Publié par Guy Jovelin le 21 mai 2019

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés critique la situation des migrants en Libye. La situation s’est encore aggravée à la suite de nouveaux combats dans ce pays en guerre civile.
Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a exhorté l’Union européenne à contribuer à améliorer la situation dans les camps de détention libyens tout en empêchant le retour des migrants dans ces camps. « Les personnes secourues par les garde-côtes libyens en Méditerranée ne devraient en aucun cas être renvoyées dans les camps de détention en Libye. Toutes les possibilités d’influence politique – y compris de la part de l’UE – doivent être utilisées pour mettre fin aux souffrances dans les camps », a déclaré le chef du HCR en Allemagne, Dominik Bartsch.
La situation des réfugiés et des migrants s’est encore aggravée à la suite des combats en Libye, selon M. Bartsch : « La situation humanitaire des populations des camps est dévastatrice. Il y a un manque de nourriture, d’eau et beaucoup ont un besoin urgent d’aide médicale. En outre, les camps de détention de la capitale Tripoli sont pris dans les tirs croisés des groupes armés ». Jusqu’à présent, le HCR a réussi à mettre en sécurité 800 personnes des camps de détention. Toutefois, les capacités des installations du HCR sont déjà à leurs limites. « 3300 réfugiés craignent pour leur vie dans les camps de détention « , a poursuivi le représentant du HCR.
Dominik Bartsch a appelé les gouvernements de l’UE à ne pas criminaliser les sauveteurs privés en Méditerranée. « Les restrictions juridiques et logistiques doivent être levées, car des dizaines de milliers de personnes doivent leur vie aux efforts des organisations non gouvernementales (ONG) ». Les pays de l’UE doivent de toute urgence accueillir davantage de réfugiés.
(Traduction Fdesouche)



On peut craindre la réaction d’un Iran ainsi mal traité. Un Iran qui avait déjà fait savoir en 2008 et 2011 qu’en cas d’attaque militaire ou de sanctions commerciales il pourrait bloquer le détroit d’Ormuz, empêchant ainsi toute exportation de pétrole par les pays arabes du Golfe : casus belli aux conséquences incalculables, notamment pour les pays d’Europe, lesquels seraient les premiers exposés après s’être pourtant soumis au diktat de Washington.
Sans rapport apparent, se tient en fin de semaine à Pékin le deuxième Forum des « Routes de la soie », ces liaisons maritimes et ferroviaires entre Chine et Europe notamment, avec les infrastructures qu’elles nécessitent : cent vingt-trois pays souvent représentés au plus haut niveau ! Quand l’unilatéralisme américain se manifeste avec brutalité, Pékin semble faire preuve de souplesse dans une approche qui se veut pacifique et multilatéraliste. Mais l’objectif stratégique de prépondérance reste le même et les éventuels partenaires européens ont de bonnes raisons de rester méfiants. Il y a ce que l’on sait déjà : les banques chinoises prêtent volontiers leurs dollars mais au prix d’un endettement qui peut vite devenir insupportable ; quant aux travaux, les entreprises chinoises en ont le monopole, ce qui a pour effet, outre de les renforcer, de favoriser l’exportation de certains excédents. Il est par ailleurs impensable que cette forme d’entrisme chinois au coeur de l’Europe (exemple de l’accord sino-italien) puisse ne pas avoir de suite géopolitique.
N’ayant ni le besoin ni le souci de régner sur le reste de la terre, les Européens devraient en revanche se protéger et des Chinois et des Américains, des foucades de ceux-ci et des tentatives de séduction de ceux-là. Les pays européens n’en finissent pas de perdre un temps précieux, fourvoyés qu’ils sont dans une Union utopiste et impuissante qui, plus de soixante ans après ses premiers balbutiements, reste vouée à n’être qu’un nabot politique et militaire. Nous voici à moins d’un mois des élections européennes. On peut être à peu près sûr qu’il n’en sortira rien, sauf en cas de séisme électoral populiste qui aurait au moins le mérite d'ébranler les bases du temple. 
