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  • Quand l’État s’occupe de votre voiture

    Publié par Guy Jovelin le 12 avril 2019

     

    Aujourd’hui, dans la catégorie « l’État s’occupe vraiment beaucoup de vous », intéressons-nous au volet « automobile » de son interventionnisme tous azimuts, et à la façon tout à fait croquignolette dont nos amis journalistes se font fort de rapporter ces bons offices.

    Depuis l’introduction des radars automatiques en France, l’État a rapidement pris le pli de compter sur eux pour abonder aux tonneaux danaïdesques de ses finances. Malheureusement, ses plans financiers pour l’année 2019 risquent d’être un peu compromis : fin 2018, l’actuel Premier ministre, politiquement affûté comme du beurre chaud, aura eu l’idée géniale de réduire les vitesses maximales autorisées sur les routes secondaires au moment où entraient en force des taxations écologiques délirantes sur les carburants. S’ensuivit une colère mémorable du petit peuple moyennement d’accord pour continuer à se faire détrousser à chacun de ses déplacements.

    Colère qui, dans le domaine routier, s’est essentiellement traduite par une vaste destruction des radars automatiques déjà en place, compromettant nettement les verbalisations qu’ils étaient censés faire. La facture est salée : s’il semble indispensable de remplacer les matériels détruits (mais si, puisqu’on vous le dit) et que ceci ne sera pas gratuit, le total reste mineur face à l’absence de collecte que provoquent ces appareils défaillants.

    Le total des amendes non collectées ne cesse de grimper : estimé autour de 500 millions d’euros fin décembre 2018, on frise maintenant les 660 millions d’euros ; ce rythme d’augmentation fait presque penser au devis d’un chantier public du Grand Paris, et plonge les journalistes dans un désarroi palpable dans les articles qu’ils pondent à ce sujet : des centaines de millions de « manque-à-gagner », une hausse des morts sur la route, tout indique une catastrophe abominable avec du chaton mignon sacrifié sur l’autel de la colère gilet-jaunesque.

    Pourtant, lorsqu’on épluche les statistiques de mortalité d’un côté, et qu’on raisonne calmement sur les amendes non collectées de l’autre, on s’aperçoit bien vite que de catastrophe, il n’y a point tout comme il n’y aura pas eu de chaton mignon sacrifié inutilement.

    D’une part, l’augmentation de mortalité est largement imputable à l’augmentation du trafic ces derniers mois par rapport au trafic de l’année 2018, ce qui explique notamment la plus grande présence des cyclistes parmi les victimes de la route. Il faut être d’une naïveté de scribouillard pour imaginer que des radars opérationnels auraient pu calmer ces cyclistes au point de les empêcher de dépasser les 80 km/h sur route secondaire. Tout le monde sait que, s’ils en ont l’occasion, ils tutoient la vitesse du son dans le bruit strident de leurs pédaliers déchaînés.

    D’autre part, comment peut-on se désoler que plus de 600 millions d’euros resteront dans la poche des Français ? À l’inverse, comment peut-on se réjouir que l’État récolte toujours plus avec ses brigands automatisés, lorsqu’on voit ce qu’il fait de l’argent ainsi récolté ?

    Combien faudra-t-il encore cramer de milliards pour que l’État ne construise pas de prisons, ne répare pas de routes, ne fournisse pas d’IRM dans les hôpitaux, ferme des classes ou diminue chaque année le niveau de l’enseignement global ? Au bout de combien de milliards d’euros de ponctions pourra-t-on espérer avoir une justice efficace, une armée équipée ou une fiscalité lisible ? Peut-on sérieusement penser que ces 660 millions d’euros seraient mieux dans la poche de l’État que dans celle des Français au moment même où une part croissante d’entre eux n’arrive plus à boucler les fins de mois ?

    On pourrait s’arrêter là.

    Ce serait sans compter sur l’aide inattendue (au sens « pas demandée ») de nos amis politiciens qui ne sont jamais en retard d’une idée à la fois compliquée, coûteuse et parfaitement idiote.

    Cette fois-ci, c’est Valérie Pécresse qui s’y colle avec le brio qu’on lui connaît pour émettre des âneries dans les ultraçons : la présidente de la région Île-de-France et du syndicat des transports en région parisienne, Île-de-France Mobilités, vient ainsi de dévoiler dans le JDD un dispositif pour « favoriser le covoiturage » géré par l’État (la Région, ici) permettant notamment d’offrir jusqu’à 150 euros par mois aux conducteurs et deux trajets gratuits par jour aux passagers.

    Autrement dit, le pouvoir politique s’immisce dans le covoiturage et entend même le rémunérer avec l’argent gratuit des autres qui tombe du ciel. Au delà de l’impression persistante que vient subitement de s’installer une concurrence malsaine d’idées stupides avec Anne Hidalgo, le maire de Paris (pour le moment, c’est encore l’Anne de Paris qui est en tête), on ne peut s’empêcher de constater qu’encore une fois, la lutte contre la pollution et pour les économies d’énergie semble indépassablement liée à des décisions étatiques, venues d’en haut, imposées plus ou moins fortement aux divers acteurs (ici, si l’automobiliste ne semble pour le moment pas encore contraint au covoiturage, il n’en restera pas moins que l’imposition sera fiscale parce qu’il faudra bien financer ce bouzin).

    De façon plus consternante, Pécresse tente ni plus ni moins qu’une version étatique de services de covoiturage qui existaient déjà dans le privé et que l’État s’est proprement acharné à faire disparaître. On se rappellera de Heetch qui fut obligé de fermer parce que continuellement en butte contre les autorités et les corporations bien installées, décidées à tout faire pour empêcher que des Français puissent gagner leur vie en trimbalant des gens dans leur voiture.

    Autrement dit, l’État sabote un système qui fonctionne, fait du profit et ne coûte rien aux contribuables pour le remplacer par une usine à gaz de son cru, qui ne marchera pas, fera des pertes et coûtera un pont aux contribuables.

    En France, l’État s’occupe d’absolument tout. Il est présent à votre naissance, il est là à votre mort et même au-delà. Il s’occupe de votre frigo, de votre mariage, de vos vices et de vos vertus, d’une myriade d’aspects de votre vie d’enfant, d’adolescent et d’adulte. Quand il s’occupe de votre voiture, c’est pour vous ralentir, vous punir, vous taxer et culpabiliser. Malgré cela, un nombre croissant de Français veulent encore accroître son rôle.

    Il faut se rendre à l’évidence : ce n’est pas de l’inconscience, c’est du masochisme.

     

    Source : ndf

  • Education nationale : pas loin du zéro pointé

    Publié par Guy Jovelin le 12 avril 2019

    Rédigé par notre équipe le 11 avril 2019.

    Tout le monde le sait, peu de gens aux manettes le disent et surtout personne ne fait rien. L’école française est tombée dans un gouffre depuis plusieurs décennies et au lieu de tenter une remontée, le système creuse plus profondément. La presse relaie de nouvelles études montrant que la grande dégringolade n’est pas un délire de vieux grincheux, mais une réalité qui se paie chère pour les nouvelles générations avec une traduction politique des plus visibles.

    En l’espace de quelques jours, deux études portant sur le niveau en mathématiques et en langues étrangères des élèves français ont été publiées. Peu de surprises si ce n’est de constater que même à force de chuter, le niveau des élèves sombre toujours plus. Les raisons sont connues depuis longtemps, l’Education ne fait absolument rien pour enrayer le phénomène. Pire, elle y contribue ! Bref tour de table d’une agonie du savoir dans les écoles françaises.

    L’égalitarisme dans la nullité

    La marche effrénée vers le progrès vendu à longueur de temps par les médias et leur pendent politique macronien évite ostensiblement de franchir les portes des écoles françaises. Dommage, car c’est là que se joue le sort des jeunes générations et de la France de demain. La faute n’est pas à mettre sur le dos d’un Etat trop pingre puisque l’Education nationale engloutit les milliards sans aucun résultat. Le problème vient plutôt de la philosophie égalitariste. Tout se vaut, tous les élèves doivent être au même niveau et ceux qui sont en dessous sont tractés vers le néant en tirant les autres au passage. Le BAC pour tous, et diplômes donnés dans une pochette surprise ont des effets désastreux.

    Personne ne doit se sentir nul, alors la solution de facilité est de rendre tous les élèves mauvais. Une politique qui fonctionne puisqu’il apparaît que les élèves sont encore plus nuls en mathématiques qu’avant (en particulier le calcul mental). Les méthodes d’apprentissage ne sont pas bonnes et quand on interroge des professeurs de maths on se rend compte de la crise dans laquelle est plongée l’Education nationale. Les vocations sont de plus en plus rares et on le comprend ! Pourquoi étudier les sciences pendant des années pour se retrouver sous-payé au fin fond d’une ZEP où faire cours 20 minutes sur 60 relève de l’exploit ? Il y a mieux à faire, alors l’Education nationale recrute via Pôle-Emploi des gens non qualifiés, qui ne savent guère compter et qui doivent enseigner le calcul à de jeunes élèves…

    C’est délirant, mais c’est la réalité d’une école française où toutes les matières sont sacrifiées sur l’autel de l’égalitarisme. Les études montrent que le niveau en français est catastrophique, l’histoire ne compte déjà plus et les langues étrangères continuent d’être enseignées de travers. C’est le sujet de la seconde étude qui nous intéresse ici. Les collégiens auraient progressé en compréhension écrite pour ce qui est des langues étrangères. Un bon point toutefois loin du compte, car une langue est d’abord faite pour être parlée. Et là, le plongeon ne s’arrête pas depuis des années. A la sortie du collège, 75 % des élèves n’arrivent pas à se faire bien comprendre en anglais. Bien comprendre d’ un professeur parlant français… Ne parlons pas des locuteurs natifs…

    Notre président est un bon exemple de cette difficulté à assimiler correctement et à s’exprimer en se faisant comprendre. La biographie officielle du président veut qu’il ait négocié de juteux contrats dans la langue de Shakespeare. Une belle infox au regard des compliments déplacésqu’il fait aux femmes de Premiers ministres étrangers… En fait, Macron est un pur produit de l’école républicaine (l’expression qui fait bien, mais qui ne veut rien dire). Nul en langues étrangères, sous-doué en mathématiques (il suffit de regarder son bilan en qualité de ministre des Finances et de président de la République), il n’y a guère que le français qu’il maîtrise plutôt bien même s’il est préférable de ne pas faire d’analyse de sens. Brizitte n’a pas fait du si bon boulot ! A force de chuter, ce sont des Macron qui se retrouvent en haut de la pyramide. Glaçant !

     

    Source : 24heuresactu

  • Française des Jeux : la république des copains

    Publié par Guy Jovelin le 12 avril 2019

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    Française des Jeux : la république des copains

    Lu dans Valeurs Actuelles :

    Quelques instants avant que la loi Pacte, qui prévoit la privatisation de la FDJ, ne soit adoptée à l’Assemblée, Raphaële Rabatel, épouse du chef de file des députés LREM Gilles Le Gendre, a été nommée directrice de la communication de la société de loterie et de paris sportifs […]Raphaële Rabatel, 56 ans, « prendra ses fonctions à compter du mois de mai, en tant que directrice de la communication et du développement durable, membre du Comité de direction générale du FDJ », a précisé le groupe dans un communiqué publié mardi 9 avril.

     

    Source : lesalonbeige

  • Grand bla-bla : une contribution sur deux a été… oubliée

    Publié par Guy Jovelin le 12 avril 2019

    Auteur : Michel Janva

    Grand bla-bla : une contribution sur deux a été… oubliée

    Lu ici :

    la moitié des contributions des Français n’ont pas été analysées pour la restitution du grand débat. Parce qu’ils n’ont pas été numérisés à temps par la Bibliothèque nationale de France (BNF) et parce que n’ont été pris en compte qu’une partie des cahiers citoyens, des comptes rendus des réunions d’initiative locale et des lettres envoyées à la mission du grand débat. Mais, pour ne pas gâcher la fête, ni le gouvernement, ni les garants, ni les prestataires ne l’ont avoué ce lundi, lors de la séance de restitution. De la même façon qu’ils n’ont pas dit que la moitié des textes rédigés sur la plateforme en ligne sont des copier-coller des mêmes remarques, ce qu’a mis au jour Le Monde. Conjuguées, ces deux informations invalident totalement les résultats qui circulent depuis quarante-huit heures sur ce que désirent les Français qui ont participé à cette consultation.

    Cette révélation, nous l’avons obtenue par hasard, en discutant avec un membre de l’équipe choisie par le gouvernement pour mener l’analyse des contributions libres (le consortium composé des entreprises Roland Berger, Cognito et Bluenove). Nous lui demandions si son travail était fini. Il nous a alors lâché que non, qu’il y avait encore des contributions à analyser […]

    Seulement 5 058 contributions ont été étudiées sur les 16 874 que la Bibliothèque nationale de France a numérisées. 5 481 réunions d’initiatives locales ont été étudiées sur les 9 454 restituées, et 13 644 cahiers sur les 18 647 recensés. 24 183 documents ont été traités alors que 44 975 ont été numérisés, ce qui représente 53,8%. Un chiffre à nuancer puisque 680 comptes-rendus de réunions n’ont pas été transmis à la mission du Grand débat. La restitution du grand débat, avant les annonces d’Emmanuel Macron, n’a donc pas respecté la promesse de tenir compte de la parole de « tous les Français ».

     

    Source : lesalonbeige

  • La république démocratique pose problème

    Publié par Guy Jovelin le 12 avril 2019

     le 

    La république démocratique pose problème

    De Franck Abed :

    Les démocrates nous expliquent que la démocratie reste un merveilleux système, même si elle connaît échec sur échec. Néanmoins, selon eux, il convient de ne pas la remettre fondamentalement en cause. En effet, les difficultés de la démocratie résulteraient de son seul fonctionnement et non du régime en tant que tel. Pourtant, en réalité, la nature même de la démocratie amène de vraies difficultés, et la façon de la « traduire » ou la mettre en œuvre au quotidien n’est seulement qu’un arbre, utilisé pour masquer une véritable forêt.

    Aujourd’hui, la démocratie dysfonctionne tellement qu’elle engendre une énorme frustration chez de nombreux Français. Cela ne se concrétise toutefois pas encore d’une façon véritablement radicale, nonobstant le phénomène des Gilets Jaunes lié à une offre politique particulièrement déficiente. La contestation à l’égard de ce système grandit, mais à ce jour elle reste trop faible pour espérer un changement institutionnel. Même si le régime démocratique est intrinsèquement mauvais, et qu’il produit de mauvais fruits, les Français n’entrevoient pas encore d’autres propositions institutionnelles sérieuses. Certains mouvements, bien souvent caricaturaux, en appellent de manière confuse et maladroite à des systèmes autoritaires de type fasciste, sans avoir la force, l’assise sociale et la maîtrise organisationnelle pour mener à bien leurs projets. Quant aux mouvements d’extrême-gauche, une fois de plus en décalage complet avec une réalité qu’ils voudraient modeler sur leur idéologie, leurs idées restent à la fois trop archaïques ou utopiques pour séduire une masse critique de Français, au-delà de leurs sempiternelles divisions et éclatement en multitude de groupuscules.

    Nous pouvons le regretter, mais force est de constater que le régime démocratique et la république s’avèrent très bien implantés, tant par l’inertie de l’habitude, que par l’incapacité des mouvements qui lui sont opposés à proposer une alternative crédible. Alors que les Français usent déjà du droit de vote pour élire leurs maires, leurs députés, leurs députés européens et surtout le Président de la République, de nombreux compatriotes appellent à encore plus de démocratie. Il s’agit de cette prétendue démocratie directe, entrée dans le forum public avec l’acronyme RIC, qui est réclamée.  

    L’expérience du vote, et de ses multiples échecs pour la désignation d’une classe politique compétente, devrait conduire les citoyens à une prise de recul, voire même à une contestation en profondeur de la pratique électorale. C’est malheureusement tout le contraire qui se produit. Les élections, aussi bien municipales que pour la députation et l’élection présidentielle, ne produisent pas de résultats positifs. Eh bien, que nous rétorquent les démocrates et autres républicains ? Donnons aux Français l’opportunité de voter encore et toujours plus ! Le raisonnement souffre d’un total manque de logique, mais pourtant nous l’entendons partout. Qui aujourd’hui ne réclame pas le RIC ? Presque personne. Rappelons que pour certains, si en URSS le communisme n’a pas rencontré le succès escompté, c’est parce que le système soviétique ne mettait pas assez en avant le… communisme. 

    La démocratie ne fonctionne pas, car elle semble incapable d’offrir simultanément un cadre institutionnel pérenne, la liberté bien comprise et réelle de chacun dans l’espace public, et surtout une juste et efficace politique. Tout personne sincère, quelle que soit sa couleur politique, ne peut que reconnaître la faillite de la démocratie et de la république en France. Ce phénomène ne constitue pas une nouveauté, mais la marque de fabrique de l’institution républicano-démocratique. Un système qui encourage la guerre civile permanente entre « une gauche » et une « droite » ne peut offrir la concorde sociale nécessaire à la réalisation de grands projets. L’instabilité institutionnelle établie avec le quinquennat n’offre pas la dimension du temps, condition essentielle pour mener une saine politique au service du bien commun. La démocratie ne peut que conduire à la frustration, car chaque personne qui vote pour un candidat en définitive rejeté par les « urnes » ne se sentira ni comprise, ni écoutée, ni respectée : elle réalisera à terme qu’elle-même a également été « rejetée par les urnes ». Cependant, la perspective d’une nouvelle élection balaie ce sentiment d’insatisfaction et d’amertume, car elle laisse accroire que le recalé de la veille peut être l’élu du lendemain… La République se bâtit sur une cascade d’illusions : quand l’une s’évanouit, une autre surgit, ou renaît !

    De la même façon, l’Etat devient lui aussi source de frustration, car les Français s’acquittent de nombreux impôts pour des services publics déficients ou minimalistes. Le virage libéral qui a été pris au début des années 1980, a permis de nombreuses privatisations pas toujours heureuses. Celles-ci ont dessaisi l’Etat de leviers essentiels de puissance, de croissance ainsi que de rentabilités économiques certaines. Aucun gouvernement digne de ce nom ne vend ses bijoux de famille – comme des fleurons industriels – pour un intérêt à court terme au risque d’hypothéquer l’avenir – et moins encore à des puissances étrangères. La décentralisation a permis en réalité une dilution du pouvoir étatique, sans que les régions, les départements ni les communes ne disposent des moyens nécessaires pour accomplir leurs différentes et précieuses missions. Concrètement, l’Etat démocratique s’affaiblit chaque jour davantage avec la décentralisation massive et les privatisations. Et je ne mentionne pas ici l’Union Européenne, qui vérole tout avec ses directives imposées, pour la plupart, en dépit du bon sens.  

    Autrefois, le Premier Ministre jouait le rôle de fusible par excellence dès que l’action gouvernementale en venait à provoquer un trop grand déplaisir des Français. Avec l’hyper-présidentialisation du système, née avec Nicolas Sarkozy, le Président devient l’unique responsable et le Premier Ministre remplit le rôle de subalterne. Ce n’est donc pas un hasard si depuis cette élection, aucun président en exercice n’a été réélu. Il y a de fortes chances qu’Emmanuel Macron connaisse le même sort. Pour rappel, son prédécesseur fut tellement décrié et critiqué qu’il renonça à défendre son titre lors de l’élection présidentielle de 2017. Cette hyper-présidentialisation fragilise encore plus le système républicain, car il n’existe plus de premier rempart entre le magistrat suprême et le peuple…

    De fait, les élites sont stigmatisées pour au moins deux raisons. La première : elles n’accomplissent pas avec succès ce pourquoi elles ont été désignées. La seconde : leur niveau de revenu atteint des montants faramineux pendant que le peuple trime en étant payé aux lance-pierres. Les Français peuvent accepter ces grands écarts de revenus, quand les élites travaillent au bonheur de tous. En revanche, l’injustice est très mal supportée. Or depuis des années, les responsables politiques – dans une très large mesure – bien loin de servir l’Etat, se servent de lui pour accumuler richesses, positions, pouvoir, prestige médiatique et comportements de parvenus au détriment du bien commun. De même, il n’est pas rare de voir des politiques de premier plan rejoindre des groupes privés, ce qui renforce l’idée déjà très présente chez bon nombre de Français, d’un système de corruption ou d’influence, aux antipodes de l’esprit démocratique tant vanté par ses différents promoteurs.

    Toutes les représentations citoyennes connaissent les pires difficultés à susciter des adhésions. Les partis politiques, les associations politiques, les syndicats sont désertés par les Français qui n’y trouvent plus leur compte. L’abstention bat souvent des records à chaque nouvelle élection. La probabilité que ce phénomène s’arrête flirte avec le néant, sauf grand retournement de tendance qu’amèneraient des « évènements » majeurs. Seule la présidentielle rencontre un certain succès, pour la raison énoncée plus haut : la personnalisation effective de la première place du système républicain permet l’identification évidente du responsable politique.

    En fin de compte, si les Français désertent toutes les organisations représentatives, la faute ne leur en incombe pas totalement. Les politiques et les syndicalistes, qui défendent des intérêts particuliers, loin des enjeux réels qu’affrontent la France et les Français, doivent être désignés comme les principaux responsables de cette situation. Mais ils ne sont pas les seuls coupables. Gorge Orwell a écrit de façon catégorique en son temps : « Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ! » Rien de plus à ajouter à cette terrible vérité.

    La république et la démocratie posent véritablement problème. Malheureusement la contre-révolution institutionnelle n’est pas encore pour demain…

     

    Source : lesalonbeige