Le sport français est au cœur de la stratégie d’infiltration de la pieuvre islamiste, dans la guerre de civilisation qu’elle mène sur notre territoire.
Une note de la DGSI (renseignement intérieur) datée de 2018 dressant l’état des lieux de la pénétration de l’islam fondamentaliste en France détaille la stratégie des différentes mouvances pour prospérer dans l’espace social, le monde de l’entreprise, l’éducation… et le sport.
Il existerait, à ce jour, sur notre sol une trentaine d’associations sportives identifiées comme pratiquant le communautarisme et le prosélytisme religieux.
Cela soulève un certain nombre de questions d’ordre politique et social, d’autant plus que ces structures sont souvent hébergées dans des bâtiments appartenant aux collectivités et que ces clubs sont parfois même subventionnés.
La presse avait notamment déjà fait état de la ville de Bobigny, qui loge un club privé de fitness et d’arts martiaux non mixte, le « Sunna Club », dont le nom désigne la loi coranique et les règles et préceptes imposés par Allah. Les très jeunes générations sont, bien évidemment, au cœur de cet projet.
Alors qu’ils étaient censés représenter des creusets d’intégration républicaine, de mixité sociale et de laïcité, notamment dans les quartiers les plus sensibles, certains clubs sportifs sont en passe de devenir des groupes ethnico-religieux.
Il a, ainsi, été constaté dans de nombreux quartiers sous surveillance l’émergence de structures mêlant ouvertement le sport, l’aide aux devoirs et les activités religieuses, phénomène rendu possible par la nature du cadre juridique et institutionnel délimitant la pratique sportive, qui reste très largement permissif et propice au mélange des genres. La note analyse également le phénomène de radicalisation religieuse par le sport, qui serait aujourd’hui le premier foyer de radicalisation.
On y apprend, notamment, qu’un grand nombre d’éducateurs sportifs seraient fichés S. L’univers du football est régulièrement cité dans les signalements qui remontent aux autorités. Il existerait même une forme de compétition entre les groupuscules pour noyauter les associations et recruter de nouveaux fidèles.
Si la mouvance salafiste est en première ligne, les services soulignent l’émergence du mouvement tabligh, particulièrement dans le sud de la France, et plus précisément dans la région de Toulouse, où ce mouvement ultra-rigoriste, qui prône un retour à l’islam des origines, est très implanté.
La note met au jour une récurrence de phénomènes préoccupants, tels que le refus d’être encadré par un éducateur féminin, de serrer la main aux femmes ou encore de s’entraîner avec elles, refus de la nudité sous la douche (en l’imposant, parfois, aux autres pratiquants), prières sur le terrain ou dans les vestiaires, la modification des horaires d’entraînement pour le ramadan ou pour la prière du vendredi, l’exclusion ou la marginalisation des femmes ou des non-musulmans, le refus en dojo du rituel du salut du maître fondateur du judo Jigoro Kano… La radicalisation par le sport est, par ailleurs, clairement identifiée comme étant un point de bascule qui mène au djihadisme.
De nombreux « guides pratiques » publiés régulièrement sur Internet demandent explicitement aux aspirants au djhad de se renforcer musculairement, pratiquer des sports de combat et prendre des cours d’autodéfense impliquant le maniement d’armes blanches, de préférence dans une salle fréquentée par des musulmans et à des horaires où il n’y a pas de femmes.
L’immense majorité des terroristes ayant commis des attentats en France, de 2012 à 2020, pratiquaient la boxe, la boxe thaï, la lutte ou le MMA, pour la plupart dans des clubs affiliés aux différentes fédérations nationales.
C’est, notamment, le cas de l’auteur de la décapitation de Samuel Paty, qui a participé plusieurs fois aux championnats régionaux de lutte, sport prisé de la communauté tchétchène.
Le séparatisme se définit comme la « volonté attribuée à un groupe possédant une homogénéité géographique, ethnique ou religieuse, de se détacher de l’État dont il fait partie pour constituer une entité politique autonome ». Dans cette optique, les réseaux islamistes ont investi un ensemble de champs et d’institutions leur permettant de fabriquer des individus dont la vision du monde est étrangère au legs de l’héritage politico-culturel français afin d’ériger une véritable contre-société sur le territoire national.
Le sport est au cœur de ce projet diabolique.
Jérémy Bouhy