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  • Les USA « poussent la logique de l’État voyou à fond », estime l’essayiste belge Michel Collon

    Publié par Guy de Laferrière le 02 novembre 2022

     
    La domination mondiale de Washington touche à sa fin. Le pays a armé les milices néonazies en Ukraine pour faire basculer sa société. Les États-Unis sont dans les faits un État voyou et « poussent cette logique à fond ». Le journaliste belge Michel Collon fait part à Sputnik de ses impressions sur le discours de Vladimir Poutine au Club Valdaï.
    Dans son récent discours au Club Valdaï, le Président russe a donné « une analyse extrêmement réaliste de la situation mondiale et un constat important: le monde a changé ». C’est ce qu’a estimé le journaliste et essayiste belge Michel Collon dans un entretien accordé à Sputnik.
     
    Après la victoire de l’Union soviétique sur le nazisme lors de la Seconde Guerre mondiale, un nouveau rapport de forces et une sorte d’équilibre a été instauré entre les États-Unis, l’Occident et l’URSS, selon lui. Sur le plan colonial et néocolonial, la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis « ne pouvaient pas faire tout ce qu’ils voulaient ». Mais après 1989, Washington s’est cru maître du monde et a pensé que le capitalisme occidental avait triomphé. Il y a eu « une période où il disait: ‘voilà, la domination mondiale des États-Unis c’est un fait, tout le monde doit se soumettre’ ».

    « L’époque du gendarme du monde n’est plus acceptée »

    Mais après les violentes agressions contre l’Irak et la Yougoslavie et l’occupation de l’Afghanistan par les États-Unis, la guerre contre la Libye a marqué la fin de cette période, estime le journaliste. L’alliance faite par les États-Unis avec Al-Qaïda* en Libye a provoqué « des dégâts épouvantables en Afrique », et « des attentats à Paris et à Bruxelles ».
    « Les États-Unis, avec Hillary Clinton et Sarkozy, avaient décidé de détruire la Libye, de voler ses richesses et d’assassiner Kadhafi », a martelé l’expert. « Quand les États-Unis ont voulu refaire le coup en Syrie avec une guerre indirecte via Al-Qaïda* et puis Daech*, on a eu un veto de la Russie et de la Chine, et cela a été un tournant historique. »
     
    « Après cela, la guerre contre l’Ukraine, c’est la tentative désespérée des États-Unis de continuer l’encerclement de la Russie, de continuer son affaiblissement et sa destruction […], une tentative désespérée de maintenir le monde unipolaire ». Mais « l’époque du gendarme du monde n’est plus acceptée par les peuples », estime Michel Collon.
    « Ce n’est pas une guerre entre la Russie et l’Ukraine, c’est une guerre entre les États-Unis avec leurs alliés […] avec le monde entier. »

    « L’Occident n’a jamais respecté aucune règle »

    « Jamais les États-Unis n’ont voulu la paix en Ukraine. En réalité, leur offensive a démarré il y a une trentaine d’années », a affirmé l’essayiste, en évoquant le livre « Le Grand Échiquier » de Zbigniew Brzeziński, une sorte de « manuel de comment les États-Unis doivent faire pour retarder leur déclin et essayer de rester les maîtres du monde ». Selon Brzeziński, « l’Ukraine est la pièce décisive en Europe pour que les États-Unis puissent contrôler l’Europe ». Pour y parvenir, Washington devait « diviser les vassaux », donc l’Allemagne et la France, « diviser l’Allemagne, la France et la Russie parce que ce sont des partenaires naturels », explique Michel Collon.
    Pour faire basculer la société ukrainienne, les États-Unis ont armé et financé des milices fascistes néonazies comme Azov. Ils les ont soutenues quand ces milices fascistes ont agressé les populations du Donbass, ajoute-t-il.
    L’expert belge a également commenté l’indignation de M.Poutine quant au fait que l’Occident ne respecte plus aucune règle et reconnaisse ouvertement son implication dans le coup d’État en Ukraine. « À mon avis, l’Occident n’a jamais respecté aucune règle. » Les États-Unis sont effectivement un État voyou, selon lui. Et actuellement, « ils poussent cette logique à fond ».
     
    « Ce qui est nouveau maintenant […] c’est que la plupart des continents rejettent totalement les diktats des États-Unis ». Par ailleurs, les États-Unis et leurs alliés « représentent à peine 20% de la population mondiale ».
    *Organisation terroriste interdite en Russie