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Le Parti de la France Occitanie Guy Jovelin - Page 2085

  • Les garde-côtes turcs attaquent un navire des garde-côtes grecs en mer Égée, Erdogan s’en félicite, la Grèce convoque l’ambassadeur turc

    Publié par Guy Jovelin le 11 mars 2020

    Par  le 11/03/2020
    Liana Spyropoulou @LSpyropoulou

    While everyone thinks its calm in the because there are no refugee boats arriving in the islands, ‘s @HCoastGuard is being dangerously harassed by a Turkish vessel.
    Exclusive footage obtained by @BILD shows what is really happening away from the media.

    Vidéo intégrée

    Le correspondant du Bild en Grèce, a posté une vidéo de l’incident, dans laquelle on peut entendre les officiers grecs sur le navire dire : « Ils nous ont percutés par derrière, nous sommes dans les eaux grecques et ils nous ont percutés ».

    Mercredi, le président turc Erdogan a semblé applaudir la tentative apparemment délibérée d’un bateau des garde-côtes turcs de percuter un bateau des garde-côtes grecs au large de l’île grecque de Kos.

    « Ils s’enfuiront et nous les poursuivrons. C’est ainsi que cela se passera désormais », a déclaré M. Erdogan, selon des propos rapportés par les médias grecs.

    Ses commentaires font suite à une déclaration du ministère grec de la marine qui a déclaré qu’il considérait l’incident survenu au large des côtes de Kos comme une acte délibéré des garde-côtes turcs de percuter le bateau grec.

    La Grèce annonce avoir convoqué l’ambassadeur turc.

    Le bateau grec patrouillait la frontière maritime au moment de l’incident, qui a causé quelques dommages au bateau mais aucun blessé.

    Ekathimerini / Bild via fdesouche

  • RUSSIE:  POUTINE OUVRE LA VOIE À SON MAINTIEN AU KREMLIN

    Publié par Guy Jovelin le 11 mars 2020

    Si la Cour constitutionnelle donne son aval à la révision voulue par Vladimir Poutine, le maître du Kremlin pourrait en théorie rester deux mandats supplémentaires, soit jusqu'en 2036.

    Vladimir Poutine s'est dit favorable à l'idée de «réinitialiser» le nombre de ses mandats présidentiels à l'occasion de la réforme de la loi fondamentale.

    Vladimir Poutine s'est dit favorable à l'idée de «réinitialiser» le nombre de ses mandats présidentiels à l'occasion de la réforme de la loi fondamentale. Image: Keystone

    Vladimir Poutine a ouvert mardi la voie à son maintien à la présidence après la fin de son actuel mandat. Les députés russes ont adopté la vaste révision constitutionnelle qu'il avait proposée.

    Répondant à la Douma à la proposition d'une députée, le président russe s'est dit favorable à l'idée de «réinitialiser» le nombre de ses mandats présidentiels à l'occasion de la réforme de la loi fondamentale, pour lui permettre de participer aux élections de 2024.

    Il a assuré vouloir que la Cour constitutionnelle autorise d'abord la modification et que les Russes l'approuvent lors du «vote populaire» sur la refonte de la Constitution prévu le 22 avril.

    Selon la Constitution actuellement en vigueur, Vladimir Poutine n'a pas le droit de se représenter en 2024, le texte imposant une limite de deux mandats consécutifs. Ce n'est qu'en laissant en 2008-2012 la présidence à Dmitri Medvedev, et en devenant lui-même Premier ministre, qu'il aura pu effectuer deux fois deux mandats consécutifs depuis son accession au Kremlin en 2000.

    Un pouvoir fort

    Un «pouvoir présidentiel fort est absolument nécessaire à la Russie», a déclaré mardi M. Poutine, 67 ans, jugeant que la stabilité «devait être prioritaire». Pour lui, le pays a besoin de «changement par l'évolution» car il a vécu «assez de révolutions» dans son histoire. Si la Cour constitutionnelle donne son aval, ce qui semble probable, Vladimir Poutine pourrait en théorie rester deux mandats supplémentaires, soit jusqu'en 2036.

    Les députés de la Douma ont dans la foulée adopté cet amendement ainsi que tous les autres proposés par le chef de l'Etat depuis janvier. Un total de 382 ont voté pour, 44 se sont abstenus et aucun n'a voté contre. Une dernière lecture aura lieu mercredi à la chambre basse, avant un vote le même jour au Sénat.

    Valeurs conservatrices

    Vladimir Poutine avait pris tout le monde de court en janvier en annonçant qu'il voulait lancer une révision constitutionnelle, la première depuis l'adoption de la Constitution russe en 1993. Cette annonce avait immédiatement été considérée par les analystes comme une manière de préparer l'après-2024.

    Les révisions, adoptées en première lecture à l'unanimité par les députés au début de l'année, concernaient à la fois le système politique et des garanties socio-économiques. Elles renforcent le pouvoir présidentiel, notamment en matière de nomination des juges.

    Vladimir Poutine a ensuite soumis 24 pages supplémentaires d'amendements adoptées mardi notamment pour défendre les valeurs conservatrices qu'il porte. La Constitution se dote ainsi de la mention de «la foi en Dieu» des Russes ainsi que du principe d'un mariage possible uniquement entre un homme et une femme.

    En outre, si avec la réforme constitutionnelle le Parlement se voit accorder le choix du Premier ministre, le président pourra toujours limoger à sa guise le chef du gouvernement et tout membre du cabinet.

    Autre innovation: les juges, les élus et les responsables politiques au niveau fédéral auront l'interdiction de posséder une nationalité étrangère ou un permis de séjour dans un autre pays.

    Pérenniser le système

    L'opposition a vigoureusement dénoncé cette réforme, affirmant que le président voulait rester au pouvoir indéfiniment. «Poutine est au pouvoir depuis 20 ans, mais il pourra aller (à l'élection) comme si c'était la première fois», s'est insurgé sur Twitter Alexeï Navalny, la figure de proue de l'opposition, dans la foulée du vote des députés.

    Confronté à une chute du niveau de vie et après une impopulaire réforme des retraites, M. Poutine a aussi décidé d'inscrire dans la Constitution le principe d'un salaire minimum garanti et d'une indexation des pensions de retraite.

    Pour les analystes, ces décisions sont surtout destinées à convaincre les Russes de prendre part au «vote populaire» alors que, selon un récent sondage de l'institut indépendant Levada, 64% d'entre eux n'ont pas d'idée claire de ce que les amendements constitutionnels proposent. (ats/nxp)

     

    Source : lematin

  • Les collectivités locales polonaises défendent leur droit d’être pro-famille

    Publié par Guy Jovelin le 11 mars 2020

     

    Par Olivier Bault.

    Article originellement paru en français dans le quotidien Présent.

    Pologne – La région Centre – Val-de-Loire, dirigée par les socialistes et les écologistes, a rompu ses relations avec la région polonaise de Petite-Pologne (Małopolska), dont la capitale est à Cracovie, elle-même aux mains du parti conservateur PiS. Tout cela à cause d’une résolution adoptée par le conseil régional de Petite-Pologne en avril 2019 et qui tient en peu de lignes (et que le journal Présent a traduit en français ici), puisqu’elle se contente de déclarer le soutien des autorités régionales à la famille traditionnelle et leur intention de protéger les écoles de la région de toute propagande LGBT. Une propagande et une idéologie dénoncées comme remettant en cause les libertés et droits fondamentaux garantis par le droit international et la constitution polonaise.

    Le scandale a commencé avec la publication en janvier sur Internet d’un « Atlas de la haine » par un groupe de militants LGBT. Cet « Atlas de la haine », relayé en France par le magazine LGBT Têtu, est une carte de la Pologne avec, en rouge, toutes les collectivités locales qui ont adopté ce type de résolutions ou bien encore une Charte des collectivités locales pour les droits de la famille élaborée par l’Institut Ordo Iuris, une organisation d’avocats et juristes pro-vie et pro-famille. Si cette charte est un engagement des collectivités locales polonaises à s’engager en faveur des familles comprises au sens normal, traditionnel, du mot, le sigle LGBT et le mot « homosexuels » n’y figurent pas, et il n’y est bien sûr aucunement question de discriminations à l’égard de quiconque, y compris sur la base de l’orientation sexuelle. Quand des médias français prétendent que cette charte prévoirait de supprimer toute aide financière aux organisations luttant pour les droits des personnes homosexuelles, ils se réfèrent en fait à un paragraphe par lequel les collectivités locales s’engagent à ne pas financer d’organisations remettant en cause l’ordre constitutionnel polonais. Y compris, donc, les organisations remettant en cause la nature millénaire du mariage rappelée dans la constitution polonaise, celle-ci imposant aux autorités publiques de soutenir le mariage et la famille.

    Toujours est-il que les auteurs de ce fameux « Atlas de la haine » ne font pas la distinction sur leur carte entre la Charte des droits des familles et les résolutions anti-idéologie LGBT et qu’ils l’accompagnent d’affirmations mensongères, parlant de « zones libres de personnes LGBT ».

    C’est pourquoi plusieurs représentants de collectivités locales signataires de la Charte des droits de la famille (déjà adoptée par 37 collectivités locales, dont une voïvodie) et le président de l’ONG Ordo Iuris ont annoncé le 3 février en conférence de presse à Varsovie qu’ils allaient engager des poursuites en diffamation à l’encontre des auteurs de cet « Atlas de la haine ».

    Les représentants de ces collectivités locales ne comprennent que l’on puisse qualifier la Charte des droits des familles de haineuse à l’égard des personnes homosexuelles. « C’est comme-ci nous signions une Charte des seniors et que quelqu’un considérait que c’est contre les jeunes », a expliqué l’un d’eux. « Les personnes qui nous diffament ne connaissent de toute évidence pas cette charte », a dit un autre. Un élu local, qui tient depuis 25 ans avec son épouse un foyer familial d’accueil pour enfants, affirme avoir voté pour cette charte pour une raison bien simple, fondée sur son expérience d’éducateur : « le rêve de chaque enfant est d’être avec ses deux parents, c’est d’avoir un papa et une maman même quand il sait que ce n’est pas possible ». Et c’est pourquoi, estime-t-il, il est important de soutenir les familles au niveau local.

    Roman Łucarz (PiS), président du powiat (comté) de Tarnów, où se trouve la commune de Tuchów avec laquelle le conseil municipal de Saint-Jean-de-Braye, en France, a décidé de rompre un jumelage vieux de 25 ans, interrogé par votre correspondant sur la décision de la municipalité française : « La commune de Tuchów a pris modèle sur une résolution que nous avions nous-même adoptée au niveau du powiat. Nous avions voulu exprimer notre position, dire quelles valeurs nous voulions transmettre aux élèves dans nos écoles. En tant que personnes libres, si nous sommes catholiques, si nous sommes pour les valeurs qui ont fait notre identité nationale depuis mille ans, c’est-à-dire la foi et la famille, nous avons le droit et le devoir de l’exprimer de manière claire. Un jumelage ne consiste pas à être d’accord sur tout. Nous sommes des gens différents, des collectivités locales différentes, et si les Français sont pour l’idéologie LGBT, je ne leur en fais pas le reproche. Ils sont libres eux aussi. »

    conférence de presse organisée par l’Institut Ordo Iuris. Au micro, Jerzy Kwasniewski, le président d’Ordo Iuris, en train de présenter la Charte des collectivités locales pour les droits de la famille (en polonais : Samorządowa Karta Praw Rodzin). Photo : Olivier Bault.

    Source : visegradpost
  • Dette publique : Emmanuel Macron a réussi à faire pire que François Hollande

    Publié par Guy Jovelin le 11 mars 2020

    Dette publique : Emmanuel Macron a réussi à faire pire que François Hollande

    Jean-Yves Archer, énarque, économiste et membre de la Société d’économie politique, donne les chiffres accablants pour le chef de l’Etat :

    • En 2012, lorsque François Hollande a été élu, notre dette était de 1 894 milliards d’euros, soit 90,4 % du PIB.
    • À la moitié du mandat, en 2015, la dette était de 2 061,7 milliards soit une progression de 167,7 milliards.
    • Emmanuel Macron fut élu en 2017 alors que la dette était de 2 198,3 milliards à mi-2017
    • Cette dette est désormais de 2 415,1 à la fin du troisième trimestre 2019, soit une progression de 216,8.
    • le président pulvérise le record de son prédécesseur et fait franchir à notre dette le seuil symbolique de 100 % du PIB, avec 100,4 %.

    En même temps, comme dirait l’autre, il était ministre de l’Economie de François Hollande. Donc il a dépassé sa propre performance…

    Jean-Yves Archer précise :

    Au troisième trimestre 2019, source Insee, la dette s’est accrue de 39,6 milliards. Soit plus de la moitié des recettes de tout l’impôt sur le revenu. Ce chiffre simple atteste de la dynamique nocive de la progression de la dette.

    Les magistrats financiers de la Cour des comptes ont explicitement énoncé que les efforts en matière de comptes publics étaient “à l’arrêt”.

     

    Source : lesalonbeige

  • 11 MARS 1963 - L'EXECUTION DU COLONEL JEAN-BASTIEN THIRY

    Publié par Guy Jovelin le 11 mars 2020

    colonel bastien-thiry,exécution

    Par José Castano

    « Merci pour tout, mon colonel, d’avoir vécu en Français et d’être mort en Officier. Car le moment est venu où après un tel exemple, tu vas nous obliger à vaincre… » (Jean de Brem)

                Jean-Marie Bastien-Thiry, dit Jean Bastien-Thiry, né le 19 octobre 1927 à Lunéville, était ingénieur militaire français et l’inventeur de deux missiles antichars, les SS-10 et SS-11. Partisan de l'Algérie française, il percevait la séparation d'avec l'Algérie comme « plus grave encore que celle d'avec l'Alsace-Lorraine ». Pour lui, entre autres choses : « La politique algérienne du général de Gaulle est un crime contre l'humanité, elle n'est qu'ignominie et déshonneur ». Révolté par cet abandon et les massacres qui l’accompagnaient, il organisa, le 22 août 1962, l’attentat du Petit-Clamart.

                Arrêté le 17 septembre 1962 ]à son retour d’une mission scientifique en Grande-Bretagne, il fut inculpé devant la Cour militaire de justice présidée par le général Roger Gardet. Cette Cour militaire de justice avait pourtant été déclarée illégale par l'arrêt du Conseil d'État du 19 octobre 1962, au motif qu'elle portait atteinte aux principes généraux du droit, notamment par l’absence de tout recours contre ses décisions.

                Le 2 février 1963, cinq jours après l'ouverture de son procès, il entreprit une longue allocution qui reste encore un des plus nobles textes de la langue française par lequel il ne chercha pas à se soustraire à la peine qu'il encourait. Son seul but était de faire comprendre à ses concitoyens les motifs de son action. Sans aucune complaisance, et avec une clairvoyance prophétique, il exposa les raisons pour lesquelles il jugeait « qu'il n'était pas bon, il n'était pas moral, il n'était pas légal », que le personnage auquel il s'était attaqué « restât longtemps à la tête de la France » et acheva par ces mots sa déclaration devant ses juges :

                « Il n’y a pas de sens de l’Histoire, il n’y a pas de vent de l’Histoire car ce qui fait l’Histoire, selon notre conception occidentale et chrétienne qui est vérifiée par tous les faits historiques, c’est la volonté des hommes, ce sont leurs passions, bonnes ou mauvaises. »

                « Nous n’avons pas à nous justifier, devant votre juridiction, d’avoir accompli l’un des devoirs les plus sacrés de l’homme, le devoir de défendre des victimes d’une politique barbare et insensée. »

                « Le pouvoir de fait a la possibilité de nous faire condamner; mais il n'en a pas le droit. Les millions d'hommes et de femmes qui ont souffert dans leur chair, dans leur cœur et dans leurs biens, de la politique abominable et souverainement injuste qui a été menée, sont avec nous dans ce prétoire pour dire que nous n'avons fait que notre devoir de Français. Devant l'Histoire, devant nos concitoyens et devant nos enfants, nous proclamons notre innocence, car nous n'avons fait que mettre en pratique la grande et éternelle loi de solidarité entre les hommes. »

                « C'est une vérité que l'homme contre lequel nous avons agi est, à tout moment, passible de la Haute Cour, et qu'il suffirait d'un minimum de clairvoyance et de courage de la part des parlementaires pour l'y traduire ; le dossier de ses forfaitures, de ses crimes et de ses trahisons existe, et des milliers d'hommes sont prêts à témoigner de la réalité de ces forfaitures, de ces crimes et de ces trahisons ».

    A ce moment précis, l'accusé n'était plus Bastien-Thiry mais de Gaulle. Cela ne lui fut pas pardonné. Bastien-Thiry venait de signer, là, son arrêt de mort.

    Dès lors, les efforts admirables de ses avocats avaient la beauté triste des chants du désespoir. « Que ce soit à Saint-Léon de Bayonne ou à Saint-Jacques de Lunéville, tous les matins, une messe est dite pour que la Divine Providence vous assiste, au moment de votre délibéré… Ne demeurez pas sourds, Messieurs, à l’invocation de l’Esprit qui, tous les matins, renaît à la prime aurore et retenez ces mots que je vous livre avec la plus intense de mon émotion : Et in terra pax hominibus bonæ voluntatis ».

                Ainsi, après trois heures et demie d’une éloquence qui cherchait, en vain mais malgré tout, le cœur des hommes qui peuplaient une cour de justice qui, quelques semaines plus tard, sera de nouveau déclarée illégale, Maître Jean-Louis Tixier-Vignancour livrait, là, un ultime combat. Celui qui avait constamment appelé de Gaulle « le Chef de l’état de fait » ne pouvait espérer aucune clémence. D’ailleurs la voulait-il ? Il était déjà ailleurs, devant le seul Juge qu’il reconnaissait, dans la vie qui ne connaît ni décrépitude, ni trahison, ni compromission. « De sa longue lignée d'ancêtres militaires et juristes, il a hérité le sens du devoir et du sacrifice » a dit de lui, sa fille Agnès. 

                Le 4 mars 1963,la Cour se retira pour délibérer à 19h45. Elle reprit son audience à 22h30 pour donner lecture de l’arrêt qui condamnait trois des accusés présents à la peine de mort : Le Colonel Bastien-Thiry, le Lieutenant Bougrenet de La Tocnaye et Prévost qui, en Mai 1954, avait fait partie du dernier contingent de volontaires à être parachuté au-dessus de la cuvette de Dien Bien Phu.

                A l’énoncé du verdict, Bastien-Thiry semblait ailleurs, comme absent… Dans son uniforme bleu de l’armée de l’air marqué du rouge de la Légion d’honneur, il ne paraissait pas ses trente-cinq ans. Son visage reflétait une grâce particulière, celle de la jeunesse. « Bastien-Thiry est rayé des cadres de la Légion d'honneur ! », ajouta le général Gardet. Un haussement d'épaules lui répondit. Du fond de la salle, soudain, un cri déchira l’atmosphère pesante, celui d'une femme : « Assassins ! Assassins ! Aucun soldat français n'acceptera de les fusiller ! Assassins ! » Cette femme, c'était Mme de La Tocnaye, l'épouse Alain. Une autre femme joignit t sa voix à la sienne : Lla mère du condamné. D'autres cris se firent entendre : « C'est une honte ! C'est un scandale ! Bourreaux ! » Puis peu à peu, la salle se vida. Les condamnés furent séparés sachant qu'ils ne se verront plus : Bastien Thiry, La Tocnaye, Prévost furent emmenés à Fresnes, les autres à la Santé.

                Dès le lendemain, les recours en grâce furent déposés. Le 8 mars dans l’après-midi, les défenseurs furent reçus en audience. À l’aube du 11 mars 1963, le procureur général Gerthoffer (celui qui avait réclamé et obtenu la mort du Lieutenant Roger Degueldre), le séide zélé de de Gaulle, silhouette falote, moulé dans un pardessus gris aux formes démodées accompagné du colonel Reboul substituant le général Gardet, vint annoncer à Bastien-Thiry que la demande de grâce déposée par ses avocats était rejetée par de Gaulle. Il ne manifesta qu’un souci, connaître le sort réservé à ses camarades coaccusés, condamnés à mort comme lui. Quand il apprit qu’ils avaient été graciés, il eut un soupir profond de soulagement. Il écrivit à sa femme et à ses trois filles et demanda à assister à la messe dite par son ami le R.P. Vernet. Il communia en brisant en deux l’hostie que lui tendait le prêtre, lui demandant d’en remettre la moitié à son épouse. Puis, après l’Ite Missa est, il dit « Allons »… et se dirigea vers le couloir de sortie. Pendant ce temps, de Gaulle devait reposer dans sa sinistre morgue…

                Alors qu’il se trouvait dans le couloir, on demanda à Bastien-Thiry de regagner sa cellule. Cette attente imprévue dura vingt minutes, vingt affreuses minutes durant lesquelles les avocats tentèrent une démarche désespérée en demandant au procureur général d’ordonner de surseoir à l’exécution en raison du fait nouveau qu’était l’arrestation récente du Colonel Antoine Argoud, l’un des chefs de la défunte OAS. Mais, rien n’y fit ; le procureur refusa tout sursis.

                Enfin, le départ pour le Fort d’Ivry où devait avoir lieu l’exécution, fut donné sous une pluie battante et une escorte digne d’un chef d’Etat. Oui, c’était bien celle d’un chef d’Etat, dans son triomphe… La gendarmerie, chargée de livrer le condamné au peloton d’exécution avait fait grandement les choses : Une escorte de trente motos, trois petits cars bourrés d’effectifs armés pour s’intercaler entre les divers véhicules du cortège et celui chargé de transporter le condamné avec une garde de huit gendarmes. Comme en Algérie lors de la lutte contre l’OAS, la gendarmerie demeurait toujours le pilier du régime gaulliste…

    Oui, ce condamné qui, au procès, avait traité de Gaulle d’égal à égal et l’avait assigné au Tribunal de Dieu et de l’histoire, comme renégat à la parole donnée, aux serments les plus solennels et sacrés, ce condamné, là, était bien un chef d’Etat.

                Arrivé sur les lieux de son exécution, Bastien-Thiry marcha vers le poteau en égrenant son chapelet, le visage calme et serein, même joyeux. « Il semblait enveloppé d’une auréole  » diront les témoins oculaires. Puis, comme le Lieutenant Degueldre, il refusa qu’on lui bande les yeux, voulant regarder la mort « en face » avant de pouvoir contempler ensuite la Vie Eternelle.

                Avant la salve, il ne cria pas « Vive la France ! »  mais pria pour elle et pour ceux qui allaient le tuer. Il était tout illuminé des illusions radieuses de ceux qui vont mourir, et, tout haut, dans le ciel écrasant de cette solitude, sa voix qui s’élevait, s’élevait, répétait ces mots éternels de la mort : « Geneviève, Hélène, Odile, Agnès… au revoir… au revoir dans le ciel ! ». Les témoins le virent alors se transformer au point que son visage, où ne subsistait aucune trace des passions du monde, se modifia. Et lorsqu’il fut mort, après que la salve eut déchiré l’aube naissante, son visage était « celui d’un enfant, doux et généreux », rapporta, bouleversé, Maître Bernard Le Corroller, en ajoutant : « Bastien-Thiry a vécu pour Dieu, pour sa patrie : Il est mort au service de Dieu et de sa patrie. C’est désormais un martyr ».

                De Gaulle, une fois de plus, confirmait qu'il n'avait de l'homme que l'apparence, et qu'en fait tout ce qui était humain lui était indifférent.

                Ainsi mourut pour son idéal, le Rosaire au poignet, le Colonel de l’Armée de l’air, Jean Bastien-Thiry, trente cinq ans, polytechnicien, ingénieur de l’aviation militaire, père de trois petites filles. Il fut inhumé au cimetière de Thiais, « carré des suppliciés », à la sauvette (comme ces voleurs pendus jadis à Montfaucon que l'on entassait dans les fosses communes), dans un trou hâtivement creusé dans la glaise, entouré d’arbustes dénudés, frêles et désolés, comme le fut ce 11 mars 1962. A 6h42, la pluie cessa et un brouillard épais s’insinua jusque dans les tombes et le cœur de bon nombre d’exilés était triste, triste cette aube d’hiver, aube sans bruit, sans chant, sans lune et sans étoiles.

                Jean Bastien-Thiry repose aujourd’hui au cimetière de Bourg la Reine (92340).

    José CASTANO E-mail : joseph.castano0508@orange.fr