Publié par Guy de Laferrière le 29 septembre 2023

Sébastien Lecornu, ministre des Armées, a été interrogé sur la guerre en Ukraine, mais aussi sur l’invasion du Haut-Karabakh :
Une deuxième guerre s’est immiscée aux portes de l’Europe, dans le Haut-Karabakh, entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Est-ce que la France peut intervenir militairement pour préserver l’intégrité territoriale de l’Arménie ?
Le président de la République suit lui-même ce dossier, qui est important pour la France, qui est important pour beaucoup de Françaises et de Français qui aiment l’Arménie ou qui ont des liens avec l’Arménie. Le président de la République l’a dit : l’intégrité, la souveraineté, la protection de la population arménienne sont pour nous un objectif absolu. J’ai vu de nombreuses fois le ministre de la Défense arménien. Je pense d’ailleurs être le premier ministre des Armées à avoir autant de contacts avec le partenaire arménien. Nous avons ouvert une mission de défense en Arménie, qui n’existait pas jusqu’à présent et qui permet de dialoguer au quotidien avec l’armée arménienne, avec les autorités arméniennes, notamment pour étudier, examiner le cas échéant leurs besoins, notamment en matière de défense et de protection.
La porte n’est donc pas complètement fermée.
Votre question était : est-ce que la France peut intervenir militairement. Je ne le crois pas. C’est au président de la République et chef des armées, évidemment, de répondre à cette question. En tout cas, regarder les demandes qui viennent de l’Arménie pour qu’elle puisse se défendre, c’est évidemment quelque chose que nous faisons.
Source : lesalonbeige

Un ami me rappelle opportunément que Charles Péguy, tout au début de sa carrière d’écrivain militant, avait dénoncé le massacre dont étaient déjà victimes les Arméniens. Ainsi écrivait-il dans Les Cahiers de la quinzaine en mars 1900 : « Le massacre des Arméniens, sur lequel je reviendrai toujours, et qui dure encore, n’est pas seulement le plus grand massacre de ce siècle (il parlait du XIXe), mais il fut et il est sans doute le plus grand massacre des temps modernes et pour nous rappeler une tuerie tellement collective, il nous faut dans la mémoire de l’humanité remonter jusqu’aux massacres asiatiques du Moyen Âge. » Péguy parlait alors de la tragédie qui s’était produite entre 1894 et 1896 et qui s’était déroulée dans l’Empire Ottoman. Le nombre des victimes était alors évalué à 300 000 personnes.