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bilan

  • Immigration, mai 68… Le vrai bilan de Georges Pompidou

    Publié par Guy de Laferrière le 08 avril 2024

    Immigration, mai 68… Le vrai bilan de Georges Pompidou

    Il y a cinquante ans, le 2 avril 1974, le président Georges Pompidou mourait. C’est l’occasion d’une séquence nostalgie sur la France d’avant. France Télévisions vient de lui consacrer un beau reportage et l’ambitieux Davis Lisnard publie un livre sur Les leçons de Pompidou. Pour Polémia, Jean-Yves Le Gallou revient sur le bilan de la présidence de cette personnalité politique française majeure.

    Pompidou, la France du mérite

    De souche paysanne, fils et petit-fils d’instituteur, élève de l’ENS, menant une brillante carrière à Paris, Georges Pompidou, c’est la France du mérite. C’est aussi une France gauloise où « il faut cesser d’emmerder les Français ». C’est enfin une France industrieuse qui se développe lorsqu’il est premier ministre de 1962 à 1968 et qui se lance dans l’énergie nucléaire sous son septennat interrompu.

    Georges Pompidou jouit aussi d’une réputation flatteuse à droite et dans les milieux conservateurs qui y voient le dernier président avant la descente sur le toboggan de la décadence où ses successeurs entrainent la France. Un livre a beaucoup contribué à cette image : Le nœud gordien. Un livre posthume publié quelques semaines après sa mort mais écrit immédiatement après mai 1968. Pompidou y dit d’une plume nerveuse ce qu’il faudrait faire… et qu’il se gardera bien d’entreprendre lorsqu’il gouvernera depuis l’Élysée !

    Le bilan négatif de Pompidou sur l’immigration

    Son bilan comme président mérite d’être revisité. C’est le Premier ministre qu’il choisit – Jacques Chaban-Delmas – qui ouvre la séquence progressiste de « la nouvelle société ».

    C’est l’université et l’école qu’il laisse prendre la plus grande pente, faute d’affronter les vainqueurs de mai 1968.

    C’est la réforme de la formation professionnelle qui offre une manne financière aux grands syndicats monopolistiques.

    C’est l’immigration (de travail) qu’il encourage massivement à raison de 200 000 entrées par an pour « tenir les salaires ».

    C’est la loi « antiraciste » et liberticide Pleven de 1972, première atteinte majeure à la loi sur la liberté de la presse de 1881.

    C’est la réforme du code de la nationalité (Loi Mazeaud de 1973) qui élargit imprudemment les conditions d’accès à la nationalité française.

    C’est l’entrée de la Grande-Bretagne dans la Communauté européenne qui la transforme en zone de libre-échange.

    C’est la promotion du non-art contemporain et le saccage du centre de Paris avec le centre Pompidou à Beaubourg.

    Le pire reste à venir : en 1971, il accepte sans broncher que le Conseil constitutionnel s’attribue le droit de censurer les lois sur le fond et par seulement sur la forme. Une faiblesse qui est à la base du gouvernement des juges dont la France paie chaque jour les conséquences.

    Ceux qui admirent Georges Pompidou l’apprécient pour ses écrits. Ils ont tort : c’est sur ses actes qu’on juge un chef d’État. Avant Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron, Pompidou est bien le premier des « sept chevaliers du déclin ».

    Jean-Yves Le Gallou
    31/03/2024

     

    Source : polemia

  • Cinq ans après Metoo, assis dans son loft parisien, une famille fait le bilan : « Je suis un homme blanc, de plus de 50 ans, chef d’entreprise de surcroît. Dès que je rentre à la maison, je me sens coupable ! »

    Publié par Guy Jovelin le 14 octobre 2022

    Assis dans le salon de leur loft parisien, Cécile et Laurent (les personnes citées par leur seul prénom ont souhaité rester anonymes) discutent avec leurs filles, Adèle, 14 ans, et Jeanne, 18 ans ; le fils aîné, Simon, 21 ans, n’est pas avec eux, ce soir-là. Le Monde s’est immiscé dans leurs conversations pour savoir ce qu’avait changé le mouvement #metoo dans leurs relations familiales et en matière d’éducation. (…) Chacun tente de s’adapter aux sensibilités des autres, mais des frictions peuvent partir d’un rien. Les « mais tu ne peux pas sortir ­habillée comme ça ! » ont été accueillis par une fin de non-recevoir. « Tu m’obliges à intérioriser que je suis une proie et que c’est à moi de faire attention », a déjà entendu Cécile, alors qu’elle, adolescente, arborait fièrement un tee-shirt « attention fragile ». Pour sa fille, « insuffler la peur est déjà un instrument de domination masculine ». La quinquagénaire a reconsidéré son passé, mais aussi toute l’éducation qu’elle a pu donner à ses enfants. « Oui, j’ai pu valoriser la force de mon fils et la beauté de mes filles lorsqu’ils étaient plus petits »,analyse-t-elle, avec regret.

    (…)

    Cette libération de la parole n’est pas sans créer des tensions, au sein des couples d’abord – les femmes qui ont témoigné estimant avoir évolué plus vite que leurs conjoints –, et au sein des familles lorsque les enfants deviennent grands. Les pères, notamment, sont régulièrement mis sur la sellette. Laurent D., père de cinq enfants, dont deux filles de 21 ans, le reconnaît avec un brin d’humour, malgré le « sujet sacrément sensible » : « Je suis un homme blanc, de plus de 50 ans, chef d’entreprise de surcroît. Dès que je rentre à la maison, je me sens coupable ! » Il juge « avoir perdu du crédit sur un tas de sujets »,car ses filles trouvent qu’il « ne sait pas de quoi il parle, car il ne peut pas l’avoir vécu ».

    (…)

    Au-delà des questions autour de l’intimité et du respect de son propre corps, c’est sur le terrain des stéréotypes que les parents de plus jeunes enfants entendent modifier leurs pratiques. Maman de deux garçons de 4 et 9 ans, Chloé est fière des cheveux longs de ses garçons et de leurs goûts, qui vont au-delà des clichés filles-garçons. Elle estime « avoir évolué » entre ses deux enfants. « Autant, pour le grand, quand il est entré en maternelle et qu’il voulait acheter une gourde de princesse pour l’école, nous l’avons convaincu qu’il valait mieux une gourde Avenger, autant le petit, on l’a laissé choisir un casque de vélo rose bonbon pour aller à l’école. On lui attache les cheveux avec un élastique, on lui fait des couettes. J’aurais jamais osé faire ça avec mon grand », raconte-t-elle.

    (…)

    Au sein même des familles, la prise de conscience des parents peut avoir un effet contre-productif.« Mais, maman, tu n’aimes pas les hommes, en fait ! », a déjà entendu Anne, « défenseuse des droits des femmes ­depuis toujours », de la part de son fils de 16 ans. Depuis, elle essaie de trouver le « bon équilibre » pour continuer à l’éduquer sur l’égalité femmes-hommes « sans finir par le braquer ». « Il faut parvenir à ne pas être trop en colère », analyse cette enseignante, mère également de deux filles plus jeunes. La colère domine souvent parmi les mères et les filles interrogées. Un sentiment qui n’est pas toujours simple à canaliser dans les relations familiales. Du haut de ses 18 ans, Jeanne s’agace ainsi lorsque ses parents la jugent « trop excessive ». Même si elle comprend et partage en partie ses irritations, Cécile, sa mère, aimerait parfois, dans un réflexe de protection, que sa fille regarde le monde « avec plus de douceur » pour ne pas qu’elle souffre trop.

    Le Monde via fdesouche

  • Harcèlement de rue : un an après la loi, un bilan médiocre peu surprenant

    Publié par Guy Jovelin le 07 juillet 2019

    Harcèlement de rue : un an après la loi, un bilan médiocre peu surprenant

    On s’en rappelle avec une émotion qui noue la gorge et embue les yeux ; c’était il y a un an : le féminisme de combat de Marlène Schiappa marquait enfin d’une pierre blanche une victoire décisive sur l’adversité et le monde méchant qui en veut à toutes les femmes en faisant adopter la loi contre « Le Harcèlement De Rue ». La France, propulsée dans une nouvelle dimension de citoyenneté duveteuse, avançait enfin dans la lumière.

    Un an plus tard, c’est le moment idéal de dresser un petit bilan histoire de bien montrer à quel point nos secrétaires, nos armoires, nos guéridons et nos potiches d’État sont indispensables à la sécurité de nos compatriotes. Cela tombe bien, toute la presse frémit pour nous transmettre cette information capitale : plus de 700 contraventions ont été dressées.

    Malgré tout, s’il est vrai qu’il est toujours plus simple de dresser des contraventions que des individus à ne pas se comporter comme de parfaits crevards, et malgré le tour fanfaron donné par la presse et le gouvernement à ce bilan, force est de constater qu’un peu plus de 700 contraventions pour ce fléau moderne des cités françaises, cela fait franchement médiocre.

    Pourtant, tout avait commencé sous les meilleures auspices : une secrétaire d’État au taquet, qui avait poli son texte de loi en le frottant aux plus abrasives des intelligences, une volonté claire et affichée par tout l’appareil d’État, un soutien inconditionnel de toute la classe jacassante véritablement au garde-à-vous pour bouter le sexisme, le fascisme, le libéralisme et les trottoirs trop étroits hors de France, une loi ciselée, une applicabilité sans faille grâce à une administration policière redoutable d’efficacité doublée d’une Justice irréprochable, vraiment toutes les bonnes fées s’étaient penchées sur cette œuvre schiappatesque.

    Manque de bol, la meilleure volonté du monde se heurte parfois au monde moderne, âpre, et à la réalité physique, intransigeante : outre une absence scandaleuse de volonté de la part des pouvoirs publics d’élargir les trottoirs, il faut reconnaître que 713 procès verbaux (soit pas tout à fait 2 par jour), cela semble intuitivement très, très, très en-dessous de la réalité tangible du Harcèlement De Rue ou, pour le dire en français courant, du nombre de tentatives de dragues lourdingues voire d’agressions sexuelles que certaines doivent subir tous les jours dans leurs quartiers animés. Manifestement, choper de l’impétrant en plein outrage sexiste n’est pas aussi simple que ce que Marlène laissait croire lorsqu’elle besognait sa loi entre deux grommellements guturaux.

    Cet écart à la réalité n’a pas manqué d’être noté par les associations de féministes qui se sont donc fendues de grosses réserves suite à la publication des chiffres officiels. Pas étonnant : on leur avait vendu un outil enfin efficace pour faire taire les harceleurs, stopper les gestes déplacés et en finir avec les attitudes scandaleuses, on se retrouve avec un bricolage administratif approximatif dont l’impact est… nul. Tout porte à croire en effet que les auteurs de ces outrages et de ces harcèlements se débrouillent pour opérer loin de la police, ou, au moins, lorsqu’elle n’est pas là.

    Il faut dire qu’à côté du monde fantasmé par la loi, où le harcelé peut déposer plainte aisément contre son harceleur, et dans lequel ce dernier est facilement condamnable, le monde réel n’offre aucune facilité aux victimes.

    Ainsi, bien que les lieux où ces harcèlements se pratiquent de façon industrielle soient connus de tous, on n’y voit que très rarement des forces de l’ordre. Force de l’ordre qui ont de toute façon reçu des consignes claires de ne surtout pas aller « provoquer des incidents » (lire « faire leur travail ») dans ces quartiers, la situation étant déjà tendue et la République ayant d’autres chats (généralement automobiles et solvables) à fouetter. Ce serait tout de même idiot de risquer une bordée d’insultes finissant en « phobes » et une flambée dans certaines banlieue en tentant d’y faire respecter l’ordre et le calme alors qu’aller brigander de la classe moyenne sur les routes du pays est nettement plus lucratif et foutrement moins dangereux.

    Ainsi, il est réputé particulièrement complexe de trouver des témoignages solides et concordants pour confondre les perpétrateurs. S’ajoute à cette difficulté le naturel besoin de la Justice de ne surtout pas stigmatiser les mauvaises personnes (« les hommes non blancs », selon Elsa Cardona ou Anaïs Bourdet), qui, bien que défavorablement connues des forces de l’ordre, ont toujours eu pour elles d’être en porte-à-faux avec la société méchante qui les martyrise ou – mode du moment – sont parfois aussi déséquilibrés que le climat.

    Bref, derrière les 713 condamnations, on comprend surtout que, comme prévu, la loi Schiappa se traduit par un flop mou dont on peut parier, les prochaines années, qu’on n’en entendra plus parler. La loi perdurera, avec la myriade de ces autres lois de circonstances pondues à la va-vite pour répondre par l’émotion législative à une émotion sociétale, le tout en ayant consciencieusement écarté non seulement toute analyse réelle du problème, mais aussi toute solution opérationnelle efficace.

    Pourtant, ni cette analyse, ni les solutions ne sont complexes à évoquer.

    Pour l’analyse, est-il réellement nécessaire de revenir sur le manque total d’éducation et de tenue des individus qui s’adonnent à ces pratiques ? Est-il utile de détailler l’abandon complet de toute autorité, depuis les parents jusqu’aux administrations en passant par la Justice et les médias qui se relaient depuis 40 ans pour broder des tissus d’excuses à ces attitudes insupportables et à toutes les autres, y compris les plus criminelles ? Est-il vraiment nécessaire d’expliquer que ces attitudes de voyous et de prédateurs frustrés ne sont que le résultat de 40 ans de laxisme qu’on a fait passer, avec la décontraction caractéristique des hypocrites manipulateurs, pour une lutte contre le racisme, la xénophobie ou toute autre niaiserie sociétale destinée à camoufler le problème ?

    Quant aux solutions, en plus de celles connues (ne serait-ce que par contraposée de l’analyse précédente) et des évidents efforts en matière d’éducation et d’intransigeance de toutes les sphères concernées, tant privées que publiques, notons tout de même que les individus autonomes restent encore une fois les mieux placés pour résoudre le problème, bien avant l’État, ce véritable serpent obèse (très encombrant, une gueule immense toujours ouverte et affamée mais jamais de bras) : on peut signaler une solution comme Handsaway, proposée par une association loi 1901, pour signaler et localiser une agression avec son smartphone ce qui permet aux inscrits (40.000 à ce jour) proches du lieu de l’agression d’intervenir, de témoigner ou d’apporter son soutien à la victime.

    Néanmoins, ne nous leurrons pas : les citoyens français ont été châtrés de toute possibilité de légitime défense, consciencieusement honnie dans le pays, et de toute idée de Justice, constamment tordue et bafouée par des principes moraux dévoyés. N’en déplaise à Schiappa, tant que ces problèmes n’ont pas été résolus, les harceleurs et autres gouapes auront de beaux jours devant eux.

     

    Source : ndf