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habitants à bout

  • Insécurité à Pau (64) : dans le quartier Saragosse, les habitants sont à bout, certains témoignent anonymement par peur des représailles et disent ne plus sortir de chez eux le soir (MàJ)

    Publié par Guy de Laferrière le 01 novembre 2022

    Après une nuit de violences dimanche soir avenue du Loup, certains résidents ou habitués ont accepté de témoigner, anonymement par peur des représailles, de leur quotidien dans le quartier. Tapage, squat, trafic… certains ne sortent plus de chez eux le soir.

    C’est angoissant“, témoigne une habitante du quartier Saragosse, à Pau, encore traumatisée par l’agression de son mari il y a quatre ans. “On lui a tapé trois fois la tête par terre, brisé des côtes…” depuis, cette résidente ne sort “jamais le soir“. Pour elle, vivre dans le quartier est devenu compliqué. Mais elle y reste, parce qu’il est “trop compliqué de déménager et je ne suis pas en état de le faire“. Après les incendies de deux voitures, des poubelles, et la dégradation de vitrines du quartier dans la nuit de dimanche 30 à lundi 31 octobre, ils sont plusieurs à témoigner de leurs craintes, leur exaspération ou leur sentiment d’être abandonné

    C’est souvent en fin de journée que des jeunes se retrouvent en groupe, en bas des immeubles. On se sent menacés, ils peuvent être un peu agressifs parce que souvent lorsqu’on passe, on les dérange dans leur trafic, raconte un autre habitué du quartier. Des portes d’immeubles ont été vandalisées pour qu’on puisse rentrer facilement, ça a été des squats dans les cages d’escaliers ou les couloirs… et maintenant qu’on est passés à l’heure d’hiver, cela risque de commencer encore plus tôt“. 

    Quand la police arrive, tout le monde s’en va“, poursuit une autre. La police a en effet, depuis deux mois, multiplié les contrôles dans le quartier pour démanteler le trafic de drogue.

    (…) Selon une autre habitante de Saragosse, “c’est aux personnalités politiques d’agir. Ils connaissent tous le problème et c’est une question de politique de la ville. Nous ce qu’on veut c’est vivre bien, on est pour la plupart des smicards, on paye notre taxe foncière, le syndic, nos impôts. Il faudrait qu’on nous considère un peu, c’est une honte !“, s’emporte-t-elle. 

    (…) France Bleu via fdesouche