Ce mardi soir, les téléspectateurs de France 2 ont eu le privilège de voir et d’écouter « un honnête homme ». Un dénommé François de Rugy. Ancien ministre, ancien président de l’Assemblée nationale, ancien député, ancien socialiste, ancien écologiste, bref, l’ancien tout était sur le service public afin de réagir aux conclusions de deux enquêtes le concernant. Des enquêtes aux conclusions très politiquement correctes. Il fallait à tout prix sauver l’honneur du soldat de Rugy alors ses ex-collègues et affidés de la Macronie n’ont pas trop chargé la barque de celui qui a osé dire qu’il n’aurait pas démissionné s’il avait pu mettre la main sur ses relevés bancaires…
Mediapart et la France entière auraient-ils eu la peau d’un ministre irréprochable ? C’est la petite musique que joue depuis quelques heures François de Rugy et tous ceux qui osent encore soutenir une Macronie aux antipodes du modèle de respectabilité qu’elle prétendait incarner. Ce soir sur France 2, l’ex-ministre de l’Ecologie se dit « blanchi » à la lecture des conclusions des deux enquêtes portant sur les dîners fastueux donnés à l’hôtel de Lassay et aux très onéreux travaux réalisés dans son palace de fonction. Pourtant, à la lecture des conclusions, la probité de François de Rugy pose toujours question d’autant plus que les enquêteurs en herbe ne sont que d’anciens compagnons de route du ministre déchu…
Trois dîners à rembourser : le couple de Rugy bientôt au secours populaire ?
Avant sa démission, François de Rugy clamait qu’il n’avait rien à se reprocher. Un professionnel de la politique comme on n’en fait plus qui économisait chaque euro de Français pressés comme des citrons. Le homard, le champagne, les grands crus, promis ce n’était qu’à des fins professionnels pour la grandeur de la France. Comment être grand avec une si petite personnalité ? La réponse implicite de de Rugy était claire : dépenser sans compter d’autant plus que c’était avec l’argent des Français. Mais se placer sur un piédestal grâce à l’argent des impôts n’est plus recommandé quand on prétend être un modèle de vertu.
Le ministre est tombé et pas sans raison. Ainsi, l’enquête relative aux dîners fastueux a conclu que trois d’entre eux ne relevaient pas de la sphère professionnelle. Et pour cause, des réceptions le 24 décembre, le soir de la Saint-Valentin et une troisième à une date inconnue sont pointées du doigt. On savait de Rugy être un travailleur acharné, mais de là à entraîner sa pauvre femme dans des dîners professionnels le soir de la Saint-Valentin… Trois dîner « au dessus des prestations habituelles » pourtant élevées à la résidence du président de l’Assemblée nationale.
Pas de panique, de Rugy remboursera – comme il l’avait promis – pour les dîners incriminés. Trois dîners luxueux à rembourser – même pour un nanti comme de Rugy, la pilule va être dure à avaler. Il devra se serrer la ceinture dans les mois qui viennent afin de payer son dû, mais heureusement pour lui en redevant député, ses frais de bouche continueront à être remboursés… Epinglé, de Rugy prétend être « blanchi ». Ce n’est pas le cas, mais quand bien il dirait vrai, blanchi par qui ? Seulement par le secrétaire général de l’Assemblée nationale. Un certain Michel Moreau, fonctionnaire nommé sous Hollande qui serait ainsi indépendant et impartial. Sauf que ce même Moreau a travaillé chaque jour avec de Rugy présid,ent de l’Assemblée nationale en 2017 et 2018. Un mélange des genres qui ne passe pas quand on prétend laver plus blanc que blanc les tâches de grands crus.
Autre enquête, celle des frais énormes occasionnés à l’occasion de travaux faits dans son appartement de fonction (en tant que ministre cette fois). Une enquête menée par « Une personnalité indépendante, à la moralité irréprochable et qui fait autorité » selon Matignon. Vraiment ? Une contrôleuse générale des armées est-elle vraiment indépendante de pressions politiques venues du plus haut niveau ? La réponse est connue et la petite tape sur les doigts reçue par de Rugy n’est pas crédible. L’ex-ministre aurait seulement dû demander un autre devis « envisageant par exemple un degré de finition moindre » au sujet du dressing hors de prix.
Tout ça pour ça ose dire la Macronie. François de Rugy est soi-disant « blanchi », mais pourquoi donc s’est-il précipité vers la porte de sortie alors qu’il avait le soutien explicite de l’Elysée et de Matignon ? Certainement parce que les premières révélations reposaient sur des faits avérés et qu’une chose en entraînant une autre, d’autres cadavres auraient été découverts très vites dans les placards de l’ex-ministre. Blanchi en rien, il n’est pas à l’abri de nouvelles révélations.
Source : 24heuresactu
