année plusieurs millions d’euros à l’institution dirigée par Hafiz, tout en suscitant critiques d’industriels européens et inquiétudes sur l’opacité des comptes.