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pétrole - Page 2

  • L’Arabie saoudite engluée dans le pétrole et les armes

    Publié par Guy Jovelin le 19 septembre 2019

    Rédigé par notre équipe le 19 septembre 2019.

    Pays un des plus belliqueux et peut-être le plus dangereux de la planète, l’Arabie saoudite parvient à garder le soutien des grandes puissances. Préparation et financement du terrorisme, soutien inconditionnel de l’Etat islamique, va-t-en-guerre au Yémen et dépeceur au sein même de ses consulats, l’Arabie saoudite est un monstre que tout le monde prétend ne pas voir. Une abomination aux pieds d’argile, car une fois le pétrole touché, c’est la panique dans le désert saoudien…

    Lorsqu’en 2015, l’Arabie saoudite a commencé à couvrir de bombes son voisin yéménite, personne ou presque ne pensait que la guerre s’éterniserait. Le premier surpris n’est autre que celui qui a déclenché ce conflit : le prince héritier Mohammed ben Salmane. L’homme espérait réduire en cendres un pays qui a le malheur de compter une forte minorité chiite et malgré les milliards déversés, les exactions commises et les énormes mensonges propagés, l’Arabie saoudite est dans un bourbier qu’elle a créé. L’attaque par une dizaine de drones subie contre deux de ses installations pétrolières ce samedi 14 septembre illustre l’échec cuisant de sa politique belliqueuse et vient souligner sa grande fragilité. Malheureusement, les soutiens américains et même français sont toujours aussi fidèles au poste.

    La grande hypocrisie internationale

    Il n’y a pas que sur les sujets économiques que nos dirigeants racontent n’importe quoi. La géopolitique n’est souvent qu’un tissu de mensonges où des industriels comme les Etats-Unis et la France mettent du cœur à l’ouvrage. Du côté français, on se lave les mains des massacres commis au Yémen. La France ne fait pas partie de la coalition grotesque mis en place par l’Arabie saoudite pour y loger ses pantins. La France n’est malheureusement pas étrangère à la famine qui tue depuis de longs mois la population yéménite. Car en plus d’évacuer consciencieusement cette horreur des écrans radars, la France macronienne y participe activement avec des navires de guerre construits dans l’Hexagone et vendus à l’Arabie saoudite. Depuis des années, nos dirigeants jurent la main sur le cœur qu’aucune arme française ne sert contre le Yémen. Sauf que depuis deux jours, les preuves irréfutables et en image montrent qu’une corvette et une frégate vendues par la France participent au blocus illégal et meurtrier contre le Yémen…

    Interrogé, Matignon a lancé un ridicule et incompréhensible : « la France exerce un contrôle des exportations des matériels de guerre strict, transparent et responsable ». Si la définition des termes « strict », « transparent » et « responsable » a fortement évolué ces derniers temps, alors la position des autorités françaises est tenable. Malheureusement, la novlangue n’a pas encore atteint tous les cerveaux. Et quand on apprend par dessus le marché que la société Naval Group dont l’actionnaire majoritaire est l’Etat, continue d’assurer la maintenance de la frégate mise en cause, on comprend que la direction préfère ne faire aucun commentaire. Novlangue ou silence, l’objectif est le même : éviter de s’associer à un crime auquel les dirigeants français sont liés.

    Les autorités françaises mentent, et que dire de la diplomatie américaine ? Depuis des décennies, Washington ferme les yeux. Les attentats du 11 septembre ? Juste un coup incroyable imaginé au fond d’une grotte afghane. Le financement du terrorisme international ? Un conte pour faire peur aux enfants. L’Etat islamique ? Un ennemi de l’Arabie saoudite… Plus c’est gros plus ça passe alors, Mike Pompeo, le secrétaire d’Etat américain hurle que l’attaque contre le pétrole saoudien est l’œuvre de l’Iran… Que les Yéménites revendiquent immédiatement l’attaque, qu’ils soient déjà parvenus à frapper l’Arabie saoudite ne changent rien à l’histoire que veut s’écrire la diplomatie américaine. Le coupable désigné est Téhéran et les représailles seront terribles. Il faut quand même être arrivé dans la fange intellectuelle et morale pour déplorer un retour de bâton contre l’Arabie saoudite. A force de semer la terreur, Riyad récolte du pétrole explosif.

    Les Américains profitent de la hausse des cours du pétrole. Washington et Paris vont réussir à vendre encore plus de matériel militaire à Riyad, mais on crie sur tous les toits que la situation au Moyen-Orient est affreusement tendue et qu’on a tout fait pour l’éviter… Les Saoudiens n’ont eu droit qu’à une toute petite partie de la monnaie de leur pièce et d’autres déboires pourraient bien survenir. Officiellement, le temps est aux réparations et aux discours rassurants. Autrement dit on met une couche de sable sur le pétrole perdu dans l’attaque de drones et on affirme que la production reprendra un cours normal dès la fin du mois. Pourtant tout a changé, car les mensonges des soutiens sont exposés et la faiblesse saoudienne visible comme jamais.

     

    Source : 24heuresactu