Publié par Guy Jovelin le 13 février 2022
Quelques milliers de mineurs à la dérive s’entretuent et mettent le 101e département français sous tension, sur fond d’immigration clandestine. Un film, bientôt sur les écrans, dépeint pour la première fois le quotidien brutal de cette jeunesse tombée entre les mains de bandes ultraviolentes.
« Mais c’est notre vie, ça ! » La remarque fuse dans l’amphithéâtre du lycée des Lumières de Kaweni. À Mayotte, ce lundi 7 février, près de 150 élèves de 2de et de terminale viennent d’assister à la projection du film « Tropique de la violence », l’histoire tragique de Moïse, un collégien confronté à l’ultraviolence d’un gang d’adolescents. Un enfant de l’immigration clandestine, entré comme tant d’autres en « kwassa-kwassa », ces bateaux de pêche à moteur utilisés par les passeurs, alors qu’il n’était encore qu’un nourrisson.
Plusieurs milliers de mineurs, à la dérive, s’entretuent et mettent sous tension le 101e département français, sur fond d’immigration clandestine, détaille Le Parisien, dimanche 13 février. Le 23 mars, sortira le film “Tropique de la violence”, qui dépeint cette situation.
Dans l’île, la terreur est imposée par des bandes qui recrutent dès l’âge de 11 ans. Cambriolages, caillassages, barrages routiers, ou encore crimes au « chombo » – une sorte de machette – mettent en péril la vie des insulaires, détaille Le Parisien. Depuis que l’année a commencé, cinq jeunes se sont entretués, tandis qu’un père de famille a été assassiné à son domicile, au coupe-coupe. Sur les réseaux sociaux, des clichés de son corps déchiqueté ont beaucoup circulé.
S’affronter pour une insulte ou un regard
Rien qu’en 2021, le parquet a été saisi d’un peu plus de 500 procédures criminelles, note le journal. Dans le détail, il s’agissait principalement de vols en bandes organisées, de blessures causant une infirmité permanente, de viols et d’homicides. Et cela, pour une population officielle de 350 000 personnes. Dès 18 heures, les insulaires redoutent de s’aventurer sur les routes, dans la crainte d’être assaillis par des hordes de jeunes délinquants. Les groupes rivaux, attachés à un quartier ou à un village, n’hésitent pas à s’affronter pour une insulte ou un regard.