Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

otan - Page 3

  • No comment : Zelensky appelle l’Otan à porter des frappes préventives contre la Russie

    Publié par Guy Jovelin le 07 octobre 2022

    lesmoutonsrebelles

    Les récentes déclarations de Volodymyr Zelensky, qui a appelé l’Otan à réaliser une frappe préventive contre la Russie, sont un appel direct à la guerre mondiale, a estimé le porte-parole du Kremlin.

    Après que le Président ukrainien a appelé l’Alliance atlantique à porter des frappes préventives sur le territoire russe, le porte-parole du Kremlin l’a accusé de chercher à provoquer la troisième guerre mondiale « avec d’horribles conséquences ».

    « Tous les pays du monde doivent prêter attention à ces déclarations du Président Zelensky, et surtout les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et les membres de l’Union européenne », a estimé Dmitri Peskov.

    Selon lui, ces propos « ne peuvent pas rester sans réponse » de la part de la communauté internationale.

    M.Peskov a souligné que Londres et Washington « portaient la responsabilité » des paroles et actes du Président ukrainien qu’ils « promettent de défendre jusqu’à la fin ».

    Appels de Zelensky

    Intervenant plus tôt dans la journée en visioconférence dans le Lowy Institute en Australie, M.Zelensky a appelé l’Otan à réaliser des frappes préventives contre la Russie sans attendre le recours aux armes nucléaires de la part de cette dernière.

    Le vice-président du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev a réagi à ces propos à sa manière, estimant que le dirigeant ukrainien mérite « une trépanation préventive ».

     

    Source

  • À l’ONU, la leçon du président Serbe sur l’Ukraine et l’OTAN

    Publié par Guy Jovelin le 01 octobre 2022

    À l’ONU, la leçon du président Serbe sur l’Ukraine et l’OTAN
     

    Par Pierre Boisguilbert ♦ Le discours le plus pertinent n’a pas été le plus médiatisé. Les médias ont préféré les platitudes de Macron et les rodomontades du gérontocrate américain, mais ce qu’il faut souligner c’est la démonstration du président serbe Aleksandar Vucic. Une voix européenne en dissidence qui explique parfaitement les réticences de certains pays à s’aligner sur la croisade anti russe de Washington.

    Non, l’intégrité territoriale n’est pas un principe inviolable. Non, le conflit ukrainien n’est pas le premier en Europe depuis la deuxième guerre mondiale.

    Dans son discours prononcé devant l’Assemblée générale des Nations unies à New York, le dirigeant serbe a assuré que son État respectait l’intégrité territoriale de tous les pays, y compris celui de l’Ukraine, mais pointé du doigt le fait que beaucoup décrivent les hostilités entre Moscou et Kiev comme « le premier conflit sur le sol européen depuis la Seconde Guerre mondiale ». Le président serbe Aleksandar Vučić, a demandé des explications aux pays occidentaux : pour quelle raison ont-ils des points de vue différents sur l’intégrité territoriale de l’Ukraine et de la Serbie, étant donné qu’ils soutiennent Kiev dans sa lutte contre la Russie, mais ont approuvé l’indépendance du Kosovo ? Selon lui, la Serbie « n’a jamais mis le pied » sur le territoire de quiconque, mais cela « n’a pas empêché les 19 pays les plus riches de l’OTAN d’attaquer un pays souverain sans décision du Conseil de sécurité des Nations unies ». L’OTAN a occupé le Kosovo en 1999, après une campagne de bombardement de 78 jours contre ce qui était alors la Yougoslavie. La province a déclaré son indépendance en 2008 avec le soutien de l’Occident. Si les États-Unis et la plupart de ses alliés l’ont reconnue, de nombreux autres pays, dont la Russie et la Chine, ne l’ont pas fait.

    Aleksandar Vučić a également déclaré que si l’OTAN s’est engagée à respecter la pleine intégrité territoriale de la Serbie, cela n’a pas empêché de nombreux pays occidentaux de reconnaître unilatéralement la province séparatiste du Kosovo en 2008.

    Plus tôt dans la journée du 20 septembre, le président serbe a averti que le monde se rapprochait d’une guerre mondiale, ajoutant que « l’ONU a été affaiblie », étant donné que les grandes puissances « ont pratiquement détruit l’ordre de l’ONU au cours des dernières décennies ». Cela confirme l’hypocrisie américaine et de son bras armé de l’OTAN. On peut également parler de l’Irak ou de la Libye.

    Comme toujours il n’y a qu’une chose de pire que les mauvais sentiments ce sont les bons sentiments… surtout quand ils sont des prétextes.

    Pierre Boisguilbert
    26/09/2022

     

    Source : polemia

  •  Jean-Paul Rouve : « Baisser le chauffage c’est pas grave. […] Je suis heureux qu’il y ait l’Otan »

    Publié par Guy Jovelin le 20 septembre 2022

    « Moi, j’ai l’impression d’être à l’extérieur de tout cela, d’être un peu à l’étranger. On se détache un peu des choses. L’actualité passe (…) Je suis heureux qu’il y ait l’Europe, l’OTAN. Il faut se battre pour la liberté, il faut se battre pour ça et si cet hiver on doit baisser le chauffage d’un degré, c’est pas très grave. Il ne faut pas oublier ce que nos grands-parents ont vécu à partir de 1940 », cette dernière déclaration de Jean-Paul Rouve a beaucoup fait réagir sur les réseaux sociaux, reprochant au comédien sa déconnexion à la rréalité de millions de Français, qui n’arrivent déjà pas à payer leur facture d’énergie, pour arriver à 19 degrés au sein de leur foyer.

    https://twitter.com/RTLFrance/status/1571117863368286208

  • Comment ils préparent un conflit généralisé

    Publié par Guy Jovelin le 20 septembre 2022

    Un groupe de travail constitué d’anciens Premier ministres européens et d’anciens officiels de haut rang de pays de l’OTAN a publié mardi un document proposant de créer une alliance formelle entre l’Ukraine et les pays de l’OTAN. Sa mise en application menacerait de transformer la guerre par proxy actuelle qui se déroule en Ukraine en un conflit généralisé entre l’OTAN et la Russie.

    Sous le titre de « Kyiv Security Compact », ce document a été proposé mardi au président ukrainien Volodymyr Zelensky qui l’a approuvé, publié sur le site web de la présidence et réclamé sa mise en application.

    Ce document demande que « les USA, le Royaume Uni, le Canada, la Pologne, l’Allemagne, la France, l’Australie, la Turquie ainsi que les pays du Nord, les pays Baltes et les pays d’Europe centrale » s’allient avec l’Ukraine dans sa guerre en cours contre la Russie au moyen « d’accords contraignants au plans légal et politique ».

    Après un rappel des processus en cours visant à une intégration de l’Ukraine dans l’UE et l’OTAN qui « renforceront significativement la sécurité de l’Ukraine sur le long-terme » le document ajoute que « l’Ukraine a besoin de garanties de sécurité dès maintenant ». « L’Ukraine a besoin de garanties de sécurité à toute épreuve qui seront fournies prioritairement – mais pas exclusivement – par les pays de l’OTAN ».

    Le document est le produit d’un « groupe de travail sur les garanties de sécurité pour l’Ukraine » formé de politiciens chevronnés en provenance des puissances impérialistes. Co-présidé par le Général Anders Fogh Rasmussen (ancien premier ministre du Danemark et ancien secrétaire général de l’OTAN), on trouve parmi ses principaux membres Kevin Rudd (ancien premier ministre d’Australie), Carl Bildt (ancien premier ministre de Suède), Lord William J. Hague (ancien ministre des affaires étrangères du Royaume Uni), ainsi que d’anciens ministres d’Allemagne, d’Italie, de Pologne et de France.

    Prenant acte du caractère provocateur de leur travail, le site web précise que les membres du groupe de travail « participent en leur nom personnel et non au titre de leurs organisations respectives ».

    On trouve dans le texte des propositions visant à la création d’une zone de contrôle aérien au-dessus de l’Ukraine, rappelant qu’il existe « un ensemble d’accords entre l’Ukraine et des pays producteurs de système de défense anti-aériens et anti-missiles en quantités suffisantes pour assurer une « verrouillage total de l’espace aérien » interdisant toute attaque par cette voie ».

    Avec la publication de ce document, on y voit plus clair dans le calendrier des récents événements en Ukraine.

    Rappelons que l’offensive ukrainienne en cours a été précédée de provocations capitales, portant la marque de Washington, qui visaient à favoriser l’escalade militaire, telles que le bombardement de bases militaires russes en Crimée et l’assassinat de Daria Douguine, fille de l’idéologue d’extrême droite et grand promoteur de la guerre Alexandre Douguine.

    Dans le New York Times de mardi un article révèle que l’offensive ukrainienne récente qui a conduit à l’effondrement des troupes russes dans le nord-est de l’Ukraine a été proposée au gouvernement de Zelensky par les États-Unis : « Ensemble, l’Angleterre, les États-Unis et l’Ukraine ont étudié le nouveau plan et l’ont modélisé une fois encore. Cette fois, les responsables des trois pays se sont accordés sur les chances qu’il fonctionne – et ont donné à Mr Zelensky ce qu’il désirait le plus : une grande et claire victoire ».

    Il est évident pour tous que le but de cette « grande et claire victoire » est de créer les conditions politiques pour une escalade massive de l’implication militaire des USA et de l’OTAN dans la guerre, et le texte du « groupe de travail » joue un rôle majeur dans cette stratégie.

    Au cours de sa présentation du document, l’ancien secrétaire général de l’OTAN Rasmussen a précisé que « en ce moment même, les Ukrainiens démontrent sur le front que, s’ils disposent des ressources adéquates, ils peuvent défaire militairement la Russie. Les Ukrainiens ont démontré leur volonté à se battre et le monde démocratique doit continuer à leur procurer les moyens dont ils ont besoin pour cette bataille ».

    Les responsables russes ont rapidement répondu à cette publication en proférant des menaces terrifiantes tout en invitant les puissances impérialistes à revenir au bon sens. Dmitry Medvedev, président adjoint du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, a réagi sur Télégram : « La clique de Kiev propose des « garanties de sécurité » qui constituent un prologue à la troisième guerre mondiale. Bien sûr, personne ne donnera quelque « garantie » que ce soit aux nazis ukrainiens. Tout bien pesé, cela reviendrait à étendre l’article 5 de Traité de l’Atlantique Nord (traité de Washington) à l’Ukraine. Pour l’OTAN, c’est la même m…., vu sous un angle différent. Terrifiant ! »

    Medvedev croit-il vraiment que « personne ne donnera quelque « garantie » que ce soit » à Kiev ? Après 8 ans que les pouvoirs impérialistes ont utilisés pour bâtir une armée ukrainienne précisément en vue de cette guerre ? Après cette déclaration d’auto-réassurance, il devient menaçant et promet aux pays de l’OTAN que : « Tout prendra feu autour d’eux aussi. Leurs populations seront dévastées. La terre brûlera, au vrai sens du terme, et le béton fondra. Nous souffrirons nous aussi énormément. Ça sera très, très mauvais pour tout le monde. N’oublions pas ce qui est dit dans les écritures ! « Un tiers de l’humanité mourut sous l’effet de ces trois fléaux : le feu, la fumée et le souffre sortaient de leurs bouches » (Apocalypse 9 :18) ».

    De son côté, Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaire étrangères de Russie, dans une allusion aux pénuries d’énergie qui agitent les pays de l’Union européenne, a déclaré que « Le soutien inconditionnel au régime de Kiev serait un suicide [pour l’UE]. Et cette demande est adressée à des pays qui ne savent pas comment ils vont survivre à l’hiver ? ».

    Ces réactions du gouvernement russe montrent qu’il n’a pas de vraie réponse face aux plans d’escalade de la guerre, sinon de promettre la destruction globale au cours d’un échange thermonucléaire ou d’appeler les pouvoirs impérialistes au bon sens.

    La publication de ce document, coordonné aux plus hauts niveaux des états à la tête de l’OTAN, démontre que les USA et leurs alliés de l’OTAN ont décidé d’une escalade massive de la guerre, en dépit des dangers incommensurables que leurs plans font courir à l’humanité entière.

    • « Une clique d’anciens dirigeants politiques et conseillers occidentaux proposent de lier une alliance militaire avec l’Ukraine », publié le 15 septembre 2022 dans Word Socialist Web Site par Andre Damon@Andre__Damon

    source : World Socialist Web Site

    via Histoire et Société

    illustration : D’anciens officiels de haut rang occidentaux se réunissent pour discuter de l’alliance proposée (source : bureau du président de l’Ukraine)

  • La contre-offensive n’est pas Ukro, elle est OTAN. Et donc différente

    Publié par Guy Jovelin le 12 septembre 2022

    • À chaud mais vue de haut, l’analyse de Scott Ritter

    • Quelques commentaires sur la situation militaire en Ukraine au 9 septembre 2022

    On m’a demandé de commenter la situation dans l’est et le sud de l’Ukraine après le début d’une contre-offensive majeure par le Forces armées ukrainiennes (FAU).

    Compte tenu de la fluidité de la situation sur le terrain, j’éviterai d’essayer de faire une analyse détaillée des actions spécifiques qui ont eu lieu, ont lieu et auront lieu. Je suis à des milliers de kilomètres du champ de bataille et je reçois des informations incomplètes et souvent contradictoires. Tout effort pour essayer de brosser un tableau complet de ce champ de bataille serait, dans mon cas du moins, une course folle.

    Je vais commencer par les premiers principes. La guerre est une affaire compliquée. Tout effort qui néglige cette réalité lors de la promulgation de « solutions » aux problèmes sur le champ de bataille est auto-annulant.

    Les armées ukrainienne et russe sont toutes deux de grandes organisations professionnelles soutenues par des institutions conçues pour produire des guerriers qualifiés. Les deux armées sont bien dirigées, bien équipées et bien préparées pour entreprendre les missions qui leur sont assignées. Ils font partie des plus grandes organisations militaires d’Europe.

    L’armée russe est composée d’officiers du plus haut calibre, qui ont suivi une formation approfondie dans les arts militaires. Ce sont des experts en stratégie, opérations et tactiques. Ils connaissent leur métier.

    L’armée ukrainienne a subi une transformation radicale au cours des années depuis 2014, où la doctrine de l’ère soviétique a été remplacée par une doctrine hybride qui intègre la doctrine et les méthodologies de l’OTAN. Cette transformation s’est considérablement accélérée depuis le début de l’opération militaire spéciale, l’armée ukrainienne passant virtuellement d’un ancien équipement lourd de l’ère soviétique à un arsenal qui reflète plus fidèlement le tableau d’organisation et d’équipement des pays de l’OTAN qui fournissent des milliards de dollars d’équipement et de formation.

    Les Ukrainiens sont, comme leurs homologues russes, des professionnels militaires adeptes de la nécessité de s’adapter aux réalités du champ de bataille. L’expérience ukrainienne, cependant, est compliquée par la complexité associée à la tentative de fusionner deux approches doctrinales disparates de la guerre (l’ère soviétique et l’OTAN moderne) dans des conditions de combat. Cette complexité crée des occasions d’erreurs, et les erreurs sur le champ de bataille entraînent souvent des pertes, des pertes importantes.

    La Russie a mené trois guerres de style différent au cours des six mois que l’opération militaire spéciale a été en cours.

    La première était une guerre de manœuvre, conçue pour s’emparer du plus de territoire possible afin de façonner militairement et politiquement le champ de bataille. L’opération militaire spéciale a été menée avec environ 200 000 forces russes et alliées, qui étaient confrontées à une armée ukrainienne en service actif de quelque 260 000 soldats soutenus par jusqu’à 600 000 réservistes. Le ratio standard 3:1 attaquant-défenseur ne s’appliquait pas – les Russes ont cherché à utiliser la vitesse, la surprise et l’audace pour minimiser l’avantage numérique de l’Ukraine, et dans le processus espérant un effondrement politique rapide en Ukraine qui empêcherait tout combat majeur entre les Forces armées russes et ukrainiennes.

    Ce plan a réussi dans certaines régions (dans le sud, par exemple), et a fixé les troupes ukrainiennes sur place et a provoqué le détournement des renforts loin des zones d’opération critiques. Mais cela a échoué stratégiquement – les Ukrainiens ne se sont pas effondrés, mais se sont plutôt solidifiés, assurant un long et dur combat à venir.

    La deuxième phase de l’opération russe a permis aux Russes de se regrouper pour se concentrer sur la conquête/libération de la région du Donbass. Ici, la Russie a adapté sa méthodologie opérationnelle, utilisant sa supériorité en matière de puissance de feu pour mener une avance lente et délibérée contre les forces ukrainiennes creusées dans de vastes réseaux défensifs et, ce faisant, atteignant des ratios de pertes sans précédent qui ont fait dix Ukrainiens ou plus tués ou blessés pour chaque victime russe.

    ***

    par Scott Ritter.

    Alors que la Russie avançait lentement contre les forces ukrainiennes enfouies, les États-Unis et l’OTAN ont fourni à l’Ukraine des milliards de dollars d’équipements militaires, dont l’équivalent de plusieurs divisions blindées d’équipements lourds (chars, véhicules blindés de combat, artillerie et véhicules de soutien), ainsi qu’une formation opérationnelle approfondie sur cet équipement dans des installations militaires en dehors de l’Ukraine. En bref, alors que la Russie était occupée à détruire l’armée ukrainienne sur le champ de bataille, l’Ukraine était occupée à reconstituer cette armée, remplaçant les unités détruites par de nouvelles forces extrêmement bien équipées, bien entraînées et bien dirigées.

    La deuxième phase du conflit a vu la Russie détruire l’ancienne armée ukrainienne. À sa place, la Russie a fait face à des unités territoriales et nationales mobilisées, soutenues par des forces reconstituées formées par l’OTAN.

    Mais le gros des forces entraînées par l’OTAN était gardé en réserve.

    Ce sont les forces qui ont été engagées dans la phase actuelle des combats – une nouvelle troisième phase.

    La Russie se retrouve dans une guerre par procuration à part entière avec l’OTAN, face à une force militaire de type OTAN qui est soutenue logistiquement par l’OTAN, entraînée par l’OTAN, dotée de renseignements de l’OTAN et travaillant en harmonie avec les planificateurs militaires de l’OTAN.

    Cela signifie que la contre-offensive ukrainienne actuelle ne doit pas être considérée comme une extension de la bataille de la phase deux, mais plutôt comme le lancement d’une nouvelle troisième phase qui n’est pas un conflit ukraino-russe, mais un conflit OTAN-russe.

    Le plan de bataille ukrainien est estampillé « Made in Brussels » partout. La composition des forces a été déterminée par l’OTAN, tout comme le moment des attaques et la direction des attaques. Les renseignements de l’OTAN ont soigneusement localisé les coutures dans les défenses russes et identifié les nœuds critiques de commandement et de contrôle, de logistique et de concentration de réserve qui ont été ciblés par l’artillerie ukrainienne qui opère selon un plan de contrôle de tir créé par l’OTAN.

    Les tactiques utilisées par l’Ukraine semblent complètement nouvelles.

    Des attaques de sondage sont lancées pour obliger les Russes à révéler leurs tirs défensifs, qui sont ensuite réprimés par des tirs de contrebatterie ukrainiens dirigés par des drones et/ou des radars de contrebatterie. Ensuite, les forces ukrainiennes très mobiles avancent rapidement à travers les coutures identifiées dans la défense russe, pénétrant profondément dans un territoire largement non protégé. Ces colonnes principales sont soutenues par des raids menés par des troupes montées sur véhicules qui frappent les positions arrière russes, perturbant davantage toute réponse russe.

    En bref, l’armée ukrainienne à laquelle la Russie est confrontée à Kherson et autour de Kharkov ne ressemble à aucun adversaire ukrainien auquel elle a déjà été confrontée. Avantage, Ukraine.

    La Russie, cependant, est un adversaire militaire capable. La possibilité d’une contre-offensive ukrainienne est connue depuis un certain temps. Penser que la Russie a été complètement prise au dépourvu, c’est mépriser le professionnalisme des forces armées russes.

    Mais certaines réalités opérationnelles surviennent lorsque la Russie s’est limitée à une structure de forces d’environ 200 000 hommes, en particulier lorsqu’elle combat sur un champ de bataille aussi vaste que celui qui existe en Ukraine. Il n’y a tout simplement pas assez de forces pour faire le tour et, par conséquent, la Russie a déployé des forces dans des secteurs à faible priorité plus légèrement qu’il ne serait autrement conseillé. Ces forces occupent des points d’appui conçus pour couvrir les lacunes entre les points d’appui avec une puissance de feu. Les Russes ont également identifié des forces qui renforceraient ces zones du front faiblement tenues selon les besoins.

    Il est possible d’avoir une situation où la Russie a anticipé le potentiel d’une contre-attaque ukrainienne concertée, et pourtant a été encore prise par surprise par la combinaison de nouveaux facteurs qui se sont présentés une fois cette attaque matérialisée. La rapidité de l’avancée ukrainienne était inattendue, tout comme les tactiques utilisées par l’Ukraine. Le niveau de soutien à la planification opérationnelle et de renseignement fourni par l’OTAN à l’appui de cette contre-attaque semble également avoir pris les Russes par surprise.

    Mais l’armée russe est extrêmement adaptative.

    Ils ont montré une volonté de sauver des vies en abandonnant du territoire, permettant aux Ukrainiens de dépenser des ressources et des capacités sans mener un engagement décisif avec les troupes russes. Au besoin, les troupes russes ont égalé l’audace et le courage des forces ukrainiennes avec leur propre ténacité pleine de courage, tenant bon pour retarder l’avancée ukrainienne tandis que d’autres forces russes se redéployaient.

    En fin de compte, il semble que l’Ukraine ait épuisé ses forces de réserve soigneusement rassemblées avant que l’essentiel de la réponse de la Russie ne s’engage. L’offensive de Kherson semble au point mort, et que ce soit à dessein ou par accident, l’offensive de Kharkov s’annonce comme un piège pour les forces ukrainiennes engagées, qui risquent d’être coupées et détruites.

    Au bout du compte, cette contre-offensive se soldera par une défaite stratégique ukrainienne. La Russie restaurera le front à ses positions d’origine et pourra reprendre les opérations offensives. Les Ukrainiens, quant à eux, auront dilapidé leurs réserves, limitant leur capacité à répondre à une nouvelle avancée russe.

    Cela ne signifie pas que la guerre est finie.

    L’Ukraine continue de recevoir des milliards de dollars d’assistance militaire et compte actuellement des dizaines de milliers de soldats qui suivent un entraînement approfondi dans les pays de l’OTAN. Il y aura une quatrième phase, et une cinquième phase… autant de phases que nécessaire avant que l’Ukraine n’épuise sa volonté de se battre et de mourir, ou que l’OTAN n’épuise sa capacité à continuer à approvisionner l’armée ukrainienne.

    J’ai dit en avril que la décision des États-Unis de fournir des milliards de dollars d’assistance militaire avait « changé la donne ».

    Ce à quoi nous assistons aujourd’hui en Ukraine, c’est à quel point cet argent a changé la donne.

    Le résultat est plus de forces ukrainiennes et russes mortes, plus de civils morts et plus d’équipements détruits.

    Mais le jeu final reste le même : la Russie gagnera. C’est juste que le coût de l’extension de cette guerre est devenu beaucoup plus élevé pour toutes les parties impliquées.

    source : Bruno Bertez